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Levaleton

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Création : 21/03/2011 à 11:30 Mise à jour : Hier à 13:44

* Levaleton *

Bon, soyons clairs, des blogs comme celui là, cela ne traîne pas les rues de Skyrock-City ! Quel éclectisme, quelle diversité, quel humour ! Moi même, je n'en revient pas ! Hé, Levaleton, t'as pas l'impression d'en faire un peu trop ?
Moi ? mais non !

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IL ETAIT UNE FOIS LA VILLE DE SALON DE PROVENCE 13

Salon-de-Provence (en provençal : Seloun de Provènço), est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Géographie, Localisation.
Salon-de-Provence est à 52 km de Marseille, à 35 km d'Aix-en-Provence, à 40 km d'Arles, à 75 km de Nîmes, et à 55 km d'Avignon.
Communes limitrophes.
Sept communes, huit en incluant un quadripoint avec Miramas, sont limitrophes de Salon-de-Provence :
• Eyguières,
• Lamanon,
• Aurons,
• Saint-Martin-de-Crau,
• Pélissanne,
• Miramas,
• Par un quadripoint :
• Grans,
• Lançon-Provence.

Géologie et relief.
Salon-de-Provence se distingue par son centre-ville situé sur un plat, et son château de l'Emperi bâti sur une colline (le Puech), dominant ce centre-ville.
Néanmoins, l'Est de Salon-de-Provence, à partir du quartier des Viougues, est surélevé.
De plus, Salon-de-Provence est entourée par des failles sismogènes : (Trévaresse, Le Luberon).

Hydrographie.
Le territoire de la commune est traversé du nord au sud par le canal EDF, ou canal usinier de la Durance, un canal d'irrigation, d'adduction d'eau potable et de production électrique construit par Électricité de France, alimenté par une grande partie des eaux de la Durance.
Il passe à l'Est du centre-ville.
Au sud-est de celui-ci, dans le quartier de la Croix-Blanche, est implantée sur le cours du canal la centrale hydroélectrique de Salon-de-Provence.
Le territoire de Salon-de-Provence est parcouru par plusieurs autres canaux de moindre importance.
Peu avant de quitter Salon-de-Provence, le canal EDF franchit quasiment perpendiculairement le lit du fleuve côtier Touloubre (qui s'écoule sous lui par un large conduit), un cours d'eau naturel qui traverse, du nord-est ? vers le sud-ouest, la partie sud de la commune.

Climat.
Le climat de Salon-de-Provence est méditerranéen.
Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1938 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques.

Toponymie.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Villa Salone au IXe siècle, Castro Sellone en 964, de Sellone en 1153, Selon au XVIe siècle.
Le Selon de Provença est devenu un Salon-de-Provence en français.
Le nom de cette commune en occitan provençal est Selon de Provença selon la norme classique, ou Seloun de Prouvènço selon la norme mistralienne.
Lors de la délibération du 20 juin 1918, M. le maire exprime le désir de voir un nom de complément à celui de Salon en raison des similitudes qui existent.
En effet plusieurs communes ont le nom de Salon et il en résulte assez fréquemment des fausses directions de correspondances.
M. le maire propose d'adopter le nom de Salon-de-Provence et le conseil municipal à l'unanimité accepte cette requête.

En occitan provençal (norme mistralienne), le gentilé est Selounen (au masculin singulier), et Selounenco (au féminin singulier).
En français, la salonenque est le nom d'une variété d'olive.

HISTOIRE.
Période romaine
L'histoire de Salon-de-Provence est ancienne.
La voie Aurélienne romaine passe non loin de la ville.
Au niveau du développement économique, on retrouve aussi bien les vestiges d'une industrie traditionnelle de savonnerie, de production rurale et viticole que des activités liées au mouton et à l'huile d'olive.

Moyen Âge.
Salon-de-Provence figure en tant que Villa Salone dans les dénombrements des biens de Saint Sauveur de Marseille en 871, du temps de Carloman et de Rostang d'Arles (tempore Carolomani regis, et Rostagni archiepiscopi Arelatensis), puis est donnée en investiture par Conrad III à l'archevêque d'Arles en 1144.
En 1293, sous l'égide de Rostang de Cabre, furent publiés les statuts municipaux de la ville de Salon-de-Provence.

Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d'Anjou, Catherine de Médicis, sa mère, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.

La ville est aussi célèbre pour Nostradamus, qui y a vécu et y est mort en 1566.
Adam de Craponne, son contemporain, fut un ingénieur français qui permit l'irrigation de la Crau, par la construction du canal qui porte son nom.

Époque contemporaine.
En 1790, elle devient chef-lieu de district.

Le 11 juin 1909, un séisme de magnitude 6, à l'épicentre situé à l'ancien volcan de Beaulieu près de Rognes, cause d'importants dégâts.

Les halles furent construites par une délibération de 1934.
Une zone d'aménagement concerté a été décidée en 1991 avec un vaste complexe immobilier et une salle des fêtes.
L'espace Charles-Trenet est livré en 1995.
Le passage Mendès-France est livré à son tour en 1996.
Le projet de l'aménagement de la place Morgan n'a été élaboré que tardivement, en 2008.
La place est aujourd'hui terminée.

Démographie.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'INSEE.
Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de plus de 10000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans.

En 2019, la commune comptait 45386 habitants, en augmentation de 2,54 % par rapport à 2013.
Pour mémoire :
• Les Bouches-du-Rhône : +2,51 %,
• La France, hors Mayotte : +2,17 %).

Lieux et monuments remarquables.
Monuments civils.
La Tour de l'Horloge.
Le château de l'Empéri, dominant la ville ancienne, est le plus grand château médiéval de Provence du XIIe au XIIIe siècle.
Il est encore aujourd'hui un des trois plus grands châteaux forts de Provence, avec le palais des papes d'Avignon et le château de Tarascon.
Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le château fut le lieu de résidence préféré des archevêques d'Arles jadis sous la suzeraineté des empereurs romains germaniques, d'où son nom de « Empéri ».
L'archevêque d'Arles Louis Aleman y décéda de la peste le 16 septembre 1450.
De nombreux personnages illustres y séjournèrent dont Frédéric Barberousse, le roi René d'Anjou, François Ier et la reine Claude en 1516.
De la partie médiévale dans la première cour, occupée autrefois par un fossé de 7 mètres de profondeur qui justifiait la présence d'un pont-levis, au XVIe siècle, le château s'embellit d'une exceptionnelle cheminée gothique.
À la Révolution, après la mort du dernier archevêque, le château devient propriété de la ville.
Le tremblement de terre de 1909 endommagea l'édifice, deux tours furent détruites ainsi qu'une partie des remparts.
Le château abrite aujourd'hui le conservatoire ainsi que le musée de l'Empéri, l'une des plus grandes collections d'histoire militaire française au monde.
En 2004, il a accueilli 20930 visiteurs.
C'est aussi dans la grande cour du château que se déroule chaque été le festival international de musique « musique à l'Emperi » (en 2013 du 28 juillet au 8 août, 21:00).
Président : Jérôme Bloch ; directeur artistique : Eric Le Sage.
Le thème sera « Un voyage en Méditerranée », dans le cadre de Marseille - Provence, Capitale Européenne de la Culture 2013.
Concerts également en l'église Saint-Michel à 18 heures, avant le grand concert du soir.

La Grande Fontaine, aussi nommée Fontaine Moussue.
La fontaine existait déjà au XVIe siècle.
Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que les concrétions calcaires, puis la mousse et la végétation se sont développées, lui donnant ainsi la forme d'un champignon.
Malgré un climat tempéré, il arrive que des stalactites se forment lorsqu'il gèle.
La porte de l'Horloge.
Elle fut édifiée sur l'ancienne porte Farreiroux, vestige des remparts, pour remplacer l'horloge de l'église Saint-Michel.
Les travaux débutés en 1626 s'achèvent en 1664.
Sa porte comporte une niche qui abrite une Madone.
L'écusson de « la loi » a remplacé celui du roi, gratté en 1792.
La porte de l'Horloge a entièrement été restaurée en 2004.
La tour est couronnée d'un remarquable campanile en fer forgé.
Le beffroi et la cloche sont classés Monument Historique par arrêté du 30 novembre 1912, tandis que la tour elle-même est inscrite Monument Historique par arrêté du 28 décembre 1926.
La porte du Bourg Neuf.
Un rempart datant du XIIe siècle entourait la ville, plusieurs portes donnaient ainsi accès à la cité.
Celle-ci se trouve à côté de la mairie et donne son nom aux services administratifs situés à côté de la porte.
Sous l'arcade, on peut voir une statue de Vierge noire.
Cette porte a été inscrite monument historique par arrêté du 28 décembre 1926.
À la sortie nord de Salon, le monumental mémorial Jean-Moulin est l'œuvre du sculpteur Marcel Courbier qui effectue là son troisième monument dédié à Jean Moulin.
Mais la thématique a changé.
Le monument de Salon est tout à fait original et ne ressemble à aucun autre.
Ce monument érigé par souscription publique à l'initiative du Comité régional du Mémorial Jean-Moulin, avec le soutien de Laure Moulin, commémore le parachutage de Jean Moulin en Provence, dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, en compagnie de Raymond Fassin et d'Hervé Montjaret.

Monuments religieux
L'église Saint-Michel.
Classée Monument historique en 1983, elle a été construite au XIIIe siècle et présente un style de transition entre l'art roman et le gothique provençal.
Elle dispose de deux clochers dont un à arcades (dit aussi clocher à peigne), le second fut ajouté au XVe siècle pour recevoir l'horloge de la ville.
Le portail de style roman est remarquable par la qualité de ses sculptures.
En dessous, se trouve l'agneau pascal surmonté d'une croix de Malte portée par une hampe.
Un couteau carolingien et deux diablotins (rappelant que le Mal existe mais qu'il doit rester hors des lieux saints), figurent au sommet de l'arc.
La tour octogonale, côté nord, permet d'appuyer l'hypothèse d'une construction templière.
Lors du festival international de musique « Musique à l'Emperi », les concerts de 18 h ont lieu dans l'église (ceux de 21 h se déroulent au Château). Président : Jérôme Bloch ; directeur : Eric Le Sage. En 2013, du 28 juillet au 8 août. Dans le cadre de Marseille - Provence, Capitale Européenne de la Culture 2013.
La collégiale Saint-Laurent.
Le monument actuel, beaucoup plus vaste, fut édifié sur l'emplacement d'une ancienne chapelle du XIIIe siècle.
L'archevêque d'Arles Jean de Cardonne posa la première pierre le 22 mars 1344 ; les travaux durèrent 100 ans.
L'édifice s'écroula au début du xve siècle ; trente ans après, le cardinal Louis Aleman, archevêque d'Arles, lance la reconstruction qui se terminera en 1480.
L'édifice est érigé en collégiale en 1499.
Elle fut le théâtre de violents combats au cours des guerres de la ligue, notamment durant la bataille avec le duc d'Épernon, chef des ligueurs, qui tenta en vain d'abattre le clocher.
Elle abrite actuellement le tombeau de Nostradamus.
Église Saint-Benoît des Canourgues.

Cabanes en pierre sèche.
Val de Cuech Ouest, cabane en pierre sèche, de plan circulaire et à coupole en retrait par rapport au corps de base.
À quelques minutes du centre-ville, le massif du Tallagard propose quatre sentiers de randonnée (à pied ou en VTT), permettant de découvrir des cabanes en pierre sèche ou bories, d'anciennes terrasses de culture ou bancaous, un chemin muletier, un oratoire, une bergerie, et une table d'orientation au sommet de la colline donnant vue sur le massif des Alpilles, le massif du Luberon, la plaine de la Crau, l'étang de Berre et jusqu'à la Méditerranée.

Salon est connu pour ses grandes cabanes dites « à degrés » : sur un corps de base rectangulaire ou circulaire, s'élèvent, en retrait, un cylindre à fruit (en forme de tronc de cône), puis, toujours en retrait, un deuxième cylindre à fruit ou une calotte.
Il existe aussi des cabanes moins spectaculaires où le corps de base est coiffé simplement d'un cylindre à fruit ou d'une coupole.

Musées.
Le Musée de Salon et de la Crau présente la salle Théodore-Jourdan : cette collection, dont un ensemble de toiles grand format, est un témoignage de la vie pastorale en Provence au XIXe siècle. Entrée gratuite.
Musée de l'Empéri : autrefois résidence des archevêques d'Arles, le château est devenu un lieu unique présentant des collections consacrées à l'histoire militaire française depuis Louis XIV jusqu'à la Grande Guerre.
Maison de Nostradamus : construite autour de cet énigmatique personnage qui scruta le passé, le présent et l'avenir jusqu'en 3797. Découverte de la maison où il vécut de 1547 à 1566 et où il écrivit ses fameuses prophéties.
Musée du savon de Marseille : il retrace l'histoire du savon en Provence, commencée au Moyen Âge.
Savonneries.
• Savonnerie Marius Fabre.
• Savonnerie Rampal-Latour.
• Savonnerie Scham.

Activités et loisirs
Les Flâneries : Visite guidée (gratuite) proposée par l'office de tourisme de Salon-de-Provence.
Centre de vol à voile de la Crau.
Accro Passion : parcours d'accro-branche en plein air.
Les Courses hippiques à l'hippodrome de Salon-de-Provence.
Balade à vélo dans la Crau Verte : la plaine de la Crau est délimitée à l'ouest par la Camargue, au nord par les Alpilles, au sud par la Méditerranée et au sud-est par l'étang de Berre.
Le massif du Tallagard propose quatre sentiers de randonnée à pied ou en VTT : le sentier de la Pastorale, le sentier des Caussiers, le sentier des Agassons et le sentier des Abeilles.
Route des Collines salonaises - le charme en relief du massif des Costes. Cet itinéraire débute à Pélissanne et se termine à Salon-de-Provence - distance estimée : 42 km.
Les marchés de Salon-de-Provence sont organisés les mardis, mercredis, vendredis, samedis et dimanches (le matin uniquement).
Divers Accueil Collectif de Mineurs (ACM) : comme le centre Mosaïque, l'OJS et le PST Animation Loisirs.

Salon de Provence au cinéma.
Salon-de-Provence a été un des lieux de tournage du film « Bienvenue chez les Ch'tis ».
Le personnage principal, Philippe Abrams, receveur des Postes interprété par Kad Merad, travaille à Salon et y habite avant sa demande de mutation ; une scène montre la fontaine moussue.

La ville fut aussi le décor principal de « La Fille du puisatier » de Marcel Pagnol, tourné en 1940, avec Fernandel et Josette Day.


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#Posté le mardi 24 mai 2022 13:44

IL ETAIT UNE FOIS LA VILLE DE AIX EN PROVENCE 13

Aix en Provence est une commune française, du Sud Est de la France, dans le département des Bouches-du-Rhône, dont elle est l'une des sous-préfecture, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Elle forme avec 35 autres communes, le pays d'Aix, au sein de la Métropole Aix-Marseille Provence.
La cité est fondée par les Romains, en 122 avant notre ère.
102 avant notre ère : Aquae Sextiae (selon Tite-Live).
1250 : Aquis in Provincia.
1932 : devient Aix-en-Provence, par décret du président Paul Doumer).
HISTOIRE D'AIX-EN-PROVENCE.
Aix-en-Provence (Aix jusqu'en 1932), est la capitale historique de la Provence.
Son histoire débute avec la soumission aux Romains des Salyens, fédération gauloise regroupant plusieurs peuples de la Basse-Provence.
Leur capitale, située à l'oppidum d'Entremont, est habitée depuis le début du IIe siècle avant Jésus Christ.
En 124 avant Jésus Christ, le consul romain Caius Sextius Calvinus démantèle l'oppidum, et crée deux ans plus tard, la ville d'Aquae Sextiae, au pied d'Entremont.
C'est cette ville romaine qui est devenue Aix.
Située sur un axe stratégique entre l'Italie et l'Espagne (sur la Via Aurelia), Aix permet à la République romaine, de sécuriser toute une région alors aux mains des Salyens.
Pourtant, des incursions ennemies viennent mettre en péril la sécurité de la Gaule narbonnaise et, en 102 avant Jésus Christ, le consul Caius Marius détruit une armée de Cimbres et de Teutons, non loin d'Aix.
Cette bataille, dénommée bataille d'Aix, permet de protéger l'Italie d'une invasion, de ces tribus germaines.
Dans le même temps, Aix se développe et prend les caractéristiques d'une ville romaine.
Elle se dote d'un forum, mais aussi d'un théâtre, de thermes et d'aqueducs.
Le IIIe siècle est marqué par le début du déclin démographique d'Aquae Sextiae.
À la même époque, Aix est capitale de la Narbonnaise Seconde, et domine alors sur un plan politique des villes antiques majeures.
C'est à Aix qu'est créé l'archevêché, ce qui lui assure une position prééminente tout au long du Moyen Âge, confirmée par la création d'une université (1409), puis peu après le rattachement à la France, du Parlement de Provence (1501).

Son importance en Provence, fléchit quelque peu avec la Révolution française.
Le Parlement et l'université sont supprimés, et Aix n'est plus que chef-lieu d'un des quatre départements créés avec la province.
Sans liaison ferroviaire, la ville gagne le surnom de « belle endormie » au XIXe siècle.

Antiquité
L'oppidum d'Entremont se présente comme typique des bourgades celto-ligures de son temps.
Peuplée de Salyens (Salluvii) de l'arrière-pays marseillais, elle a été considérée dès le XIXe siècle comme une polis antique, constituée d'une agglomération et de son territoire.
Avant l'apparition de l'agglomération d'Entremont, un sanctuaire semble avoir existé dès le premier Âge du fer.
Les éléments de ce sanctuaire ont servi de remploi lors de la construction de la seconde et peut-être de la première agglomération.

Au fil des siècles, une structure d'habitat se met en place, et le premier rempart est érigé vers - 175.
Les 25 années qui vont suivre, constituent la première phase d'habitat de l'oppidum.
La ville ne s'étend alors que sur un hectare environ, et forme un parallélogramme à l'aplomb de deux abrupts : au sud et à l'ouest.

Rapidement, la ville doit s'agrandir, et l'on procède à la construction d'un deuxième rempart qui va porter la superficie de la ville à 3,5 hectares environ.
On est alors aux alentours de 150 avant Jésus Christ.

Ce rempart n'aura rien de commun avec le précédent : 6 à 7 mètres de hauteur, 3 mètres 25 de largeur, renforcé de tours de 8 à 9 mètres, tous les 18 mètres 50.

Au moment de la prise de la ville, en 123, le roi (ou basileus) Teutomalios (ou Toutomotulus), fuit chez ses alliés allobroges (Rhône et Isère), en compagnie des princes (dunastai), salyens d'Entremont.
Plusieurs chercheurs ont toutefois émis des doutes sur cette hypothèse, considérant que le véritable abandon de la ville, provient d'une destruction militaire survenue vers 110, à 90 avant Jésus Christ.
Une faible population continue d'habiter le bourg, pendant vingt à trente ans, dans l'ombre d'Aquae Sextiae, même si Entremont n'est plus qu'une « ville pérégrine étroitement contrôlée par un praesidium romain ».
Mais progressivement, la ville va être totalement désertée, et finira ruinée.

Aquae Sextiae, Fondation de la ville d'Aix.
On ne peut affirmer que la ville était dénommée Aquae Sextiae, dès sa fondation.
En revanche, elle portait ce nom au plus tard, en 102 avant Jésus Christ.
Tite-Live parle en effet de « duobus deinde proeliis, circa Aquas Sextias eosdem hostes delevit ».
Pline l'Ancien lui, évoque « Aqua Sextia Salluviorum ».

Les récits concernant la fondation d'Aix sont peu connus.
Cassiodore en fait une relation plutôt détaillée dans sa Chronique, mais celle-ci présente l'inconvénient d'être très postérieure aux événements.
Cassiodore y indique que la création de la ville résulte des opérations militaires du consul Caius Sextius Calvinus menées en 124 avant Jésus Christ, contre l'oppidum d'Entremont, qu'il appelle « la capitale des Salyens ».
Deux ans plus tard, le même Sextius Calvinus fonde « dans les Gaules une ville où sont les eaux sextiennes » (122 avant Jésus Christ).
Strabon qualifiera l'établissement sextien, de polis (« ville »), qu'il prend soin de distinguer de la phoura (« garnison »), qui s'y trouve.

Aix, première ville romaine fondée sur le territoire de la France actuelle, a pour vocation de surveiller une région à peine pacifiée, et sert de base à l'armée romaine en prévision d'une conquête de la Gaule narbonnaise, quatre ans plus tard.
Placée sous le contrôle d'un præsidium romain, Aix abrite dès lors les populations refoulées d'Entremont et devient de facto « le chef-lieu du pays salyen entré par la force dans l'orbite romaine. »

Il n'est pas possible de déterminer avec précision l'emplacement de l'établissement romain, et de la garnison qui s'y trouvait.
La raison en est que l'on ne trouve pas de source archéologique remontant à la fondation de la ville.
Les historiens se fient donc au déplacement de la ville antique au cours des siècles et ses diverses localisations : d'abord dans la ville des Tours, puis sur l'emplacement du palais comtal et enfin dans le bourg Saint-Sauveur.
La plupart des érudits locaux localisent la ville antique au bourg Saint-Sauveur, alors que des vestiges retrouvés sur place et identifiés à l'époque romaine s'avéraient en fait être ceux de la ville du XIIe siècle.
Paul-Albert Février s'oppose à cette localisation : « Vouloir retrouver dans cette ville de basse époque [le bourg Saint-Sauveur], le plan de la fondation de Sextius, est un simple jeu de l'esprit. »

Bataille d'Aquae Sextiae.
En 102 avant Jésus Christ, lors de la bataille d'Aquae Sextiae, Marius tient tête, au pied de la montagne appelée plus tard Sainte-Victoire, aux hordes d'Ambrons et de Teutons qu'il défait.
Ceux-ci, venus de la Baltique, se rendent en Italie. Marius choisit avec précaution une position forte, une colline, pour y attirer les Teutons avec l'aide de sa cavalerie et de son infanterie légère de tirailleurs (composée pour l'essentiel de Ligures alliés).

Les éléments de l'avant-garde teutonne, les Ambrons, mordent au piège et attaquent. Ils sont bientôt suivis par le reste de leur troupe.
Or Marius a caché une petite force romaine de 4000 hommes à proximité.
Au moment de la bataille, cette force sort de sa cachette, attaquant les Teutons par derrière et provoque chez eux confusion et déroute.
Les décomptes romains prétendent que, dans le massacre qui suit, 90000 Teutons sont tués, et 20000, parmi lesquels leur roi Teutobod, sont capturés.
Les seuls rapports qui ont survécu sont romains et ils exagèrent l'unilatéralité de la bataille mais l'anéantissement complet des Teutons et des Ambrons est bien en faveur de la sévérité de leur défaite.

En 49 avant Jésus Christ, la situation s'inverse par rapport à 122 avant Jésus Christ.
Aix prend sa revanche sur Marseille quand, Cliente de Jules César et de Pompée, celle-ci refuse de prendre parti dans la guerre civile de César, tout en accueillant les émissaires de Pompée.
Battue en mer et assiégée par trois légions pendant deux mois par César, puis par son légat Caius Trebonius, la ville est prise, privée de ses colonies et doit se soumettre à Rome.
Les Romains la rattachent à la province Narbonnaise. Le reste des oppida subsistant encore est alors vraisemblablement rasé (La Cloche), tandis qu'Aix s'étend jusqu'à devenir plus tard capitale de la Narbonnaise Seconde.

Développement de la ville.
Le 1er siècle voit le développement de la ville au niveau architectural. Si, jusqu'alors, il fallait voir en Aquae Sextiae, une ville très similaire à Entremont la Gauloise, celle-ci va prendre progressivement des caractéristiques romaines.
Ainsi, l'urbanisme s'oriente selon les canons romains.
Un axe nord-sud (le cardo) vient couper un autre axe, orienté est-ouest (le decumanus).
À leur intersection se dresse le forum de la ville, place publique et lieu de rencontres et de discussions.
À l'ouest d'Aquae Sextiae, tout contre le rempart, se dresse le théâtre antique où les citoyens viennent assister à des spectacles de mime et de pantomime, mais qui joue aussi un rôle religieux lié au culte de l'empereur.

L'approvisionnement en eau est assuré par trois aqueducs : l'aqueduc de Traconnade, au nord, l'aqueduc de Vauvenargues et celui du Tholonet à l'Est.
L'aqueduc de Traconnade, qui prend sa source à Jouques (Bouches-du-Rhône), était long de 27 kilomètres.
Il peut encore être observé sur le territoire de la commune de Meyrargues ; trois piles et arcades se dressent au milieu d'un champ, dans un décor bucolique. « Le ciment qui lie [ses] pierres, raconte l'historien Garcin en 1835, est plus dur que le poudingue le plus compact. »
Cet aqueduc est considéré par d'aucuns comme une réelle prouesse technique du fait qu'il parcourt plusieurs kilomètres sous le plateau qui sépare la vallée de l'Arc et celle de la Durance.
Au temps d'Aquae Sextiae, ces aqueducs, que l'on estime dater du IIe siècle, viennent alimenter les thermes de la ville, mais sert aussi à la consommation quotidienne des Aquenses.

Les premiers thermes aixois remontent à la seconde moitié du 1er siècle.
Ils se situent approximativement à l'emplacement actuel des thermes de la ville, près du cours Sextius.

Le IIIe siècle, est marqué par le début du déclin démographique, d'Aquae Sextiae.
Dans un premier temps, des domus résidentielles sont abandonnées de leurs habitants, mais peu à peu ce phénomène s'étend à de nombreuses maisons du centre de la ville.
Livrées à l'abandon, ces maisons tombent en ruines et leurs pierres servent de carrières de matériaux.
Les habitations délaissées le plus tardivement semblent être celles du quartier nord, dont certaines sont même embellies durant cette période où tant d'autres subissent un abandon définitif.
Le phénomène concerne aussi les services municipaux qui semblent beaucoup moins efficient.
L'entretien du réseau des collecteurs publics, notamment, se relâche, ce qui conduit au colmatage de nombreux conduits d'égouts.
Au milieu du IVe siècle, la plupart de ces conduits sont devenus inopérants.

Il ne faut pas nécessairement voir dans l'abandon de zones d'habitats entières, le déclin de la ville, mais plutôt une évolution dans le mode de vie des Aquenses.
À la même époque, Aix est capitale de la Narbonnaise Seconde, statut incompatible avec une ville à l'abandon.
Aix domine alors sur un plan politique des villes antiques majeures, comme :
• Fréjus (Forum Julii),
• Antibes (Antipolis),
• Riez (Reis Appolinaris),
• Apt (Apta Julia),
• Sisteron (Segustero),
• ou Gap (Vapincum).

L'Aix catholique.
L'empereur Théodose, de confession chrétienne, élève le christianisme au rang de seule religion officielle, et obligatoire par un édit en date du 28 février 380.
Il s'agit de l'édit de Thessalonique.
Pour permettre l'accord entre la religion triomphante et les institutions romaines, l'Église adopte une hiérarchie calquée sur l'administration telle qu'elle est pratiquée à Rome.
C'est ainsi qu'à Aix l'évêque reçoit le titre de « métropolitain » de la Narbonnaise seconde.
Au Moyen Âge, ce titre deviendra « archevêque ».
Les premiers temps de cette nouvelle église, sont difficiles toutefois, car Aix doit faire face à la concurrence de diocèses plus anciens, comme celui de Marseille, ou d'Arles.
Le plus ancien évêque connu d'Aix est Lazare.
Il accède à la dignité de l'église aixoise, en 408.
Pourtant, certains estiment que Lazare ne fut pas le premier évêque aixois, mais qu'il eut au moins un prédécesseur, dont le nom est inconnu à ce jour.

Au revers son programme politique : la victoire et Rome, assise tenant le globe du monde.
En 407, sur l'île de Bretagne est élu, contre toute voie légale, un nouvel empereur désigné par l'armée stationnée dans la province.
Cet usurpateur, sous le nom de Constantin III, est le troisième empereur usurpateur, après Marcus et Gratien.
Après un passage par Trèves, puis Lyon durant l'été 407, Constantin marche sur Arles à la fin de cette même année, ou au début de 408.
Il y entre et s'y installe comme empereur, faisant de la cité la nouvelle capitale des Gaules au détriment de Trêves.
Une de ses premières actions d'empereur régnant est de nommer deux hommes parmi ses fidèles, deux moines, à la tête de l'Église d'Arles et de celle d'Aix, afin de contrôler les organes locaux du pouvoir. Héros devient évêque d'Arles.
Sur le diocèse d'Aix, va dominer un évêque connu sous le nom de Lazare d'Aix.
Si la nomination d'Héros se fait sans opposition majeure, il n'en est pas de même pour Lazare, dont la nomination se déroule dans le sang, dans la cathédrale d'Aix, aujourd'hui disparue.
À Rome, la situation n'est pas tolérée et Flavius Honorius, l'empereur légal, envoie le général Flavius Constantius22 à l'assaut d'Arles qui tombe.
L'usurpateur est exécuté en novembre 411. Ses deux évêques sont destitués.
Lazare est expulsé de son diocèse par la population aixoise.
Si un évêque prend la place d'Héros à Arles, l'Église d'Aix, elle, restera sans évêque plusieurs décennies.

Si la destitution d'Héros ne fait pas de doute, celle de Lazare fait davantage débat.
Selon certains, deux ans après, en 413, Lazare est encore à la tête de l'épiscopat aixois, et fait construire un baptistère dans son groupe épiscopal, à côté de l'ecclesia major.
Historiens et archéologues estiment pour la plupart, que le site originel de ce groupe épiscopal, se situe à Notre-Dame de la Seds.
Un siècle plus tard environ, alors que le forum antique est détruit, ainsi que d'autres bâtiments publics sans doute, un groupe épiscopal, qui deviendra la cathédrale d'Aix, est construit25.

Moyen Âge.
Au IVe siècle, Aix devient la capitale de la Narbonensis Secunda.
Elle est ensuite occupée par les Wisigoths en 477.
Au siècle suivant, elle est envahie, tour à tour, par les Francs et les Lombards, puis en 731, par les Sarrasins.

Le Haut Moyen Âge, Introduction du catholicisme.
Le Ve siècle marque le développement de la cathédrale Saint-Sauveur qui, si elle n'a longtemps été qu'un lieu de culte secondaire à Aix, n'en demeure pas moins un monument de haute Antiquité, sans doute contemporain des premiers chrétiens.
C'est l'époque où vit Mitre d'Aix, auquel les Provençaux rendront ultérieurement un culte, un homme qui, à l'âge de vingt-quatre ans, quitte ses parents en Grèce pour la Provence, dans l'espoir d'y vivre une vie de charité et de dénuement.
Accusé de sorcellerie et jeté dans le cachot d'une tour romaine, il est décapité dans la cour du prétoire d'Aix, en 466.
Selon la légende, il ramasse alors sa tête, la serre contre sa poitrine, et la porte jusqu'à l'autel de l'église de Notre-Dame de la Seds.
Enfin, il expire.
Sa statue est visible aujourd'hui, autour du portail de la cathédrale Saint-Sauveur.

Vers l'an 500, le baptistère de Saint-Sauveur est construit, et l'édifice se développe au fil des siècles, tout autour de ce monument à l'aspect quasi inchangé depuis le Ve siècle.
On ne connaît pas le nom du constructeur de ce baptistère.
On évoque toutefois le nom de Basilius, évêque d'Aix comme auteur probable, dans la mesure où l'on retrouve son inscription funéraire tout à côté.

Le temps des invasions.
La Provence subit plusieurs vagues d'invasions étrangères, dès l'Antiquité tardive : les Wisigoths en 476, les Ostrogoths en 508, et les Francs en 536.
Celles-ci se poursuivent au Haut Moyen Âge. Ainsi, les Lombards descendent de Germanie jusqu'en Italie et passe par la Provence qu'ils pillent.
Sous l'empire carolingien, la région aura à subir les invasions répétées des Sarrasins, du VIIIe au Xe siècle.
Les documents archéologiques manquent pour indiquer la part de destruction qu'Aix a subi à la suite de ces attaques répétées.
Pour Pierre-Joseph de Haitze, en revanche, la destruction est totale, ou presque : « Cette dévastation fut si grande qu'après leur retraite, on ne trouva d'entier en cette ville, que les tours du palais, encore beaucoup endommagées, et quelques autres ouvrages des Romains enterrés. »
Le doute peut entourer cette affirmation. Les bâtiments qui, pour de Haitze, ont résisté aux attaques, sont les bâtiments romains encore debout à son époque.
Rien ne vient étayer une telle affirmation, même s'il est à supposer que la ville d'Aix subit probablement les conséquences des passages de ces troupes hostiles, tant militairement qu'économiquement.

Alors que les remparts de la ville sont fortifiés, pour faire face aux attaques, la population d'Aix ne peut plus compter sur l'approvisionnement de la part des aqueducs, qui ceinturent la région.
Ceux-ci sont soit délabrés, soit victimes d'attaques destinées à enclaver la cité, et à l'assoiffer.
Par chance, Aix possède des nappes phréatiques immenses, tant d'eaux froides que d'eaux chaudes, et doit procéder au creusement de puits qui assureront le rôle, que jouaient jadis les aqueducs.
C'est ainsi que fleurissent aux quatre coins de la ville, des puits publics et privés.

Politiquement, Aix souffre considérablement de ces attaques ennemies.
Après l'invasion franque de 536, elle est destituée de son statut de capitale de la Narbonnaise Seconde, au profit d'Arles, mais le retrouvera sous les Carolingiens, à une époque où sa population est pourtant faible, au regard de son passé glorieux.

Aix au temps des Carolingiens.
À la fin du VIIIe siècle, il n'existe plus que trois lieux de peuplement à Aix, qui n'a plus rien à voir avec la riche Aquae Sextiae.
On habite encore autour du site de Notre-Dame de la Seds, autour de la cathédrale Saint-Sauveur, et un peu plus au sud de la cathédrale, dans le secteur de l'actuelle place de Verdun.
Pour le reste, tout est désertifié.
Ces trois zones se développent progressivement, gagnent des habitants et se fortifient et constituent dès lors trois bourgs distincts : la ville des Tours, le bourg Saint-Sauveur, et la ville comtale, dont chacun se dote de remparts.
Les siècles vont avoir raison de la ville des Tours, qui va être abandonnée aux alentours du XIVe siècle, mais les deux autres bourgs vont prospérer.

Le Bas Moyen Âge.
La ville doit attendre l'année 1189, pour retrouver le lustre qui était le sien, dans les premiers siècles qui suivent sa fondation.
Cette année, les comtes de Provence décident de faire d'Aix, leur nouveau lieu de résidence, au détriment d'Arles et Avignon qu'ils habitaient jusqu'alors.
Cet acte donne de facto à Aix le titre de « capitale de la Provence », titre qu'elle conservera jusqu'à la Révolution.

Aix, et le bon roi René.
Partage de la Provence au xiie siècle entre comté et marquisat de Provence et comté de Forcalquier.
Aix ne retrouve sa splendeur qu'à partir du XIIe siècle, où les comtes de Provence (maisons d'Anjou et d'Aragon), y tiennent une cour raffinée et lettrée,

En 1357, l'enceinte de la ville est revue et améliorée.
La partie des faubourgs située contre les murailles est incendiée, afin de dégager un glacis.

À la mort de Jeanne 1re de Naples (la reine Jeanne), Aix est à la tête de la ligue des communautés et villes qui s'opposent à la dynastie angevine, au sein de l'Union d'Aix, mais finit par se rallier, devant les promesses de Marie de Blois.
Louis II d'Anjou fait son entrée dans la ville, le 21 octobre 1387.

Aix connait une autre période faste au XVe siècle, sous le bon roi René, duc d'Anjou, comte de Provence, roi titulaire de Sicile.
Le roi René, esprit éclairé, transforme la ville en un célèbre centre culturel et universitaire (1409).
Il organise des fêtes populaires comme la procession de la Tarasque, à Tarascon ou la Fête-Dieu à Aix qui durait plusieurs jours et rassemblait des centaines de troubadours.
Il est également à l'origine de l'importation du raisin muscat.
Il épouse Isabelle de Lorraine, puis Jeanne de Laval, et meurt à Aix en 1480, à l'âge de 72 ans.

Dans ses Chroniques, le célèbre chroniqueur Jean de Joinville, parle d'Aix-en-Provence, à propos d'une visite de Saint-Louis :
« Le roi s'en vint par la comté de Provence, jusqu'à une cité qu'on appelle Aix, en Provence, là où l'on disoit que le corps de Magdeleine gisoit ; et nous allâmes dans une voûte de rocher moult haut, là où l'on disoit, que la Magdeleine avoit été en hermitage, dix-sept ans. »

À partir de 1486 et le rattachement de la Provence à la France, le gouverneur y réside.

En 1501, Louis XII y établit le Parlement de Provence, qui perdura jusqu'à la Révolution.
Le plus souvent, les États s'y réunissaient pour voter l'impôt.
Ce Parlement était si peu populaire, qu'un dicton est apparu : « Parlement, mistral, et Durance, sont les trois fléaux de la Provence ».

En 1545, c'est le président du parlement d'Aix, Oppède, soutenu par le cardinal de Tournon, qui organise le massacre des vaudois du Luberon.

Les guerres de religion.
Charles IX passe dans la ville, lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d'Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.
La ville est alors en révolte contre le gouverneur de Provence, le comte de Tende, trop tolérant avec les protestants, celui-ci en effet était le mari de Françoise de Foix, seigneur de Marignane, elle-même huguenote.
Il est accueilli par la cour des Comptes ; le roi fait abattre le pin d'Eguilles, où les catholiques avaient pendu de nombreux protestants les années précédentes.
En octobre 1590, le duc de Savoie se fait nommer comte de Provence par la Ligue, et prend la ville.

Le XVIIe siècle aixois.
Pluie de sang en Provence en juillet 1608.
Début juillet 1608, les faubourgs d'Aix-en-Provence furent recouverts d'une pluie de sang.
Quelques moines désireux d'exploiter la crédulité humaine, n'hésitèrent pas à voir dans cet évènement des influences sataniques.
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, fit des relevés de cette pluie, en recueillant quelques gouttes sur la muraille du cimetière de la cathédrale.
Il découvrit que c'était les excréments des papillons, qui avaient été observés récemment.
Le centre ville n'ayant pas été envahi, il était resté épargné.
Cette explication scientifique ne calma pas la terreur populaire.

Au retour d'une expédition contre les Huguenots en 1622, Louis XIII s'arrête à Aix, qui l'accueille avec enthousiasme.

En 1630, alors que la ville est en proie à un épisode de peste, le cardinal Richelieu décide de priver les États de Provence, de la collecte et de la répartition des impôts, transférés au pouvoir royal.
Une insurrection, dénommée la révolte des Cascaveous, fait plier le cardinal.
Louis XIV séjourne plusieurs fois à Aix : il joue notamment au Jeu de Paume, transformé au XVIIIe, en un théâtre à l'italienne du même nom ; c'est à Aix que le Roi Soleil signe la paix avec le Prince de Condé.
En 1660, lorsqu'il dort dans l'hôtel particulier de Châteaurenard, il est ébloui par une peinture en trompe-l'œil de Jean Daret (peintre flamand), et le fait nommer peintre du Roi à la Cour de Versailles.
Aix éprouve une admiration sans borne pour le souverain.
Outre le luxe des fêtes organisées pour sa venue, la population s'inquiète pour sa santé qui se dégrade en 1685.
Mais l'annonce de son rétablissement provoque des acclamations dans la ville, qui organise un mois entier des réjouissances, en l'honneur du monarque.

Dernier agrandissement de la ville.
La nomination de Michel Mazarin au poste d'archevêque d'Aix, va permettre une forte extension de la ville vers le sud.
Sur autorisation du roi de France, il fait abattre le rempart sud, et fait enclore un nouveau quartier, représentant près d'un tiers de la ville, dans un nouveau rempart, plus au sud.
Ce quartier, dénommé plus tard quartier Mazarin, est conçu grâce aux conseils de l'architecte Jean Lombard.
Les bourgeois dont les demeures sont situées tout contre l'ancien rempart, demandent que la zone se trouvant devant leurs bâtiments, reste vierge de construction, et devienne une promenade pour badauds et carrosses.
Cette requête est acceptée et le cours ainsi créé va devenir la porte d'entrée de la nouvelle ville.
Ce n'est qu'en 1876 toutefois qu'on lui donnera le nom de « cours Mirabeau ».

Le nouveau quartier Mazarin coûte cher à réaliser : plus de 55000 livres.
Somme que se partagent la municipalité d'Aix, sous la contrainte du Parlement, des marchands de biens, des acquéreurs d'emplacement, les communautés de Provence et le duc de Vendôme, Louis de Mercœur.
L'archevêque bâtisseur, personnalité fort controversée au demeurant, laisse son nom à plusieurs rues de ce nouveau quartier : la rue Cardinale, la rue Saint-Michel, aujourd'hui rue Goyrand, la rue Mazarine, et la rue Saint-Sauveur (aujourd'hui rue du Quatre-Septembre).

Les faubourgs de la ville se développent aussi, accueillant de grandes résidences de notables, en particulier les membres du Parlement, qui profitent d'espaces dégagés, pour élever des demeures de plaisances, au bord de la ville, comme la bastide de Repentance, construite en 1609 pour l'avocat Joseph Martelly, qui passera ensuite aux Grimaldi-Régusse.

Aix au temps de la Révolution française.
La Constituante.
Pendaison de Pascalis, La Roquette et Guiramand sur le cours Mirabeau le 14 décembre 1790 ; eau-forte contemporaine.
Les convictions politiques de Jean Joseph Pierre Pascalis, l'un des avocats les plus réputés du barreau d'Aix, fervent défenseur de la constitution provençale, de l'égalité proportionnelle, et du maintien des libertés publiques, lui valent l'opposition de nombreux adversaires, qui le jugent anti révolutionnaire.
Le plus acharné d'entre eux est l'abbé Jean-Joseph Rive, bibliothécaire aixois et fondateur en novembre 1790, du « club des Antipolitiques », installé rue des Bernardines, à Aix.
Celui-ci voit en Pascalis le pire de ses ennemis.
Dans un pamphlet, il le traite de « scélérat » et de « mortel exécrable », et appelle au meurtre de l'avocat.

L'Assemblée départementale des Bouches-du-Rhône, s'installe à Aix le 20 juillet 1790.
Cette création a pour conséquence, le démembrement de l'ancienne administration provençale.
L'article 10 du décret du 10 septembre 1790, provoque la suppression du Parlement de Provence.
Sous le coup d'une vive colère devant l'état de ruines des anciennes institutions de la province, Pascalis décide dans ces conditions de se retirer des affaires politiques et du barreau.
Le 27 septembre, il entre en robe au palais du Parlement d'Aix, en compagnie de plusieurs avocats.
Annoncé par l'huissier, il prononce un discours qui aura des conséquences majeures.
Au cours de son allocution, il n'a pas de mots assez durs, pour fustiger les partis révolutionnaires.

La teneur de ce discours se répand dans toute la ville en quelques heures et, tandis qu'il éveille les sentiments monarchistes, d'une frange silencieuse de la population, il provoque un déchaînement de colère chez les partisans de la Révolution, et de la crainte chez les administrateurs d'Aix.

Aix devient en 1790, chef-lieu du district d'Aix, et du département des Bouches-du-Rhône.

La conspiration du Sud-Est.
La création d'une société monarchique à Aix, va mettre le feu aux poudres.
Le 11 décembre, un écuyer à l'Académie royale d'équitation, le chevalier de Guiramand, accompagné de quatre hommes, demande l'autorisation de la création de sa société, la « société des amis de l'ordre et de la paix », à l'hôtel de ville.
Celle-ci tient ses réunions au cercle Guion, sur le cours Mirabeau.
Une rumeur se répand, selon laquelle un projet de contre-révolution se mettrait en place dans Aix.
Aussitôt, on s'agite dans les clubs patriotiques.
Alors que Pascalis se retire au château de la Mignarde (quartier des Pinchinats), un groupe de forcenés l'arrache, et le jette en prison à Aix.
Le lieu où il est enfermé, en compagnie d'un royaliste, M. de Guiramand, est pris d'assaut par une foule agitée et manipulée, qui les pend à un réverbère.
La tête de Pascalis est ensuite tranchée, et exhibée au bout d'une pique, pendant trois heures, sur la route menant à Marseille.

La monarchie constitutionnelle (1791-1792)
Le 22 août 1792, la salle du Conseil, à l'hôtel de ville d'Aix, est saccagée par « une horde de brigands, étrangers à la ville d'Aix, et même à celle de Marseille d'où ils étaient venus. »
Quantité de tableaux inestimables, sont arrachés de leur cadre et brûlés sur la place de l'Hôtel-de-Ville.

Le 24 floréal, an III, les royalistes des compagnies du soleil, massacrent trente jacobins, dans la prison de la ville.

Le XIXe siècle.
Aix est connue pour avoir acquis au XIXe siècle, le surnom de « Belle endormie », faisant allusion à la léthargie, voire à l'immobilisme, de ses administrateurs urbains.
Cette image est illustrée par le commentaire de Taine en 1866, pour qui Aix est « tombée ou laissée de côté, par la civilisation qui se déplace ».
Pour l'historien Philippe Vaudour, l'appellation mérite toutefois d'être nuancée.
Aix a connu dès les années 1850 une politique urbaine dynamique, concrétisée par la construction de nouvelles voies ou le projet de création de nouveaux quartiers.

Les principales entreprises de la ville, sont alors des échoppes de chocolatiers, de fabricants de chapeaux, de savon, d'huile, et de nougat.
C'est un artisanat relativement peu développé, qui devra attendre les années 1840, pour connaître un essor.

Aménagements urbains, Rues d'Aix.
A partir de 1811, la ville se dote de ses premières dénominations officielles de rues, qui succèdent aux appellations révolutionnaires d'isles, facilitant par là le premier recensement.
Pour cette première re-dénomination des rues aixoises, trois personnalités d'Aix sont honorées, avec la fondation de la rue Peiresc, la rue Monclar, et la rue Tournefort.
Ce mode de nomination se poursuivra lentement jusqu'à 1870 environ, date à laquelle il s'accélère, de nombreuses rues et avenues étant alors rebaptisées.
Le cours Mirabeau reçoit son nouveau nom en 1876.
Jusqu'alors, il était connu sous la simple appellation de « Cours 59 ».

Fontaine de la Rotonde.
Aix se dote en 1860, d'une fontaine monumentale qui vient trôner sur la place de la Rotonde, véritable porte d'entrée de la ville, et confluent des routes d'Avignon et de Marseille.
Conçue par l'ingénieur des Ponts et Chaussées, Théophile de Tournadre, elle est aujourd'hui l'un des monuments les plus connus d'Aix-en-Provence.
Son bassin a un diamètre de 32 mètres, et la fontaine s'élève à 12 mètres de hauteur.
Trois statues de marbre, réalisées chacune par un sculpteur différent, ornent son sommet.
Chacune a une signification particulière, et regarde vers une voie.
La sculpture qui regarde vers le cours Mirabeau, a été réalisée par l'Aixois Joseph Marius Ramus (1805-1888).
Elle symbolise la justice.
La statue qui regarde la route de Marseille (avenue des Belges), œuvre de Louis-Félix Chabaud (1824-1902), sculpteur de Venelles, symbolise le commerce et l'agriculture.
Enfin, la troisième, orientée vers la route d'Avignon, a été sculptée par Hippolyte Ferrat (1830-1882), et symbolise les beaux-arts.
Le piédestal qui surmonte la vasque, a été réalisée par François Truphème (1820-1888).

Démolition du rempart (1848-1874).
Alors que la municipalité aixoise envisage de supprimer les parapets, de la partie supérieure du rempart en 1819, la démolition pure et simple de l'ouvrage fait progressivement son chemin.
La mairie entreprend des travaux, sans l'accord de la préfecture.
Dans les 50 années qui suivent la Révolution, le rempart, d'une hauteur de 6 mètres en moyenne, et d'une épaisseur de 3 mètres, n'est pas entretenu ni restauré.
Progressivement, il se détériore au point de présenter une menace pour le public.
Finalement, une délibération municipale du 28 décembre 1848 (municipalité Aude), met à adjudication la démolition des portes Bellegarde, d'Italie, de Villeverte, et d'Orbitelle, et le rabaissement du rempart longeant le cours d'Orbitelle, (sud de la ville).
Trois maçons de la ville sont chargés des travaux : Arnaud Claude, Antoine Bey, et Michel Léouffré.

Six autres portes sont encore à démolir et ce sont les municipalités suivantes qui s'en chargent.
Jassuda Bédarride (1848-1849), puis Émile Rigaud (1849-1863), organisent la démolition de la plus grande partie du rempart, ainsi que de plusieurs portes.
Les deux dernières portes, la porte Notre-Dame (nord de la ville), et celle de la Plateforme (Est), sont réalisées en 1874.

Le chemin de fer à Aix.
Le chemin de fer est arrivé tardivement dans la ville.
Au début des années 1840, la compagnie du PLM crée la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, et le tracé passe loin de la ville.
De même, le 19 juin 1857, un décret impérial décide de la création d'une ligne de Gap à Avignon, sans passer non plus par Aix.
De fait, la ville souffre au niveau économique de ces décisions politiques qui l'isolent en Basse-Provence.
Les industries locales souffrent aussi de cette situation, car beaucoup dépendent du commerce des bœufs, et des moutons avec les Alpes, entre autres.

En 1870 est créé un tronçon reliant Aix à Meyrargues, et trois stations de voyageurs et de marchandises, à La Calade, Venelles, et Meyrargues.
En 1877 est ouverte une ligne reliant Aix à Marseille, via Gardanne.
Ces nouveaux tronçons permettent à Aix de conserver une bonne partie de ses échanges, avec les régions de la Durance, mais constitue un handicap dans son commerce avec la vallée de l'Arc, qui décline progressivement, ce dont Marseille profite.

La ville des peintres.
Aix-en-Provence est bien sûr la ville qui a vu naître et mourir, Paul Cézanne (1839-1906).
C'est au collège Bourbon d'Aix que naquit la profonde amitié entre Cézanne et Émile Zola.

Une ville de soldats.
De nombreuses unités ont stationné à Aix, cours Sainte-Anne, durant le XIXe siècle, comme le 112e régiment d'infanterie, qui y a été établi en 1874.
Plus tard, d'autres unités y stationnent, comme les 55e, et le 61e régiments d'infanterie, en 1906.

Le xxe siècle.
Le grand tremblement de terre de 1909.
Le 11 juin 1909, plusieurs villages au nord d'Aix, sont frappés par un séisme dont la magnitude est évaluée à 6,2 sur l'échelle ouverte de Richter.
Il provoque la mort de 46 personnes, et de nombreux dégâts.
La ville d'Aix échappe à de lourds dégâts.
La toiture de la vermicellerie Augier s'effondre et quelques murs se lézardent. En revanche, les quartiers au nord de la ville, sont plus sérieusement touchés, Puyricard en tête, où les dégâts sont considérables.

Entre-deux-guerres
La ville fut reliée à Marseille par le tramway de la Compagnie des tramways électriques des Bouches-du-Rhône (absorbée en 1921 par la Régie départementale des chemins de fer des Bouches-du-Rhône), qui circulait de 1903 à 1948.

La ville d'Aix, qui portait ce nom depuis plus d'un millénaire, après celui d'Aquae Sextiae, prend en 1932 le nom officiel d'Aix-en-Provence.

Les années 1970, sous la municipalité de Félix Ciccolini, marquent un développement sous plusieurs aspects qui modifie le visage économique d'Aix-en-Provence.
De nombreuses entreprises et industries, génératrices d'emploi, s'installent dans les Bouches-du-Rhône : le complexe pétrochimique de l'étang de Berre, le centre d'études nucléaires de Cadarache, notamment. Aix profite de ces créations d'emploi, et voit sa population augmenter.

Dans le même temps, l'essor touristique voit de plus en plus de visiteurs passer par la ville, ce qui provoque de facto le développement d'activités liées à ce secteur et, par effet de retombée, permet à la culture aixoise de prospérer ; le festival d'art lyrique, en est une illustration.

Aix au XXIe siècle.
Aix est aujourd'hui une ville, qui mêle passé historique, et avenir technologique, notamment avec le projet ITER, à Cadarache (communauté du Pays d'Aix), la gare TGV, les technopoles de l'Arbois, et de Rousset.

Aix compte de nombreuses universités et Grandes écoles (Lettres, Droit, Économie, Sciences Po, Arts et Métiers, Beaux Arts).

Aix a fêté le centenaire de la mort de Paul Cézanne, avec notamment l'exposition internationale au musée Granet : "Cézanne en Provence", du 9 juin au 17 septembre 2006, qui a rassemblé près de 120 œuvres du maître, sur le thème de sa "chère Provence".

L'atelier des Lauves (atelier que Cézanne a fait construire, quelques années avant sa mort), les Carrières de Bibémus, où il allait "peindre sur le motif", et le Jas de Bouffan (la maison familiale), se visitent.

L'écrivain Émile Zola s'est inspiré d'Aix, pour décrire la célèbre ville de Plassans, dans les Rougon-Macquart.

Opération Sextius-Mirabeau
La ville d'Aix-en-Provence s'est dotée d'une opération d'urbanisme déclarée d'utilité publique par l'État en 1992 : l'opération Sextius-Mirabeau, qui s'étend sur 20 hectares.

Son objectif est de relier la ville ancienne aux quartiers neufs.
Aix-en-Provence se dote ainsi de nouveaux immeubles de logements, d'espaces de bureaux, de commerces avec « Les Allées Provençales », et de lieux culturels tels que le « Pavillon Noir » (Centre national chorégraphique), le « Grand Théâtre de Provence, GTP » et le conservatoire Darius-Milhaud.

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#Posté le lundi 23 mai 2022 03:13

IL ETAIT UNE FOIS LA VILLE DE ARLES 13

Arles est une commune française, sous-préfecture du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La ville, chef-lieu de l'arrondissement d'Arles, est la commune de France métropolitaine la plus étendue, avec quelque 75893 hectares (malgré plusieurs déductions successives), et la plus peuplée de la Camargue.
La ville est traversée par le Rhône, et se trouve entre Nîmes (à 30 km, au nord-ouest), et Marseille (à 90 km, au sud-est).
Durant l'âge du fer (du VIIIe, au IIe siècle avant Jésus Christ), Arles constitue l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne.
Cette ville, dont les habitants sont appelés Arlésiens, a plus de 2500 ans.
Des monuments remarquables ont été construits pendant l'Antiquité à l'époque romaine, comme le théâtre antique, les arènes, les Alyscamps, ou encore le cirque romain.
En 2008, le plus vieux buste connu de Jules César, a été découvert dans le Rhône, à proximité de la ville.
En raison de son important patrimoine, la cité est classée : Villes et Pays d'art et d'histoire, et ses monuments romains et romans, sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, depuis 1981.
Ouverte au tourisme, qui est la première activité de la ville, elle accueille de nombreuses festivités tout le long de l'année :
• en décembre, Drôles de Noëls,
• en avril, la Feria d'Arles,
• les rencontres internationales de la photographie pendant l'été,
• ainsi qu'en septembre, la Fête du riz.
La commune a obtenu deux fleurs au concours des villes et villages fleuris.

Géographie, Localisation.
La ville d'Arles se trouve dans le Sud-Est de la France.
Les campagnes arlésiennes sont très étendues, et représentent la majeure partie du territoire communal.
Elles sont organisées en quatre ensembles naturels bien distincts :
• Au nord, la plaine du Trébon, et les Alpilles,
• A l'est, la Crau,
• Et au sud la Camargue, dont la commune d'Arles possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles, qui s'étend sur 758,93 km2).

Communes limitrophes.
• Beaucaire
• Fourques
• Tarascon,
• Fontvieille,
• Paradou,
• Saint-Gilles,
• Saint-Martin-de-Crau,
• Saintes-Maries-de-la-Mer,
• Fos-sur-Mer,
• Port-Saint-Louis-du-Rhône.

Topographie.
La ville et ses territoires.
Arles est le lieu où commence le delta du Rhône et qui constitue la porte de la Camargue.
La ville initiale construite au VIe siècle avant Jésus Christ, sur un rocher dominant la rive gauche du Grand-Rhône, s'est développée ensuite à l'ouest, sur la rive droite (quartier de Trinquetaille), puis au sud (quartiers du Vieux-Bourg, de la Roquette, et de Barriol), et au nord (quartiers Montplaisir, et du Trébon).
La présence de marais à l'Est, a limité son développement dans cette direction.
Durant l'âge du fer (du VIIIe au IIe siècle avant Jésus Christ), Arles constitue l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne.
La ville d'Arles est fortement marquée par la présence du Rhône, qui coupe la ville en deux, et qui reste encore même de nos jours, une menace lors des crues, comme celle de 2003.
La commune d'Arles est, de très loin, la plus étendue de toutes les communes de France métropolitaine.
Avec sa superficie d'environ 759 km2, elle est grande comme trois fois Marseille (240 km2).
Son territoire comprend trois espaces naturels remarquables : au nord les Alpilles, au sud la Camargue dont elle possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles) et à l'est la Crau avec Saint-Martin-de-Crau qui faisait partie de la commune d'Arles jusqu'en 19255.
Outre la ville proprement dite située au nord du territoire, la commune d'Arles inclut de nombreux bourgs et hameaux éloignés, notamment Albaron, Gimeaux, Mas-Thibert, Moulès, Raphèle-lès-Arles, Saliers, Salin-de-Giraud, et Le Sambuc.
La plaine du Trébon
Les Alpilles.
Les Alpilles arlésiennes, qui correspondent au sud de ce petit massif, commencent à partir du monastère de Montmajour, bâti sur un îlot surplombant une plaine marécageuse asséchée à plusieurs reprises sous les Romains, au Xe siècle, puis aux XVIe, et XVIIe siècles, et enfin au XIXe siècle.
Elles longent du nord à l'est, les villages de Fontvieille, avec le moulin de Daudet, du Paradou, de Maussane-les-Alpilles et de Mouriès.
Il s'agit essentiellement d'une zone rocailleuse vallonnée avec un habitat clairsemé, principalement orientée vers le tourisme et des productions agricoles comme les plantations d'oliviers.

La Crau.
La Crau est une zone alluviale, constituée par la Durance avant que celle-ci ne soit capturée par le Rhône vers 70000 avant Jésus Christ, située à l'Est d'Arles, et s'étend jusqu'à l'étang de Berre.
La Crau arlésienne comprend les villages de Pont-de-Crau, Raphèle et Moulès, et jouxte à l'Est la commune de Saint-Martin-de-Crau.
Elle s'étend sur environ 20000 hectares de terres agricoles consacrés aux cultures maraîchères et fruitières, à la production de foin, et à l'élevage ovin.

La Camargue
La Camargue arlésienne, terre deltaïque, dépend administrativement du canton d'Arles-Ouest de l'arrondissement d'Arles.
Elle s'étend environ sur 40 000 hectares du nord au sud-est du delta du Rhône et sur la rive gauche du Grand-Rhône.
Elle est limitée au nord et à l'ouest par le Petit-Rhône, au sud par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, l'étang de Vaccarès, la mer Méditerranée et la commune de Fos et à l'ouest par le canton d'Arles-Est (la plaine de la Crau).
Elle comprend les villages de Gimeaux, Saliers, Albaron, Le Paty, Gageron, Mas-Thibert, Le Sambuc et Salin-de-Giraud.
Véritable île, seuls cinq ponts et un bac la relient au Languedoc et au reste de la Provence : le pont de Saint-Gilles, les deux ponts de Fourques et les deux ponts d'Arles au nord, et le bac de Barcarin au sud (pour lequel un projet de pont se fait toujours attendre6). Un sixième pont : le pont de Sylvéréal (à la limite sud de Vauvert) permet la traversée du Petit Rhône.
En raison des risques d'inondation, son habitat est clairsemé, constitué principalement de mas et de quelques villages pour la plupart très anciens bâtis sur les ségonnaux ou des buttes artificielles datant généralement de l'époque romaine. L'agglomération la plus importante Salin-de-Giraud, la seule à avoir une vocation industrielle, est récente : elle n'a été créée qu'en 1856 pour loger la population exploitant les salins.
Pendant longtemps, de l'époque grecque au XVIIIe siècle, les Arlésiens y construisent des tours pour contrôler le commerce et les navires remontant les bras du Rhône.
La Camargue arlésienne est structurée du nord-ouest au sud-est en fonction de la nature des terrains et de leur salinité. On trouve ainsi des terres céréalières, maraîchères et d'élevage, des rizières, des zones marécageuses, des salins et les lagunes côtières.
L'avenir économique de cette région dépend de l'aménagement de la Camargue : la gestion des ressources, notamment de l'eau douce du Rhône entre des acteurs aux intérêts parfois opposés (producteurs de riz et exploitants des salins, par exemple), en sera un défi majeur.

Toponymie, Attestations anciennes.
Arelate (dans la Guerre des Gaules), Arlate en 954, Arle au XIIIe siècle.

Étymologie.
Le nom de la ville s'écrit Arle en provençal.
Le nom d'Arles procède d'Arelate.
Albert Dauzat a vu dans Arelate, un thème pré-indo-européen ar-el, à valeur oronymique ou hydronymique, avec un suffixe pré-celtique -ate.
Cependant plus récemment, les toponymistes et spécialistes du celtique ancien reconnaissent un composé celtique Are-late, basé sur are « devant, près de » (voir Armorique) et late « marais » (cf. gallois llaid « boue », breton lez « boue » et vieil irlandais laith « marais, boisson », d'où le sens global de « (lieu situé) devant les marais ».
On rapproche le celtique *lati (> -late) du vieux haut allemand letto « limon » et du latin latex « liquide », entre autres.
Cette appellation convenait effectivement au site de l'Arles antique qui était entouré de marais.
On trouve également cette racine late, dans d'autres toponymes attribués à des bourgs situés dans des zones de marais, notamment en Provence, ou en Languedoc-Roussillon : Lattara du nom de Latera, le site archéologique proche de la ville de Lattes, par référence aux terrains marécageux, qui entourent la cité.

« En Arles »
Comme pour les plou- et les gui- du bas breton, on dit et entend parfois « en Arles » : Son influence s'étend en Arles, et en Provence.
Cet usage, commun à Arles et à Avignon, remonte sans doute au temps où Arles n'était pas seulement une ville, mais un royaume.
Il s'explique aussi par la fréquence de l'expression le pays d'Arles, souvent employée dans la région à cause de l'étendue de la commune.
Lorsqu'on ne parle que de la ville d'Arles elle-même, la forme qui tend actuellement à s'imposer est « à Arles », mais cela n'empêche nullement « en Arles » d'être un archaïsme, et un particularisme régional, non condamnés par l'Académie française elle-même ; elle s'en explique d'ailleurs sur son site :
On ne saurait condamner les tournures : en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s'expliquent à la fois comme archaïsme (l'usage de « en » au lieu de « à » devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l'époque classique), et comme régionalisme provençal.
Il semble cependant que cet emploi de « en » soit en régression.
Rien ne justifie qu'on l'applique à d'autres villes : on ne dira pas « en Arras », « en Amiens ».
En outre, le provençal ayant horreur du hiatus, des lettres euphoniques sont fréquemment utilisées : à z'Ais (à Aix), à n'Avignoun (à Avignon), à n'Arle (à Arles).
Les expressions « en Arles », comme « en Avignon », peuvent également venir d'une adaptation de cette formulation.

Histoire.
Le blason d'Arles comporte plusieurs références historiques. Le passé romain de la cité est rappelé par l'étendard tenu par le lion en souvenir de la fondation de la colonie en 46 avant Jésus Christ et par l'inscription : CIVitas ARELatensis, évoquant l'époque de Constantin 1er, qui fit d'Arles une des capitales de l'Empire.
C'est le premier âge d'or de la « petite Rome des Gaules », qui deviendra un grand centre religieux aux premiers temps de la Chrétienté.
De cette période, le blason de la ville a gardé le monogramme du Christ, au sommet de la bannière portée par le lion.
Enfin avant de perdre son autonomie en 1251, Arles s'était rapproché de Venise.
Le lion d'Arles aurait donc pour origine, le fameux lion de saint Marc, emblème de la Sérénissime.
Caesar de Nostradamus, dans son Histoire et chronique de Provence, parle d'un sceau de cette ville figurant dans une ancienne charte. Ce sceau de plomb porte d'un côté la figure d'un lion contourné, avec cette devise : NOBILIS IN PRIMIS DICI SOLET IRA LEONIS ; de l'autre côté, un château à trois tours, celle du milieu plus élevée, avec cette autre devise : URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS.
Il semble que la devise la plus connue : AB IRA LEONIS fut une devise de défi ; la ville menaçait ses ennemis de la colère du lion qui la personnifiait. Certains auteurs admettent que la devise : AB IRA LEONIS, doit se compléter ainsi : DEFENDE NOS DOMINE ! (de la colère du lion, [c'est-à-dire de nos ennemis], défendez-nous Seigneur !) Elle devient, dans ce cas, devise d'invocation ; cette interprétation est toutefois minoritaire.
On trouve également ALMA LEONIS URI ARELATENSIS HOSTIBUS EST, NISI AB IRA LEONIS et SENATUS POPULUSQUE FLORENTINUS. Mais le texte AB IRA LEONIS, URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS, plus complet, correspond à la devise généralement admise de la ville.
Frédéric Mistral la commente, et en critique la prétention.

Antiquité
La province romaine de Gaule narbonnaise est créée en 118 avant Jésus Christ.
Oppidum celto-ligure, le site d'Arles est fréquenté par des commerçants méditerranéens. Les Grecs fondent Marseille en (600 avant Jésus Christ), et créent un comptoir sur le Rhône vers 500 avant Jésus Christ, qui deviendra une colonie appelée Théliné.
Lors de la poussée celte du début du IVe siècle avant Jésus Christ, la cité revient sous domination autochtone et prend le nom d'Arelate.
Au cours du IIe siècle avant Jésus Christ, les conflits qui opposent Marseille et la confédération salyenne, occasionnent à la cité d'importants dégâts.
Après l'écrasement de la confédération en 122 avant Jésus Christ, les Romains s'installent en Provence. Arles se trouve probablement rattachée à la Gaule narbonnaise fondée en 118 avant Jésus Christ, bien que certains historiens incluent dès cette époque la cité arlésienne dans la zone d'influence de Marseille.
Soutenant en 49 avant Jésus Christ, Jules César, contre Marseille, Arles en est récompensée, et devient une colonie romaine dès 46 avant Jésus Christ.
Sa fortune initiale date de cette époque.
Elle bénéficie pendant presque trois siècles de plusieurs plans d'urbanisme successifs au cours desquels elle s'embellit de ses nombreux monuments et se protège avec ses remparts.
Le christianisme s'installe dans la cité, et son premier évêque historiquement connu, Marcianus, est mentionné dès 254, dans une lettre de saint Cyprien.
Après les destructions des années 250-270, que la tradition historique impute aux Alamans, le développement urbain ne reprend qu'au début du IVe siècle, sous l'empereur Constantin, avec une nouvelle croissance politique et administrative, la cité devenant alors une résidence de l'empereur.
Il y séjourne à plusieurs reprises et y organise le concile de 314.
Probablement en 407, l'administration impériale déplace la préfecture du prétoire des Gaules - située jusqu'alors à Trèves, à Arles qui connaît en conséquence une véritable renaissance politique puis ecclésiastique, un siècle exactement après Constantin Ier. Toutefois, ce nouveau rôle n'exclut pas les menaces d'invasions des fédérés Wisigoths installés en Aquitaine depuis 418. Finalement, après de nombreuses tentatives, Arles est prise par Euric et devient ville wisigothique en 476.

Haut Moyen Âge.
Après une situation confuse au début du VIe siècle, Arles passe sous protectorat ostrogoth en 508, puis devient ville franque en 536. Elle subit la peste de Justinien dès 543, ainsi que de nombreux sièges. Elle est investie à plusieurs reprises notamment en 570, 574, 587 et la population se regroupe alors dans une enceinte réduite.
On signale également une crue dévastatrice en 580 et des famines, en particulier celle de 585.
Le siècle suivant, la cité est administrée par les représentants des branches mérovingiennes, soit dans le cadre d'une Provence unifiée, soit de manière individualisée par un duc. On a longtemps cru (thèse de Pirenne aujourd'hui dépassée) à un arrêt du commerce.
Dès la fin du VIIe siècle, le commerce entre l'Occident et l'Orient méditerranéen est le fait de négociants juifs, probablement des Radhanites, seuls liens entre l'Islam et la Chrétienté, qui utilisent les ports francs d'Arles et de Marseille.
On sait aujourd'hui que le commerce continue après les Sarrasins.
Vers le milieu des années 710, des troubles sont signalés, suivis à partir des années 720 par des raids sarrasins.
Après la révolte en 735-739, du duc Mauronte, allié aux Maures, Arles et Avignon sont pillées et mises au pas avec rigueur, par le pouvoir carolingien.
Toutefois à la fin du siècle, la renaissance carolingienne aurait été traduite dans la cité par le développement du commerce et la remise en culture du territoire.
Mais dès la mort de Charlemagne, l'histoire d'Arles s'inscrit dans le processus de désagrégation de l'Empire carolingien. Au gré des successions apparaît un territoire autonome appelé royaume de Provence.
Des ducs turbulents dirigent alors successivement la région d'Arles pillée en 842 et 850 par les Sarrasins, puis en 859 par les Normands. Finalement le 15 octobre 879, Boson se fait couronner roi de Provence et de Bourgogne. Ayant pris Vienne pour capitale, il doit alors affronter l'opposition de son frère Richard le Justicier, installé à Autun.
Boson manque de légitimité. Son fils Louis, aveuglé en 905 par son ennemi Bérenger d'Italie, prend pour régent Hugues d'Arles.
Au début du Xe siècle, Hugues d'Arles s'installe, dès 911 à Arles dont il fait la capitale du royaume dont il est régent pour Louis l'Aveugle.
Il s'en désintéresse après 926, lorsqu'il devient roi d'Italie. La Provence a donc un roi aveugle et un régent absent.
La couronne de Louis, décédé en 928, est remise à Raoul, roi de Francie occidentale (923-936). Après la mort d'Hugues en 948, on voit apparaître sous l'autorité distante de Conrad II, la 1re dynastie des comtes de Provence, avec le comte Guillaume Ier, qui en chassant les Sarrasins en 973, s'émancipe de la suzeraineté du roi de Bourgogne.
Dès 980, la paix revenue apporte les conditions d'un renouveau économique et la renommée du comte, un éphémère rayonnement politique.

Moyen Âge classique.
Fra Angelico, saint Dominique de Guzmàn, fondateur de l'ordre des Dominicains, s'installent à Arles en 1231.
Dès les premières années du XIe siècle, les comtes de Provence ne sont plus en mesure de tenir les grands lignages en respect, et en 1008, à la mort de Roubaud, s'ouvre une période de troubles, aggravée par la puissance des grandes familles, la militarisation de la société arlésienne, et le rattachement, en 1032, au Saint Empire romain germanique.
Autre facteur d'affaiblissement : la Réforme grégorienne. Suivant la paix de Dieu, elle conduit après 1078 à une véritable crise politique, entre le comte affaibli, et l'archevêque d'Arles Aicard excommuniés, mais soutenus par la cité, et le comte de Toulouse Raymond IV, qui ne sera réglée qu'après 1096. Sur le plan économique le mouvement de reprise amorcé dès la fin du Xe siècle continue après l'an 1000.
Des terres sont remises en culture et la cité se développe à l'extérieur des murs.
Après les tensions et les conflits des années 1015-1040, les défrichements reprennent, essentiellement sous la forme d'assèchements de marais, notamment autour de l'abbaye de Montmajour, comme ceux sur lesquels les moines et la ville d'Arles s'opposent avant de conclure un compromis en 1067 et en Crau, où en 1073, selon un document, les moines de Saint-Victor peuvent assécher les marais de Vaquières. La ville s'ouvre aux commerçants italiens, qui remplacent les marchands juifs (Radhanites), des siècles précédents à l'époque où Gênes et Pise deviennent des puissances en Méditerranée.
Le XIIe siècle arlésien est occupé par des péripéties complexes où s'affrontent Gênes et Pise et où s'opposent les familles de Barcelone et de Toulouse, soutenues par leurs alliés arlésiens respectifs. Dans ce contexte d'instabilité politique lié en partie à l'installation contestée en 1112, de la 2e dynastie des comtes de Provence qui sera une des causes des guerres baussenques, Arles voit naître dès 1131, un mouvement d'émancipation urbaine appelé consulat.
Préoccupation de l'empereur Frédéric Barberousse qui s'y fait sacrer roi d'Arles en 1178, la ville en contrepartie perd vers 1180 son rôle de capitale comtale au profit d'Aix jugée moins turbulente.
En prolongement de la prospérité précédente Arles bénéficie durant ce siècle d'un développement économique avec notamment l'essor de ses activités maritimes et le commerce du sel et du vermillon qui enrichit la caste des chevaliers urbains.
Sur le plan juridique, de nouvelles techniques apparaissent, et sur le plan religieux, la ville accueille dès les années 1140 les ordres militaires et s'embellit de nombreuses églises romanes.
Le mouvement d'émancipation urbaine se poursuit au XIIIe siècle toujours favorisé par l'empereur germanique, et contrarié par de nouveaux acteurs tels l'Église confrontée aux Albigeois, les princes franciliens et la royauté française.
Ainsi après les conflits de 1203-1218, liés au contexte de la première croisade des albigeois, la cité s'oriente en 1220 vers un type de gouvernement particulier, la podestarie qui encourage l'extension territoriale de la communauté. Arles entre alors en conflit avec la ville de Marseille, qui elle aussi essaye d'agrandir son territoire.
En 1235-1238 avec la confrérie des bailes puis en 1246-1250 lorsque la cité alliée à Avignon, Marseille et Barral des Baux fonde une ligue. Entre-temps, la ville d'Arles est placée sous celle de Tavez, où siège la baillie.
Les cités-États profitent de la vacance du nouveau comte de Provence Charles d'Anjou, parti en croisade (1247-1250), et Arles revendique une autonomie à tendance anticléricale.
L'archevêque d'Arles Jean Baussan, menacé, doit s'exiler à Salon, avant de capituler le 30 avril 1251 devant Charles d'Anjou.
Les Capétiens après avoir mis en place une administration efficace et tatillonne, partent en Italie accompagnés de la noblesse arlésienne en 1265.
Sur le plan politique, 1251 marque une rupture.
La ville perd ses consuls remplacés par des fonctionnaires comtaux, ainsi que tous ses biens. Elle conserve toutefois quelques privilèges qu'elle va désormais défendre âprement. Et sa noblesse, autrefois fière, va désormais rechercher les honneurs en Italie, centre du nouveau pouvoir comtal.
Le XIIIe siècle arlésien est également celui des ordres mendiants qui s'installent en nombre dans la ville : les Trinitaires en 1200, les Dominicains en 1231. La présence de ces ordres doit s'examiner en perspective des troubles politico-religieux agitant la Provence et le comté de Toulouse.
Le pape Grégoire IX, se méfiant du manque d'efficacité pastorale des évêques, confie ainsi l'Inquisition dès sa création par la bulle Excommunicamus (1223), aux Dominicains, deux ans après la mort du fondateur de l'Ordre.
Enfin, sur le plan économique la prospérité continue et à la fin du siècle Arles atteint son optimum démographique du Moyen Âge avec environ 15000 habitants.

Moyen Âge tardif.
Commencé en 1306, avec l'accueil des juifs chassés du Languedoc, le Moyen Âge tardif arlésien se termine par le pogrom de 1484, suivi de l'expulsion des juifs de la cité, après le rattachement de la ville au Royaume de France en 1483.
Après l'installation de la Ire dynastie Angevine en 1250, la cité subit un reflux général : d'abord politique au profit d'Aix, capitale du comté, puis ecclésiastique au profit d'Avignon, et enfin commercial au profit d'Avignon et de Marseille.
Ce phénomène se trouve amplifié à compter des années 1340-1350 par un effondrement démographique, lié à la trilogie célèbre : guerres, pestes, et disettes.
Pour Arles, la disette est un accident, la peste un mal périodique, et la guerre une menace permanente, venant du continent au XIVe siècle, puis de la mer jusqu'à la fin des années 1460.
Ainsi Arles est assiégée en 1368 par Duguesclin, représentant les intérêts du Capétien Louis d'Anjou, prise en juillet 1384 par les Tuchins lors de la guerre de succession de la reine Jeanne, et menacée à plusieurs reprises au XVe siècle par les galères catalanes.
Le 4 juin 1365, entre deux conflits, Charles IV roi de Bohême, voulant restaurer le Royaume d'Arles, s'y fait couronner roi dans la cathédrale Saint-Trophime.
Sur le plan démographique, à la suite de la peste de 1348, Arles va vivre un profond déclin, avec un plus bas démographique de 5000 habitants à la fin des années 1430, avant que n'apparaisse une lente reprise dans la seconde moitié du XVe siècle.
Cette période difficile entraîne une solidarité communale plus grande, qui exclut toutefois les juifs, avec la multiplication des confréries, sortes d'associations laïques, charitables et funéraires qui structurent au quotidien la vie des Arlésiens.
Sur le plan politique, les guerres liées à l'installation de la seconde dynastie Angevine, permettent à la ville de retrouver en 1385, une partie de ses droits aliénés en 1251. Et paradoxalement dans ce contexte déprimé, le pays d'Arles fort demandeur en main d'œuvre devient un centre d'immigration.
Ces flux migratoires seront à l'origine de la reprise et du repeuplement des années 1470.
La crise démographique de la fin du XIVe siècle, transforme toutefois l'économie arlésienne avec une agriculture qui décline au profit de l'élevage et du commerce des peaux et de la laine.
Attirés par ce commerce, la présence de la papauté à Avignon et les fermes fiscales, des négociants italiens s'installent dans la cité et certains y fondent de puissantes familles. À la fin du Moyen Âge, la société arlésienne est devenue une société pastorale, avec une noblesse nombreuse et riche qui va dominer la ville jusqu'à la Révolution.
Temps modernes.
L'annexion d'Arles à la France se fait sans difficulté, et en 1536, les Arlésiens témoignent de leur attachement à leur récente patrie en arrêtant la seconde invasion de la Provence de Charles Quint.
La paix revenue, Arles s'enrichit grâce à son vaste terroir progressivement remis en culture. C'est de cette époque que datent les premières tentatives modernes de dessèchement des marais et d'irrigation avec notamment le canal de Craponne creusé dans les années 1550.
Cette période de prospérité se traduit par le développement artistique de la cité. Plusieurs monuments publics, et des hôtels particuliers de style Renaissance sont alors édifiés. Toutefois cette prospérité s'achève au début des années 1560, avec les guerres de Religion.
Ces troubles religieux et politiques, ponctués par la visite royale de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en automne 1564 ne prendront fin qu'avec le couronnement d'Henri IV.
À cette guerre civile se rajoutent des calamités naturelles, pestes, et inondations.
Après toutes ces épreuves, la situation financière d'Arles est catastrophique et la cité doit dès lors se résoudre à vendre une partie des biens communaux.
La vente par la ville d'une partie de son immense territoire fait apparaître en Camargue de vastes domaines fonciers, qui participent à la reconquête agricole de ce terroir déserté depuis des décennies.
Vers 1625, des conditions climatiques favorables permettent un accroissement de la production et relancent l'idée de l'assèchement des marais.
En retour à l'enrichissement des classes nobles et bourgeoises, les arts se développent, et la ville se pare d'un grand nombre d'hôtels particuliers.
De même, des modifications notables sont apportées aux établissements religieux. Dans ce renouveau architectural émerge le nouvel hôtel de ville achevé en 1675, puis à compter de 1679, les consuls entreprennent une politique d'alignement qui modifie considérablement l'aspect du centre-ville.
Déchue de tout rôle politique, Arles ne brille plus que par l'éclat de son archevêché. L'élan pastoral impulsé par le concile de Trente est relayé dans la cité par des archevêques actifs. Il en résulte une multiplication de congrégations religieuses tandis que la poussée démographique incite à une rénovation des paroisses.
Au tournant du siècle, Arles va renouer avec un épisode de tensions, et de catastrophes avec les risques d'invasion des troupes du duc de Savoie, l'hiver 1709, les intempéries et les inondations des années 1700 et 1710, et surtout la peste de 1721 qui emporte plus de 40 % de la population.
Toutefois, à partir de 1725, l'agriculture bénéficie de conditions plus clémentes, et la ville continue son embellissement architectural.
La noblesse fait un accueil favorable aux modèles parisiens et les hôtels de grandes familles arlésiennes sont alors construits tels que ceux de Quiqueran, de Beaujeu, ou du Roure.
Cet embellissement se retrouve également dans la construction publique.
Cette richesse s'accompagne de quelques crises de subsistance comme celle du 2 janvier 1752 qui éclate à la suite d'une pénurie de blé générée par la spéculation.
Dans les dernières années de l'Ancien Régime, la ville se tourne vers l'industrie.
L'activité portuaire liée pour l'essentiel au trafic de bois, pierres, charbon, fourrages et blés, assure également la prospérité de la ville.
En conséquence la ville s'étend et des travaux communaux significatifs, pour la première fois depuis le début du xive siècle, sont réalisés à l'extérieur de l'enceinte médiévale avec notamment en 1775 le comblement des fossés de la Lice et en 1781, le transfert des cimetières urbains à l'extérieur de la cité.
En 1788-1789, un rude hiver plonge dans une profonde misère une population accablée par l'impôt.
Des émeutes éclatent, et après avoir récusé leurs députés aux États Généraux, les Arlésiens se rendent maîtres de la municipalité.
Le 4 août ils déposent leurs consuls et un nouveau conseil est formé, composé de représentants de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et de diverses corporations.
Dès les premiers mois de la Révolution, Pierre Antoine Antonelle, d'origine aristocratique, et chef mythique des Monnaidiers (partisans de la Révolution), devient le plus important protagoniste de la Révolution française à Arles.
Élu le 15 février 1790 maire de la ville, grâce aux voix des artisans et des marins, et farouchement anticlérical, il s'oppose dans la cité à l'archevêque monseigneur du Lau, et à ses partisans, les Chiffonistes.
Au cours de son mandat, le village de Fontvieille devient commune autonome, par déduction du territoire arlésien.
Dans ce climat de violence quotidienne, les deux clans s'affrontent. Les élections de novembre 1791, donnent la victoire à la Chiffone emmenée par le nouveau maire Pierre Antoine Loys.
Les monnaidiers pourchassés quittent la ville pour se cacher en Camargue, et les vainqueurs transforment la ville en camp retranché royaliste.
Le 21 mars 1792, Arles est déclarée en état de rébellion contre la République.
Une armée de Marseillais se met alors en route, et entre le 27 mars dans une ville désertée, durant la nuit par les chiffonistes.
En punition des sentiments légitimistes de la cité, la Convention nationale condamne la ville d'Arles à raser ses remparts, ce qui ne sera réalisé que partiellement.
Au XIXe siècle, Arles est marquée par les épidémies de choléra.
La cité subit également de profondes mutations : elle redécouvre son passé historique et se transforme de gros bourg agricole et portuaire, en ville ouvrière.
Au début de ce siècle, vers 1824, le baron de Chartrouse, maire d'Arles, entreprend de remettre en valeur le patrimoine bâti, en dégageant les Arènes, puis le théâtre antique.
Port encore important au début du XIXe siècle, Arles perd dès 1848 son monopole de la navigation sur le Bas-Rhône, à cause des chemins de fer (ligne PLM), et se vide ainsi de ses marins, qui représentaient avec leurs familles près du tiers de la population.
La ville trouve cependant un second souffle dans l'industrie.
Les ateliers des chemins de fer qui recouvrent les Alyscamps, attirent dès 1848, une nouvelle population.
Un peu plus tard, des ateliers de construction navale apparaissent à Barriol.
La population rurale, qui constituait encore 40 % des habitants de la ville vers 1850, quitte la cité, vers les exploitations agricoles.
En moins d'un demi-siècle, Arles devient une ville ouvrière.
En parallèle, dès les années 1830, la cité se transforme en se dotant de nouveaux équipements. La ville se développe également en périphérie par extension de faubourgs et son territoire est mis en valeur.
En 1856, des industriels bâtissent Salin-de-Giraud au sud de la commune, pour l'exploitation du sel puis en 1892, deux lignes de chemin de fer sont créées pour le développement de la Camargue.

Le XXe siècle.
Le début du XXe siècle, marqué par les crises vinicoles, et la guerre de 1914-1918, voit un retrait des cultures sur le territoire arlésien, au bénéfice de l'élevage.
La ville qui célèbre le poète du félibre Frédéric Mistral et son Museon Arlaten, se dote de quelques grands hôtels, notamment sur la place du Forum, qui préfigurent l'orientation touristique de la cité.
Au Sud de la ville, apparaît le quartier Chabourlet, un nouveau quartier à l'architecture inspirée du style Art floral.
En 1944, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale détruisent plus d'un quart de son habitat, principalement dans les quartiers de Trinquetaille, de la Cavalerie, et du Trébon, c'est-à-dire autour des ponts, et de la gare ferroviaire.
La reconstruction est dirigée par les architectes Pierre Vago et Jacques Van Migom.
Sur le plan agricole, la riziculture se développe en Camargue dès la fin des années 1940.
Très éprouvée dans les années 1980 par des suppressions d'emplois industriels, la ville s'oriente vers des activités culturelles et acquiert une forte notoriété dans les domaines liés à l'image.
Les Rencontres internationales de la photographie, créées par le photographe Lucien Clergue, en 1970, deviennent une manifestation internationale, et des maisons d'éditions littéraires et musicales, s'installent dans la cité.

Le XXIe siècle et le renouveau.
Les Ateliers du chemin de fer désaffectés pendant 10 ans, ont vu naître un projet dans les années 1990, pour les réhabiliter.
En 2010, la grande halle est rénovée, mais il faut attendre fin 2013 pour voir apparaître un projet concret : Luma Arles.
La fondation Luma, dirigée par la milliardaire suisse Maja Hoffmann, fait acquisition d'une parcelle de 10 hectares du site, auprès de l'Agence Régionale d'équipement et aménagement (AREA-PACA).
Le projet prévoit la rénovation des bâtiments existants et la réalisation d'un nouveau bâtiment dessiné par Frank Gehry, un architecte mondialement connu, qui a déjà réalisé le bâtiment de la Fondation Vuitton à Paris, dans le but de réaliser un campus culturel international.
Le chantier est lancé officiellement le 5 avril 2014 où la première pierre est posée.
La tour Gehry devrait atteindre le seuil de 57 mètres ce qui en fera le point culminant de la ville.
Elle est de style déconstructiviste en acier, verre et béton et devrait s'achever en 2018.
L'ouverture est prévue pour le 26 juin 2021.

Le coût est estimé à 150 millions d'€, un investissement aux retombées économiques importantes.


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#Posté le jeudi 19 mai 2022 10:56

IL ETAIT UNE FOIS LE VILLAGE DE LA FAURIE 05

La Faurie est un petit village, situé dans le département des Hautes Alpes, et la région de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Faurions.
La commune s'étend sur 31,44 km2, et compte 328 habitants depuis le dernier recensement de la population, datant de 2019.
Avec une densité de 10 habitants par km2, La Faurie a connu une nette hausse de sa population, par rapport à 1999.

La Faurie est entourée par les communes de :
• La Beaume,
• Montbrand,
• Aspres-sur-Buëch,
• Saint-Julien-en-Beauchêne,
• Saint-Pierre-d'Argençon.

La Faurie est située à 45 km au nord-ouest de Gap, la plus grande ville aux alentours, et surtout la préfecture du département.
Située à 840 mètres d'altitude, la commune est arrosée par la rivière le Buëch, ainsi que par l'un de ses affluents, l'Aiguebelle.
Le village est traversé par la RD 1075, au bord de laquelle se trouvent une boulangerie, la salle polyvalente du village, la mairie, et l'école.

La commune est composée d'un bourg, et de plusieurs hameaux :
• Les Vignasses (lieu anciennement recouvert de vignes).
• Les Granges (avec sa distillerie de lavande, et sa fromagerie).
• Pusteaux (avec un ancien petit cadran solaire, dans le mur d'une des maisons).
• Saint-André (ancien centre du village, avec son église, et la dernière tour d'un château).
• Le Pré du Four (avec le restaurant Le Cytise, à proximité de la route nationale).
• Notre-Dame (lieu situé en hauteur du village, où se trouvent un monastère orthodoxe, et un petit château en assez bon état).
• Le Pré la Chèvre (vaste plaine avec un camping, et de nombreuses habitations).
• Seille (lieu situé en hauteur du village, où commence la route pour se rendre en haut de la montagne de la Longeagne, et son site de décollage de parapentes, et de deltaplanes).
• la Valette (le plus beau des hameaux, situé au bord de la route, avec son petit commerce de produits locaux).

Aujourd'hui transformée en médiathèque intercommunale, l'ancienne gare ferroviaire est située sur la ligne de Lyon-Perrache, à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble, et Veynes).
Urbanisme, Typologie.
La Faurie est une commune rurale.
Elle fait en effet partie des communes, peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'INSEE.
La commune est en outre hors attraction des villes.
Occupation des sols.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols, Corine Land Cover, (CLC), est marquée par l'importance des forêts, et milieux semi-naturels (83,70 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (86,10 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
• Forêts (63,10 %),
• Milieux à végétation arbustive et, ou herbacée (18,90 %),
• Zones agricoles hétérogènes (13,70 %),
• Prairies (2,60 %),
• Espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,70 %).

L'IGN met par ailleurs à disposition, un outil en ligne permettant de comparer l'évolution dans le temps, de l'occupation des sols de la commune (ou de territoires, à des échelles différentes).
Plusieurs époques sont accessibles, sous forme de cartes ou photos aériennes :
• La carte de Cassini (XVIIIe siècle),
• La carte d'état-major (1820-1866),
• Et la période actuelle (1950 à aujourd'hui).
Toponymie.
Au début de l'année 1793, la paroisse de Saint-André en Beauchêne, devient la commune de La Faurie.
Le nom de la localité est attesté sous la forme : Las Fauréas, en 1176.
La forme Fabrice en 1416, explique ce toponyme qui, en français, se traduit par « La Fabrique » ; sans doute une forge, ou un espace lié au travail du métal.
« Fabrication, création », dont un des sens anciens était ; « la forge », las Fauries en 1535.
La Fauriá en occitan haut-alpin.
Fauriá désigne toujours une forge en occitan.
Le nom de La Faurie, dériverait de la fabrica (voir toponymie française).
Histoire.
Guillaume Artaud, fut seigneur de Saint-André en Beauchêne.
Il eut de Béatrix de la Roche, dame de Trets, fille de Sibille, dame de Trets et du Revest, et de Raimond de Montauban, Raymond de Montauban, viguier de Marseille (1352-1353).
Béatrix institua, par testament du 17 juin 134211, ses fils Dragonet et Raymond de Montauban, ses héritiers.
Raymond devint seigneur de Trets, de Montmaur, et du Revest.
Démographie.
L'évolution du nombre d'habitants, est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune, depuis 1793.
À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'INSEE.
Le recensement repose désormais, sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux, au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10000 habitants, une enquête de recensement, portant sur toute la population, est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires, étant quant à elles, estimées par interpolation, ou extrapolation.
Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006.
En 2019, la commune comptait 328 habitants, en augmentation de 8,97 % par rapport à 2013.
Pour mémoire :
• Les Hautes Alpes : + 1,39 %,
• La France, hors Mayotte : + 2,17 %).

Lieux, et monuments remarquables.
• Un très ancien petit cadran solaire, dans le mur d'une des maisons, à Pusteaux).
• Plusieurs sites d'escalade (Agnelles, Chabaral), et une via ferrata.
• La Colonne Renaissance à croisillons, à la Faurie, près de la salle polyvalente.
• Les marmites du diable, lieu de canyonisme, avec plusieurs petites cuvettes.
• Le Four banal, à Seille.
• Le Petit château, au Villard.
• Le Monastère orthodoxe, lieu-dit Notre-Dame.

Bibliographie.
Par Basile Presty, « La Faurie : une paroisse du Haut-Buëch ».
Bulletin de la Société d'études des Hautes Alpes,‎ année 2020, pages 57 à 75.

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#Posté le jeudi 12 mai 2022 04:21

IL ETAIT UNE FOIS LA VILLE DE MANOSQUE 04

Manosque est une commune française, située dans le département des Alpes de Haute Provence, en région Provence Alpes-Côte d'Azur.
Les habitants de Manosque s'appellent les Manosquins.
Manosque est la ville la plus peuplée des Alpes-de-Haute-Provence.

Géographie, Localisation.
Manosque est bâtie sur un contrefort des collines du Luberon oriental, dont certaines dépassent 700 mètres d'altitude, au-dessus de la plaine alluviale de la Durance.
Le village est dominé par le mont d'Or au levant, et au couchant, par la colline de Toutes-Aures de collines.
Plusieurs axes de communication majeurs sont à proximité :
• L'autoroute A51,
• La route départementale 4096 (ancienne nationale 96),
• La ligne de chemin de fer de Lyon-Perrache, à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble).

La ville se situe à environ 20 km de Forcalquier et Oraison, et à environ 55 km de Digne-les-Bains et Sisteron.
Les villes importantes les plus proches sont Avignon (à l'ouest), Aix-en-Provence et Marseille (au sud).
Le centre-ville est à environ 380 mètres d'altitude, la gare SNCF et la zone d'activités attenante à environ 330 mètres.

On peut accéder à la ville par Sainte-Tulle (au sud) et Volx (au nord-est) par la route départementale 4096, Pierrevert (au sud-ouest), par la route départementale 6, Montfuron (au sud-ouest) par la route départementale 907, Dauphin (au nord) par la route départementale 5 ,et Valensole (au sud-est), par la route départementale 9073.

Géologie.
Le territoire se situe au nord-ouest de la faille de la Durance, au sein du plateau de Manosque-Forcalquier.
La commune fait partie du périmètre de la réserve naturelle géologique du Luberon, en raison de la proximité de sites fossilifères exceptionnels.
Hydrographie.
Manosque est arrosée par la Durance, et plusieurs de ses affluents :

• La ravine de Drouille ;
• La ravine de Valveranne ;
• Le ruisseau de Ridau ;
• La ravine de l'Ausselet ;
• La ravine de Couquières ;
• La ravine de la Tuilière.

Climat.
Manosque est soumise au climat méditerranéen dit d'intérieur.
L'hiver est plus froid qu'en Basse Provence, avec des gelées fréquentes durant la nuit, la moyenne mensuelle est de 4,6 ° en janvier, avec des températures comprises entre −1 ° et 10 ° en janvier, et des chutes de neige peuvent se produire.
L'été est chaud, avec une sécheresse habituelle en juin, juillet et août, la température moyenne est de 22 °, en été, avec des températures comprises entre 16 ° et 30 °.
La température moyenne annuelle est de 12,6 °.
Les étés sont aussi chauds qu'en Basse-Provence (très souvent plus de 35 à 40 °), mais l'amplitude thermique annuelle, et diurne est importante (15 ° à 20 °, de différence entre l'été et l'hiver).
Dans ces régions abritées de la Provence, les hivers sont souvent plus secs que les intersaisons.
La moyenne annuelle des précipitations est de 736 mm, et la ville reçoit entre 2.800 et 3.000 heures d'ensoleillement par an.

Environnement.
La commune compte 634 ha de bois et forêts, soit 11 % de sa superficie.

Risques naturels et technologiques.
La Ville de Manosque a connu deux épisodes sismiques, remarquables dans le passé, l'un le 13 décembre 1509, et l'autre le 14 août 1708.
Ces deux événements ont provoqué des dégâts importants aux constructions, avec une intensité de 8, sur l'échelle MSK, avec épicentre à Manosque.

Aucune des 198 communes du département, n'est en zone de risque sismique nul.
Les cantons de Manosque-Sud-Ouest, Manosque-Nord, et Manosque-Sud-Est, sont en Zone 2 (risque moyen), soit le risque le plus élevé du secteur.
Les cantons d'Entrevaux, des Mées, de Valensole et de Peyruis, sont également dans cette catégorie.
La commune est exposée à trois autres risques naturels :
• Les Feux de forêt,
• Les Inondations,
• Les mouvements de terrain.
La commune est également exposée aux risques technologiques :
• Les risques de rupture de barrage : en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l'onde de submersion.
• Les risques industriel, lié aux installations de stockage d'hydrocarbures Géosel, et Géométhane, classées Seveso, seuil haut.
• Les risques liés au transport de matières dangereuses, par rail, route et canalisations.
Il s'agit du transport de matières premières, à destination ou de produits finis, en provenance des usines Arkema de Saint Auban :
• Par la départementale RD 4096, et l'autoroute A51 ;
• Par la ligne de Lyon à Marseille (via Grenoble) ;
• Par des canalisations transportant hydrocarbure ou saumure, reliées aux installations Géosel et Géométhane ; et le gazoduc alimentant le département en gaz naturel.
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR), de la commune, concernant les risques d'inondation, de mouvement de terrain, et de séisme, a été approuvé en 1997, mais un nouveau a été prescrit en 2006, et concerne également le risque de feu de forêt.
Enfin, le plan particulier d'intervention des installations Seveso Géosel, et Géométhane, concerne la commune.

La commune est très régulièrement soumise à des arrêtés de catastrophe naturelle, pour des inondations et coulées de boue (quatre fois depuis 1987), des mouvements de terrain dus à la sécheresse (dix fois depuis 1989), et pour des glissements de terrain en 1994.
En 2010, la conduite alimentant en naphta, les stocks de Géosel, a cédé, occasionnant une fuite de 200 m3.

Une étude d'impact du Centre CEA de Cadarache, distant de 15 km de la commune, a été réalisée en décembre 2015.

Manosque et les communes voisines.
• Saint-Martin-les-Eaux ;
• Villemus ; Dauphin ;
• Volx ;
• Montfuron ;
• Valensole ;
• Pierrevert ;
• Sainte-Tulle ;
• Gréoux-les-Bains.

Toponymie.
Attestée sous la forme Manoasca, en 978 et 984, Manuasca en 1013, Manoascha en 1019, Manoscham en 1205, Manosque au XVIe siècle.
En occitan provençal Manòsca, selon la norme classique, ou Manosco, selon la norme mistralienne. En occitan médiéval on disait Manoasca.
Le nom du village, tel qu'il apparaît pour la première fois dans les textes, vers 978-984 (Manoasca), est interprété de différentes manières :
• Une racine oronymique *MaN- (montagne, colline), élargie par le suffixe -asq ; dans ce cas, le toponyme serait antérieur aux Gaulois ;
• Un nom tiré du latin manua, avec (mais sans certitude), le sens du mot occitan magne, gerbe, liasse de paille, préparée pour servir à la couverture d'une habitation (chaumière), selon Ernest Nègre ;
• Une légende provenant d'écrits latins, publiés plus tard dans le livre Superstitions et Survivances, paru en 1896, parlant d'elfes, et de gorilles blancs, annonce que le nom de la ville, viendrait de son précédent titre : Manus Quartus, qui veut dire Quatre Mains, ce qui explique l'origine du blason.

Le vallon de Gaude, où a été exploitée pendant longtemps une mine de lignite, tire son nom du latin gabatta, désignant une jatte, un récipient, et donné par métaphore à une vallée encaissée, ce qui est effectivement le cas du vallon de Gaude.

Le terme Drouille, qui désigne une rivière, et le vallon où elle coule, ainsi que le parc aménagé dans Manosque, pourrait être un terme hydronymique ligure (ou référer au chêne).

Histoire, Antiquité.
En dehors des légendes, on sait peu de choses sur la ville avant l'époque romaine.
Sous l'Empire romain, la ville est un marché régional.
Parmi les découvertes archéologiques, le site des Passaïres (atelier de potier fabricant des amphores vinaires), permet d'établir que la zone de Manosque était, grâce à la proximité de la voie Domitienne, fortement intégrée à l'Empire romain, et fortement pénétrée de ses modes de vie.

Moyen Âge.
Alors que le sud-est de la Gaule, était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths, Théodoric le Grand, fait la conquête de la région, entre la Durance, le Rhône et l'Isère, en 510.
La commune dépend donc brièvement à nouveau de l'Italie, jusqu'en 526.
En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde, Godomar III, la régente ostrogothe, Amalasonte, lui rend ce territoire.

Les comtes de Provence résident fréquemment à Manosque, au tournant de l'An Mil, grossièrement entre 972, et les années 1020.
Il existait plusieurs agglomérations, portant des noms différents : Manosque, villa, dans la plaine ; Castrum Bosonem, « Château-Boson », en hauteur, probablement sur le Mont d'Or.

Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1248.

Les droits seigneuriaux sont partagés, entre l'abbaye Saint-Victor de Marseille, et les comtes, comtes de Provence, ou comtes de Forcalquier, selon les époques.
Le consulat qui permettait aux bourgeois de se gouverner est créé avant 1207.
Manosque est le siège d'un bailliage des comtes de Provence en 1466.

L'arrivée de la peste noire, au printemps 1348, provoque des émeutes antijuives.
Le comte de Provence ordonne la restitution des biens pillés, le 25 mai.

Le retour de l'insécurité au XIVe siècle, avec la menace des grandes compagnies, a conduit la ville à améliorer ses portes.
Manosque fut pourvue entre 1366 et 1383, d'une nouvelle enceinte de 1125 m. de long, qui jouxtait de près la première enceinte, à l'Est, mais englobait les faubourgs à l'ouest.
Et c'est à cette époque-là, que la porte Saunerie, et la porte Soubeyran, ont pris leur forme actuelle.
De plus, les faubourgs, situés hors des murailles, sont abandonnés (comme le faubourg de la Saunerie), à la fois parce qu'ils ne sont pas protégés, mais aussi parce qu'ils gênent la défense.
Ce renforcement des défenses, a lieu dans un contexte de renforcement général, des efforts militaires au niveau provençal : en 1354, les États de Provence imposent à tous les hommes de quatorze à soixante ans, de porter les armes.

Les inégalités sociales au sein de la ville, sont assez peu marquées, les nobles n'ont pas les moyens de vivre en chevaliers, avec cheval et suite ; les juifs participent à la défense.
Enfin, en 1382, la cité achète sa première bombarde, au moment où s'ouvre la crise de succession de la reine Jeanne 1re.
Manosque est une des rares villes, avec Marseille et Arles, à se rallier dès 1382, à l'Angevin Louis 1er, le commandeur hospitalier, Jean Sévin, adoptant le même parti.
Ce ralliement précoce leur est profitable : en novembre 1383, l'impôt de cavalcade est réduit, et Jean Sévin prête hommage en 1385, pour la commanderie et la communauté.
Les premières traces d'exploitation du lignite datent de 1441.
Au Moyen Âge, Manosque était partagée en quatre quartiers :
• Les Ebréards,
• Le Palais,
• Les Payans,
• Et les Martels.

La ville devient un centre de commerce florissant au XIIIe siècle, et la population approchait les 10.000 habitants.

Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est implanté à Manosque depuis le début du XIIe siècle.
Un bailli est installé dans la ville par les Hospitaliers.
À la mort du dernier comte de Forcalquier en 1209, Guillaume IV de Forcalquier, les Hospitaliers, ont la seigneurie sur la ville sans rivalité, jusqu'en 1790.
Alors que les comtes de Forcalquier, avaient parfois empiété sur leurs prérogatives (issues du don de ces mêmes comtes), à partir des accords de Meyrargues (29 juin 1220), Manosque est exclue des accords de partage, entre comtes de Provence, et de Forcalquier.
Au cours des siècles qui suivent, les Hospitaliers possèdent deux fortifications dans Manosque : un palais dans le bourg, et une autre sur la partie nord de l'enceinte.
Au XIIIe siècle, le droit de cavalcade impose au seigneur du lieu, l'ordre des Hospitaliers, de fournir 5 chevaliers, et 50 fantassins au comte de Provence, 40 jours par an.
C'est à la communauté qu'il revient de fournir les 50 hommes à pied, ce qui s'ajoute à la milice devant défendre les murs, et permet le classement des armes individuelles dans les biens insaisissables en cas de faillite personnelle, comme les chevaux de guerre et les animaux de labour.

Après 1319, Hélion de Villeneuve, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, a géré les biens matériels, qui ont été confiés à la commanderie de Manosque, et en faire l'établissement le plus important de la langue de Provence.
Le commandeur de Manosque, est nommé par le grand maître de l'Ordre, choisi parmi les chevaliers de l'Ordre de la langue de Provence.
Après la donation de 1209, il s'est installé dans le palais des comtes de Forcalquier.
Il a ajouté à son titre celui de châtelain pendant une vingtaine d'années.
Plus tard, il s'est aussi donné le titre de seigneur des différentes possessions de la commanderie, Limaye, La Cavalerie, Volx, etc.

La commanderie de Manosque, est devenue bailli capitulaire, faisant du commandeur, un grand croix de l'Ordre, et l'obligeant à participer au chapitre général.
Le commandeur de Manosque a pu être prieur, comme Guillaume de Reillane, et Jean-Ferdinand de Hérédia, et grand maître avec Hélion de Villeneuve.
Seigneur de Manosque, il devait jurer, à son entrée en charge, d'observer les privilèges de la ville, pourvoir à la défense de la ville, publier des règlements, rendre la justice, et avait son siège avec ses armes, dans l'église Saint-Sauveur.

À la Révolution, le château de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, déclaré bien national, est vendu aux enchères, puis démoli, créant une vaste place en ville, la place du Terreau.

En 1509, un tremblement de terre secoue la ville.
Lors du passage de François Ier à Manosque, le 17 janvier 1516, Pérone de Voland, la fille du consul, chargée de présenter les clés de la ville au roi, lui fait un compliment.
Les regards admiratifs du prince s'arrêtent sur elle, alarment sa pudeur.
Pour faire disparaître la fraîcheur de son teint, et les charmes que la nature lui a prodigués, elle expose son visage à des vapeurs de soufre.
Le roi, fort ému, comble de faveurs et de libéralités, la jeune fille, et sa famille.
C'est depuis lors que Manosque a pris le surnom de « la Pudique ».

En 1521, la peste qui sévit en Basse-Provence pousse le Parlement d'Aix à s'installer à Manosque, avant de se replier encore plus à l'intérieur des terres à Sisteron.

La Réforme connaît un certain succès à Manosque, et une partie des habitants se convertit.
Malgré les guerres de religion, une communauté protestante se maintient au XVIIe siècle, autour de son temple, grâce à l'édit de Nantes (1598).
Entretemps, les guerres de religion n'épargnent pas la ville : en 1561, Notre-Dame-de-la-Consolation, et la chapelle de Toutes-Aures, sont saccagées (statues brisées, tableaux déchirés, etc.).
Les huguenots de Manosque, sont autorisés à bâtir un temple, mais à l'écart de la ville.
En 1592, le marquis d'Oraison, profite de la mort du capitaine Baratte, gouverneur de la ville, pour s'en emparer.

L'édit de Fontainebleau (1688), est fatal à la communauté protestante de la ville, qui disparaît, ses membres émigrant, ou étant convertis de force.
Lors d'un procès de cette époque, les Manosquins ont la réputation de faire des faux témoignages.
Ils remplacent saint Sébastien, saint patron de la ville, par saint Pancrace, saint de la « bonne foi ».

Une foire s'y tenait au XVIIIe siècle, et un bureau de la poste royale installé à la fin de l'Ancien Régime, attestent du rayonnement du bourg.
À cette époque, la vieille ville s'agrandit vers l'Est, pour prendre ses dimensions actuelles.
En raison de sa situation de lieu de passage, la ville est fortement touchée par les différentes épidémies qui ravagent la Provence, la peste en 1720, et le choléra en 1834.
Cette dernière épidémie est évoquée par Jean Giono, qui place à Manosque, une partie de l'action de son roman « Le Hussard sur le toit ».

Avant la Révolution, Manosque, comme toutes les villes de cette époque, est soumise à des révoltes épisodiques, mais violentes.
Ainsi, en 1707, la ville s'agite à propos d'un petit berger des environs, qui aurait été enrôlé de force, par des sergents recruteurs.
Les consuls de la ville interviennent, sans obtenir la renonciation des sergents, mais dans la confusion provoquée par la foule, le berger s'enfuit.
Mais la concordance de vues, entre la municipalité, et le peuple est rare.
Dans les années 1760, les membres de la municipalité, sont même attaqués lorsqu'ils distribuent les billets de logement (destinés à procurer un logement d'office, aux soldats d'un régiment de passage), le peuple jugeant que certains ont bénéficié d'exemptions indues.
Le piquet décidé par le conseil municipal, pour percevoir les droits d'octroi sur les biens entrant en ville, provoque une forte contestation, et en mars 1760, le peuple se réunit en assemblée extraordinaire, pour délibérer contre cette taxation.

Révolution française.
Peu avant la Révolution française, l'agitation monte.
Outre les problèmes fiscaux, présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été mauvaise, et l'hiver 1788-89, très froid.
L'élection des États généraux de 1789, avait été préparée par celles des États de Provence de 1788, et de janvier 1789, ce qui avait contribué à faire ressortir les oppositions politiques de classe, et à provoquer une certaine agitation.
C'est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu'une vague insurrectionnelle, secoue la Provence.
Une émeute frumentaire se produit à Manosque le 14 mars, un peu avant le gros des émeutes.
L'évêque de Sisteron, De Suffren, de passage dans la ville, est lapidé car il est soupçonné d'accaparement, par une foule de paysans et de femmes.
Dans un premier temps, la réaction consiste dans le rassemblement d'effectifs de la maréchaussée sur place.
Puis des poursuites judiciaires sont diligentées, mais les condamnations ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille, comme les troubles de la Grande Peur, provoquant, par mesure d'apaisement, une amnistie début août.

Au début de la Révolution française, Manosque est une des villes les plus touchées, par la fièvre révolutionnaire.
Le couvent des Bernardines est détruit en 1791.
La société des Amis de la Constitution est créée fin 1791.
Le 28 septembre 1792, le club doit payer une forte amende au club de Marseille, car son représentant Isoard, a été attaqué à Manosque, et les clubistes marseillais, menaçaient d'opérer une descente en armes sur Manosque.
Épurée, elle devient ensuite les Antipolitiques.
En 1792-1793, la section est contrôlée par les fédéralistes.
En relations avec la section de Marseille, elle diffuse les idées des Girondins, jusqu'à leur proscription le 31 mai 1793, et l'écrasement de l'insurrection fédéraliste en juillet.

Robespierre le Jeune, en mission auprès de l'armée d'Italie, est attaqué par des réactionnaires venus de Provence, le 12 août 1793.
Chassé de la ville, il se réfugie à Forcalquier, et revient en force le 23 août, s'appuyant sur les républicains manosquins, pour chasser la réaction.
Il en profite pour rétablir la société populaire, qui est à nouveau épurée, le 25 novembre 1794, (5 frimaire an III), par le représentant en mission Gauthier.
De nouveaux troubles éclatent en 1797.

XIXe siècle.
Lors du Coup d'État du 2 décembre 1851, le maire Joseph Buisson prend la tête de la résistance provençale, et installe un gouvernement provisoire de la République à Digne.
Bien que peu ouvrière (226 ouvriers recensés en 1848), la population de la ville suit en masse son maire.
Après l'échec de l'insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 223 Manosquins sont traduits devant la commission mixte (la majorité condamnés à la déportation en Algérie), soit plus de 13 % des Bas Alpins poursuivis.

En 1884, la commune est touchée par une épidémie de choléra, qui cause 12 morts, du 23 au 31 août.

XXe siècle.
La coopérative oléicole est fondée en 1928.

Durant la Seconde Guerre mondiale, un atelier détaché du camp des Milles, est implanté à Manosque.
De l'autre côté, les couples Rose et Paul Astier, et Alphonsine et David Chauvin, sauvent des Juifs de la déportation, et ont été pour cette raison, distingués comme Justes parmi les Nations.
Sophie Dol, sa fille Jeanne Regnier, et sa cousine Alix Raybaud, sont distinguées de la même manière.
Néanmoins, 10 juifs sont arrêtés à Manosque, et déportés.

Pour préparer le débarquement de Provence, deux équipes Jedburgh sont parachutées, les 8 et 9 août, afin d'agir sur les arrières allemands, et notamment sur les voies de communication.
Disposant du soutien de 3.000 FFI, elles prennent le contrôle de la RN 96, qui permet de remonter la vallée de la Durance, de Manosque à Veynes.
Au cours des opérations suivant le débarquement, les forces alliées franchissent très tôt les premières défenses allemandes, et se lancent dans de rapides offensives de débordement, afin de couper les voies de retraite à la Wehrmacht.

Une colonne, partie le 17 août de Vidauban, franchit la Durance le 20 août, au sud de Mirabeau.

Le 143e régiment d'infanterie U S , forme une colonne qui remonte la vallée de la Durance, toute la journée du 20 août, et libère les villes et villages sur son passage, dont Manosque.

Après la Libération, les armes et explosifs parachutés dans la région par les Alliés, sont rassemblés et stockés, dans les caves de la coopérative oléicole de Manosque.
Le 29 novembre 1944, une explosion accidentelle provoque sa destruction : des parpaings sont projetés à plus d'une centaine de mètres.
Les quatre Résistants du maquis de Montaigu, qui assuraient la surveillance du dépôt, sont tués dans l'explosion.

Les mines de Gaude, qui employaient 350 ouvriers, ferment en 1965.
Grosse bourgade au début du XXe siècle, limitée à la vieille ville et ses faubourgs, la ville s'agrandit considérablement des années 1950, aux années 1970, quadruplant sa population en trente ans.

Héraldique, Blason de Manosque.
Blasonnement : « Écartelé d'azur et de gueules, à quatre mains appaumées d'argent. »
La ville a pour devise : « Omnia in manu, Dei sunt », (« Tout est dans la main de Dieu »).
On ne connaît pas vraiment, l'origine des armoiries de Manosque.
Cependant, plusieurs auteurs ont avancé diverses hypothèses.
La main représenterait avec ses cinq doigts les cinq anciens villages qui se sont regroupés pour former le bourg au XIVe siècle.
Les quatre mains représenteraient les quatre quartiers et les quatre portes de la ville médiévale.
Peut-être s'agit-il d'armes parlantes : les Manosquins auraient pris la main pour emblème, croyant que le nom de leur ville (manuesca dans les chartes du Moyen Âge), dérivait du mot latin « manus », désignant la main.
Selon Achard, la ville de Manosque avait pour devise, avant celle figurant ci-dessus, « Urbs Florida », (« La ville fleurie »), en souvenir du passage de la reine Jeanne à Manosque en 1370, au moment où tous les amandiers étaient en fleurs.
À cette occasion, elle avait appelé cette ville « Manosque la Fleurie ».

Intercommunalité.
Manosque fait partie :
• De 2002 à 2013, de la communauté de communes Luberon Durance Verdon (dont elle a été le siège) ;
• Depuis le 1er janvier 2013, de Durance-Luberon-Verdon Agglomération (dont elle est le siège).

Typologie.
Manosque est une commune urbaine. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'INSEE. Elle appartient à l'unité urbaine de Manosque, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes, et 30.741 habitants en 2017, dont elle est ville-centre.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Manosque, dont elle est la commune. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de 50.000, à moins de 200.000 habitants.

Source : Corine Land Cover.
Les territoires agricoles occupent 49,9 % de la surface communale contre 24,5 % pour les forêts, 13,5 % pour les zones urbanisées, et 6,1 % pour les zones industrielles et commerciales.
Les zones urbanisées n'occupaient que 9,8 % de la surface communale en 1990 et les zones industrielles ou commerciales que 2,3%. Les territoires artificialisés ne cessent de gagner du terrain.

Morphologie urbaine.
La vieille ville, entourée de boulevards qui la séparent nettement du reste de l'agglomération, est bâtie sur une colline, entre le vallon de Drouille (sud-ouest), et celui des Couquières (nord-est).
Les anciens faubourgs bâtis autour du centre ancien, sont peu étendus, et dépassent à peine les deux vallons.
Le lycée des Iscles et la salle des fêtes Osco Manosco, sont construites sur l'ancien crassier de la mine.

Quartiers de Manosque.

Un des nouveaux quartiers de Manosque : Bellevue, avec la salle de spectacles Osco Manosco.



Le vieux centre densément construit et les nouveaux quartiers résidentiels.

Autour se sont construits les quartiers récents datant de l'explosion démographique de la ville dans les années 1950–1960 (triplement de la population) et une urbanisation de plus en plus diffuse gagne les collines et la plaine alluviale.
Les zones industrielles et commerciales sont toutes situées dans la plaine de la Durance, tandis que de plus en plus de maisons sont construites sur les flancs des collines, quelquefois en terrain boisé, d'où une grande vulnérabilité en cas d'incendie de forêt, notamment pas loin du quartier résidentiel de la Pinède en 2005, ou au quartier de la Thomassine, mis en danger par des coulées de boue survenant après un incendie, également en 2005.
Si de nombreux petits commerces et services administratifs sont implantés en centre-ville, celui-ci reste essentiellement résidentiel.
Les rond-points de la ville sont ornés d'après des thèmes propres à l'histoire de la ville.
Sur le rond-point débutant l'avenue à l'entrée est de la ville : un borie.
Un peu plus loin sur la même avenue, un wagonnet rappelle le passé minier de la ville.
Sur le rond-point à l'entrée nord de la ville, des meules de moulin à huile d'olive.

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1760.
À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'INSEE.
Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de plus de 10.000 habitants les recensements ont lieu chaque année, à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes, qui ont un recensement réel tous les cinq ans.
En 2019, la commune comptait 22.528 habitants, en augmentation de 0,52 % par rapport à 2013.
Pour mémoire :
• Les Alpes-de-Haute-Provence : + 1,48 %,
• La France, hors Mayotte : + 2,17 %).

Histogramme de l'évolution démographique.
La population de Manosque décolle dans les années 1960 et 1970, portée par deux phénomènes concomitants : l'arrivée de nombreux rapatriés d'Algérie (pieds-noirs et harkis), et l'installation du Commissariat à l'énergie atomique à Cadarache.
Les actifs de Manosque, qui ne trouvent pas d'emplois dans la commune, peuvent travailler pour le CEA, implanté à Cadarache, à côté duquel se construit Iter.
De nombreux ingénieurs, chercheurs du monde entier, vont venir travailler à ce centre, et cherchent entre autres à se loger vers Manosque, distante d'environ 20 km, et ville la plus proche.

Oléiculture, Coopérative oléicole de Manosque.
À Manosque, l'oléiculture est soutenue par le groupement des oléiculteurs de Haute-Provence et du Luberon.
Alors que la production d'huile d'olive était très importante jusqu'au début du XXe siècle, elle s'effondre pour tomber à 23.300 pieds en 1994.
Le renouveau de l'oliveraie, a été subventionné par le ministère de l'Agriculture, et le parc du Luberon.
Outre son rôle économique, l'oliveraie peut aussi être utile dans la limitation des incendies de forêt, en tenant le rôle de pare-feu.
Les oliviers sont essentiellement cultivés pour la production d'huile d'olive de qualité, alliée à une requalification des paysages, l'olivier étant aussi utilisé comme symbole de la culture provençale à des fins touristiques. C'est dans cette optique que 12 ha ont été remis en culture sur le Mont-d'Or, symbole de la ville.
En 2005, l'oliveraie atteint 34 000 pieds et 236 ha.
Cette activité agricole, qui est souvent le fait de non-agriculteurs, a un impact important sur la ville.
Le moulin de l'Olivette, moulin à huile coopératif situé dans la ville, a reçu de nombreuses distinctions nationales, et notamment plusieurs fois la médaille d'or de Paris.
La contribution de l'oléiculture au paysage autour de la ville est importante, lui donnant le caractère méditerranéen apprécié des touristes.
Les collines à proximité de la ville, comme le Mont-d'Or ou Toutes-Aures, sont couvertes d'oliveraies, de la variété Rosée-du-Mont-d'Or, ce qui en fait des lieux de promenade.

Vigne dans la plaine de la Durance.
La vigne, composante de la triade méditerranéenne, est présente anciennement.
Au XIXe siècle, le vin produit est destiné à l'autoconsommation, sa qualité permettant de le vendre sur les marchés régionaux.
Actuellement, 123 ha sont plantés en vigne, et la commune est la deuxième productrice de vin du département, sous les labels de vin de pays des Alpes-de-Haute-Provence, et AOC Pierrevert.

Lieux et monuments.
Place de l'Hôtel-de-Ville.
La vieille ville, caractérisée par un plan en forme de poire, est entourée de boulevards qui ont remplacé les anciens remparts dont il ne reste que quelques vestiges, comme les portes Saunerie et Soubeyran, d'où une séparation très nette, avec le reste de la ville.
Avec de hautes maisons bordant des rues étroites, la vieille ville est restée typiquement provençale.
La construction et l'urbanisme obéissent à des règles strictes, et la circulation des voitures y est restreinte.
Art religieux.
Autel de l'église Notre-Dame de Romigier, et sa Vierge en marbre de Pierre Puget.

Église Saint-Sauveur.
La vieille ville possède deux églises catholiques :
Notre-Dame de Romigier, 10 place de l'Hôtel de ville, est une église romane située place de l'Hôtel-de-Ville, et classée Monument historique.
Elle a été restaurée au XVIIIe siècle.
L'église abrite une statue de la Vierge noire (la plus vieille de France selon Serge Panarotto), et accueille sur sa façade, une Vierge en marbre de Carrare par Pierre Puget.
Dans une chapelle, à l'extrémité du bas-côté gauche, se trouvent un autel, formé d'un sarcophage en marbre du IVe siècle et une statue en bois du XIIe siècle : Notre-Dame de Romigier.
L'autel est un sarcophage du Ve siècle. Elle contient aussi la croix de Manosque.
Saint-Sauveur, place Saint-Sauveur, est une église de style romano-gothique (XIIe et XIIIe siècles), classée monument historique.
Son campanile s'est écroulé lors du séisme de 1708.
La ville compte divers autres monuments religieux catholiques :
Le couvent des Observantins (XVe et XVIe siècles), inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, et transformée en logements ;
Le couvent de la Présentation, classé monument historique ;
la chapelle Saint-Pancrace, qui domine la ville sur la colline de Toutes Aures.
Lieux de cultes d'autres confessions :
L'église Protestante Unie, rue du Temple ;
L'église orthodoxe, paroisse Saint Cassien, 9 Rue d'Aubette ;
L'église évangélique A D D, 177 Rue des Ponches ;
L'église de Jésus-Christ des saints des derniers jours Z.I., Centre Actiplus, boulevard Saint-Joseph ;
L'église néo-apostolique Manosque, Espace Mirabeau, 157 av. Jean Giono ;
La mosquée El Nasr.
Places.
Les places les plus importantes dans la ville moderne sont :
• La place du Terreau, la plus vaste, au sud-ouest du centre. Un château était autrefois construit à cet endroit. Elle sert de parking payant sauf les jours de marché ;
• La place de l'Hôtel-de-Ville, au carrefour des quatre rues partant vers les quatre portes de la ville ;
• La place Marcel-Pagnol, entre la place de l'Hôtel-de-Ville et la porte Soubeyran.
• Le marché se tient sur ces trois places, le mercredi, et le samedi.
Architecture militaire.
• La porte Soubeyran.
• La porte Saunerie.
Quatre portes défendaient les entrées de la ville, autrefois :
• la porte de la Saunerie, terminée en 1382, de style roman, classée monument historique. C'est la porte sud du centre ancien. On pense que son nom provient de sa situation à proximité de la rue Saunerie, où le sel était acheminé — et où les cochons étaient saignés, selon les historiens. En effet, Saunerie vient du provençal saunarié qui signifie abattoir. Le quartier des abattoirs, souvent proche de celui des tanneurs, se trouvait à la périphérie des villes médiévales, du fait de l'odeur qui y régnait. Le corps central de la porte Saunerie est défendu par deux assommoirs. Les deux tourelles latérales sont couronnées de mâchicoulis ;
• la porte du Soubeyran, construite au XIVe siècle, sauf le campanile qui a été ajouté en 1830. C'est la porte nord du centre ancien. Cette porte, restaurée, est décorée d'une balustrade de pierre. Elle est inscrite monument historique ;
• la porte Guillempierre, dont la décision de destruction est intervenue le 8 février 1835, a été reconstruite en 1986. C'est la porte ouest du centre ancien ;
• la porte d'Aubette, détruite et non reconstruite. C'était la porte Est du centre ancien.
l'ancien château du Mont-d'Or, duquel il reste une tour du XIIe siècle, ruinée (inscrite aux monuments historiques)
Le pont sur la Durance.
Un premier pont suspendu est construit en 1838–1843, mais il est emporté par la crue millénale de novembre 1843, quelques jours avant son inauguration. Sa reconstruction est achevée en 1847. Il est restauré une première fois en 1891. Financé par le trésor royal et garanti par le péage (payé jusqu'en 1882), il mesure 200 m. de long et 5 m. de large.
Il est remplacé par un nouveau pont en 1939, en service pendant 80 ans, portant une travée de 205 m., pour une largeur de 6 m., avec deux trottoirs. Il a été endommagé par des bombardements en 1944 ; certains câbles ont été changés en 1956, d'autres en 1989.
Un nouvel ouvrage a été mis en service en août 2019, remplaçant l'ancien en raison de sa vétusté. Il se trouve quelques mètres en amont de ce dernier, dont seule la pile de rive droite, a été conservée, et transformée en belvédère.
Architecture civile.
L'hôtel de ville : bâtiment de style Renaissance, inscrit aux monuments historiques ; dans la salle du conseil, il est possible d'admirer une remarquable mosaïque datée de la fin du IVe siècle, dite mosaïque de la villa Pèbre, découverte en 1859, près de Vinon-sur-Verdon, et composée de trois scènes (dont « les 3 grâces » et « Bacchus chez Ikarios ») ;
L'école de musique : vestiges des couvents des Carmes et des Observantins ;
L'hôtel d'Herbès : bâtiment de style XVIIe, abritant la bibliothèque municipale ;
La maison de Jean Giono : située dans le quartier « Lou Paraïs », cette demeure où vécut l'écrivain, de 1930 à sa mort en 1970, et où il créa la plus grande partie de son œuvre, est ouverte gratuitement à la visite sur rendez-vous exclusivement ; elle est inscrite aux monuments historiques ;
Le château de Gassaud, ancienne résidence de la famille de Loth, (monument historique) ;
l'ancien hôpital (du XVIIIe siècle) , qui a été détruit.
Le pont du Moulin-Neuf, vestige de la mine de Gaude situé à proximité de la gare, est orné de peintures, et d'un wagonnet en 2013.

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#Posté le mardi 10 mai 2022 03:47

SAVINES LE LAC ET LE LAC DE SERRE PONÇON

Savines-le-Lac est une commune française, située dans le département des Hautes Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur les rives du lac de Serre-Ponçon, au pied du massif du Grand Morgon.
Ses habitants sont appelés les Savinois.
Localisation.
Savines-le-Lac est située à une trentaine de kilomètres de Gap (26,30 km à l'est à vol d'oiseau), chef-lieu du département des Hautes Alpes, au cœur des Hautes Alpes, en zone périphérique du parc national des Écrins.
L'altitude de la commune est comprise entre 718 mètres (point immergé sous les eaux du lac de Serre-Ponçon), et 2270 mètres (près du pic de Morgon).
Le bourg lui-même est situé entre 782 et 840 mètres d'altitude.
L'IGN fixe les limites altitudinales de la commune à 775 et 2260 mètres.
Sept communes sont limitrophes de Savines-le-Lac : Crots, Prunières, Puy-Saint-Eusèbe, Puy-Sanières, Réallon, Saint-Apollinaire dans le département des Hautes Alpes, ainsi que Pontis dans le département voisin des Alpes-de-Haute-Provence.
La commune est traversée par la route nationale 94 reliant Gap à Embrun, à Briançon et à l'Italie, par le col de Montgenèvre.
Plusieurs autres routes départementales traversent la commune, desservant un quartier.
En rive gauche de la Durance, la route départementale 954 relie la route nationale 94 au Sauze-du-Lac, et à la vallée de l'Ubaye (Le Lauzet-Ubaye, et Barcelonnette).
Depuis cette route, une départementale 208T, dessert le Pré d'Émeraude et un camping ; une RD 468T, remonte un torrent au sud du chef-lieu de la commune.
En rive droite, la RD 41 continue vers Réallon, la RD 541 vers Saint-Apollinaire, et la RD 641 vers Puy-Saint-Eusèbe et Puy-Sanières.
Une partie de la RD 9 (liaison de Chorges à Embrun par Réallon), passe au nord de la commune.
Toponymie.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Giraudus de Savina, en 1173 dans le Cartulaire d'Oulx, Mandamentum Sabine en 1316, Cappellanus de Sabina en 1361, Locus de Lojis juxta Barnafred, et Cugnum en 1428, Cognet de Savina en 1728, dans les archives du château Picomtal, La Charrièra en 1783.
C'est un toponyme récent lié à l'auberge qui marquait ce lieu et qui vit se développer un hameau dénommé le Cognet ; le Cognet devint la Charriéra (« la route »), pour se voir ultérieurement nommé Savina en Savines.
Ce nom peut venir de l'occitan sabina qui désigne une sorte de genévrier, ou du nom de la tribu gauloise des Savincatii qui habitèrent le lieu, ou une variante de sapine, « lieu planté de sapin ».
Savina dau Lau, en occitan haut-alpin.
"Le Lac" est un ajout récent lié à la création du lac de Serre-Ponçon.
Histoire.
En sept siècles d'existence, Savines a changé deux fois d'emplacement.
En 1282, Rodolphe, de La Font de Savines prêta hommage au Dauphin des terres du Mandement de Savines.
À cette époque, le premier village était situé en rive droite de la Durance, au fond du torrent de Réallon, à l'actuel lieu-dit la Paroisse, où se trouvent encore les ruines de l'ancien château des comtes de La Font de Savines, et celles de la première église paroissiale.
Ce premier village fut abandonné sous la Révolution à cause des ravages du torrent de Réallon.
Un bac permettant de traverser la Durance est attesté au XVe siècle.
Établi sur la rive gauche de la Durance, le second Savines fut détruit le 3 mai 1961 pour les besoins de la construction de la retenue de Serre-Ponçon.
Il était situé sur la rive gauche de la Durance au lieu-dit la Charrière.
Il datait des années 1825.
Le nouveau village est ainsi renommé Savines-le-Lac.
La mise en eau de la retenue et l'évacuation des habitants de l'ancien village de Savines inspirèrent en 1958, le film L'Eau vive de François Villiers, d'après un scénario de Jean Giono.
La chanson homonyme L'Eau vive, chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.
Historique.
Dans cet espace géographique, les co-seigneurs de Savines (puis le seigneur unique), exerçaient leurs pouvoirs.
Les limites ne coïncident pas avec celles du canton actuel.
Dans ce terroir, plusieurs communautés d'habitants sont, peu à peu, devenues indépendantes, gardant de la dépendance initiale une certaine utilisation comme des pâturages et des bois.
De ce fait, les règles et usages communautaires résultent davantage des contraintes montagnardes et de la pesanteur historique que d'une volonté délibérée.
Le « mandement de Savines », qui couvrait la totalité de la Seigneurie du même nom, érigée en Marquisat par Louis XIV en janvier 1715, comprenait les communes de Savines, Réallon, Prunières, Puy-Saint-Eusèbe, et Saint-Apollinaire.
Ces communes possédaient en indivis les montagnes pastorales et les forêts situées sur leur territoire.
L'ancienneté du mandement est attestée par un acte du mois de mai 1235, par lequel il s'allie, vu l'insécurité des temps, aux habitants d'Embrun.
Nous connaissons la vie de cette association de communes, surtout par les luttes et les procès qu'il a mené pour conserver son originalité et ses propriétés contre ses voisins, Embrun en 1297, Les Crottes, pour la forêt de la Magnane, le domaine royal en 1699, 1733, etc.
Cependant de nombreuses difficultés ayant surgi entre les communes associées pour la jouissance des pâturages, dès 1885 plusieurs projets de partages furent élaborés.
Celui de 1884 n'ayant pas été accepté par toutes les communes, l'affaire fut portée devant le Conseil de préfecture puis devant le Conseil d'État, qui rendit son arrêté le 9 février 1906.
Un accord définitif intervint le 8 octobre 1909 qui règle le litige et fixe les « statuts mandementaux », les forêts restent en indivis au sein du mandement, mais les montagnes pastorales sont attribuées aux communes par tirage au sort.
La commune de Réallon reçoit les montagnes de Charges et de la Baume, les communes de Prunières, Puy-Saint-Eusèbe, et Saint-Apollinaire, les montagnes de la Gardette et Savines les montagnes de Vieille Selle et Reyssas.
Ainsi s'explique le fait, que Savines-le-Lac possède des pâturages sur le territoire de la commune de Réallon.
Aujourd'hui.
Aujourd'hui, le Syndicat des communes du Mandement de Savines-le-Lac, possède environ 965 ha dans les forêts de Morgon, Sellette et Pré Martin, et la moitié de la forêt de la Magnane, d'une superficie d'environ 432 ha, indivise avec la commune de Crots.
Ces forêts exploitées et soumises au régime forestier sont gérées avec le concours de l'ONF.
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel situé dans les Hautes Alpes, dans le sud des Alpes françaises, à la limite des départements des Hautes Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Il a été créé en 1959 par la construction d'un barrage sur la Durance, deux kilomètres à l'aval de son confluent avec l'Ubaye.
L'aménagement hydraulique est complété par le lac d'Espinasses, situé au pied du barrage de Serre-Ponçon, à partir duquel est alimenté le canal EDF de la Durance.
L'établissement du plan d'eau nécessite le déplacement de plus de mille personnes, et la destruction de plus de 400 immeubles.
Deux villages disparaissent sous les eaux, Savines et Ubaye, ce dernier n'étant pas reconstruit.
Pour la première fois en France, les pouvoirs publics prennent des dispositions permettant d'indemniser les expropriés pour le préjudice subi, et non seulement au titre de la valeur du bien exproprié.
Le réseau de communication est également fortement affecté et cela entraîne la construction de nouvelles routes et voies ferrées.
Achevé en 1959, l'aménagement hydraulique permet de contribuer à la régulation des crues de la Durance, à l'irrigation de la Provence, et il produit également de l'électricité.
Le plan d'eau est par ailleurs devenu un lieu touristique important, pour l'économie de la région.
Premières tentatives.
Dès le XIXe siècle, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d'un barrage est envisagée.
Le service des Ponts et Chaussées de l'époque étudie deux sites, l'un à l'amont d'Embrun, l'autre étant déjà le défilé de Serre-Ponçon, qui réduit à environ 150 mètres de largeur, le lit majeur de la rivière, à l'aval du confluent de l'Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes.
Toutefois, les sondages entrepris à Serre-Ponçon, révèlent la présence d'une importante couverture d'alluvions, où l'établissement d'un barrage maçonné est impossible, puisqu'il est impossible d'atteindre la roche dure, sous les alluvions tapissant le lit majeur pour y fonder un ouvrage.
Les sécheresses de 1895 et 1896 font à nouveau ressentir la nécessité d'un aménagement hydraulique.
Dès 1897, de nouveaux sondages sont réalisés, qui ne permettent toujours pas de trouver une assisse rocheuse au milieu du défilé.
Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées d'origine alsacienne, propose la construction d'un barrage-poids et à partir de 1909, il en présente plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton.
La même année une demande de concession est déposée par la Société pour la Régularisation de la Durance, en vue de créer un barrage au lieu-dit Serre-Ponçon.
Mais le projet est rapidement abandonné en raison de ses difficultés techniques, la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclases, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et l'épaisseur des alluvions garnissant le fond de la vallée, estimée à cent dix mètres.
En 1912, un puits et une galerie d'étude sont forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d'eaux thermo-minérales à 60 °C, et l'étude a été interrompue.
En 1912 toujours, l'ingénieur Wilhem publie un ouvrage sur l'intérêt du barrage.
Douze nouvelles campagnes de sondages sont menées jusqu'en 1927, et concluent à l'impossibilité de construire le barrage en l'état des techniques et moyens de l'époque.
Ces sondages sont menés sous la direction d'une commission géologique présidée par l'ingénieur des Mines Pierre Termier.
Cet acharnement, malgré les éléments défavorables révélés par les études, est justifié par l'intérêt du site.
En effet, c'est la zone la moins large de la vallée, et l'ouvrage ne serait donc pas démesuré, la zone où le lac serait établi est peu habitée et donc peu coûteuse à maîtriser, et enfin le site se trouve juste à l'aval de la confluence avec l'Ubaye, cours d'eau déterminant pour disposer d'un apport d'eau suffisant, alors que s'impose l'idée d'utiliser le barrage, pour produire de l'électricité, et pas seulement pour maîtriser le régime des eaux, et permettre d'irriguer la basse vallée.
Quoi qu'il en soit, s'il avait été réalisé, le barrage envisagé à cette époque aurait eu de bien moindres conséquences pour la vallée de la Durance que l'ouvrage que nous connaissons aujourd'hui : avec un barrage de cinquante mètres de hauteur, soit deux fois et demie moins haut que l'ouvrage actuel, le lac n'aurait même pas touché l'ancien village de Savines, aujourd'hui noyé.
Progrès techniques et nouveau projet.
Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages en terre longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d'années – avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages.
En France, la possibilité d'un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage, et le bureau d'étude Coyne et Bellier, maître d'œuvre.
Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales :
• Ecrêtement des crues de la Durance et de l'Ubaye,
• Production hydroélectrique,
• Tête de l'aménagement hydroélectrique de la vallée de la Durance et irrigation agricole, ce qui justifiait largement sa construction,
• Il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l'aménagement touristique de sa retenue.

En 1950, EDF organise un concours d'idées qui débouche sur les principes d'aménagement suivants :
• l'importante épaisseur de la couche d'alluvions interdit la construction d'un barrage en béton ;
• cette couverture perméable peut être rendue étanche, au moyen d'injections de ciment ;
• le barrage peut être réalisé en terre ;
• les équipements techniques, peuvent être installés dans des cavités creusées dans le rocher des rives.
Des compléments d'étude géotechnique, ont permis de tracer le profil en travers du verrou, montrant que la profondeur maximum du rocher est de 105 mètres.
Un grand barrage « en terre » était envisageable, mais il fallait tout d'abord injecter sous le barrage un large et profond rideau d'étanchéité dans les alluvions sablo-graveleuses et les éboulis de pente.
Compte-tenu des dimensions du barrage, ce rideau devait être entièrement et définitivement réalisé avant sa construction puisqu'il ne serait plus possible de le compléter et, ou de le renforcer, la moindre fuite étant susceptible de compromettre la sûreté de l'ouvrage.
Le succès au lac Noir du procédé des forages d'injection équipés de tubes à manchettes garantissait que le contrôle rigoureux du rideau serait possible au fur et à mesure de son avancement.
Déclaration d'utilité publique.
Le barrage est déclaré d'utilité publique par une loi du 5 janvier 1955, dans le cadre de l'aménagement de la Durance.
Les aménagements de la Durance, dont le barrage de Serre-Ponçon, sont concédés à EDF par un décret du 28 septembre 1959.
Le cahier des charges de la concession est approuvé, par un décret le 26 septembre 1961.
Construction du barrage.
Construit d'avril 1957 à novembre 1959, le barrage est un massif zoné en terre haut de 123 mètres, long de 125 mètres en pied et de 600 mètres en crête, et large de 650 mètres à la base dans le sens du lit, d'un volume total de quatorze millions de mètres cubes.
Pour l'adapter à une irrégularité morphologique et structurale du versant gauche – courbe d'ancien méandre encaissé, sa crête est concave vers l'amont.
Le massif est constitué de grave sableuse prélevée en aval dans la plaine alluviale d'Espinasses ; ses talus à pentes d'environ 20° à l'amont et 25° à l'aval, sont protégés par une couche superficielle d'enrochements épaisse d'environ un mètre.
Le noyau étanche est constitué d'argiles prises sur place et préalablement épurées.
Il comporte sur chaque face un écran filtre anticontaminant et sur la face aval, un écran drainant prolongé jusqu'au pied aval ; le rideau parafouille injecté d'argile colloïdale selon le procédé des tubes à manchette, prolonge le noyau jusqu'au substratum à 105 mètres de profondeur.
Le cœur du barrage est constitué par son noyau étanche : c'est lui, en continuité avec les voiles d'injection dans le fond du lit de la rivière et dans les rives, qui assure véritablement la retenue des eaux.
Le volume du noyau n'est que de deux millions de mètres cubes. Les douze autres millions de mètres cubes constituent les épaulements à l'aval et à l'amont du noyau, qui n'ont pour fonction que d'étayer celui-ci.
Le voile étanche dans le substrat est réalisé après divers essais, en injectant verticalement un mélange d'argiles d'Apt et de coulis de ciment.
Les essais d'injection ont débuté en 1951 ; le rideau a été achevé et contrôlé en 1955.
La perméabilité obtenue est dix mille fois plus faible qu'auparavant (sous la charge maximale du plan d'eau, le volume de fuite attendu n'est que de vingt-cinq litres par seconde), et la cohésion des matériaux ainsi traités est telle que le forage de galeries a ensuite nécessité l'emploi d'outils pneumatiques.
Cette coupure étanche est prolongée par précaution dans les versants rocheux des rives, permettant d'offrir un raccordement complet avec tout le développement du noyau étanche du barrage.
Le voile étanche nécessite l'utilisation de 10.000 tonnes de ciment et de 20.000 tonnes d'argile pour étancher 100.000 m3 d'alluvions.
Les matériaux sont prélevés sur place par mesure d'économie, leurs caractéristiques géotechniques étant bien connues grâce aux nombreuses études préalables.
Le noyau est réalisé avec des matériaux à forte composante argileuse prélevés dans les pentes et dans le cône de déjection du torrent des Lionnets, en rive droite de la Durance, à l'amont immédiat du site du barrage.
Les autres matériaux sont prélevés juste à l'aval du barrage, ce qui offre l'avantage supplémentaire de permettre de creuser le bassin de compensation de l'usine (d'un volume de six millions de mètres cubes), destiné à laminer les débits de pointe de la future usine.
Les matériaux sont mis en œuvre par couches de cinquante à soixante centimètres avant compactage, qui font l'objet d'un hersage pour supprimer les petits blocs, lesquels sont réemployés pour réaliser un matelas de protection contre l'érosion météoritique en parement aval.
Cinq pelles électriques, dont deux sont munies de godets de 5,25 m3, suffisent à réaliser les terrassements.
Elles alimentent une noria de camions composée de trente-trois semi-remorques d'origine américaine Euclid, d'une capacité unitaire de vingt mètres cubes.
Au rythme de 50 tonnes d'argile du noyau, et de 20.000 m3 de grave du massif par jour, le chantier occupait environ trois mille personnes (pour l'essentiel, conducteurs d'engins – dragues, pelles, bouteurs, chargeurs, dumpers, compacteurs, niveleuses).
De deux heures du matin, à dix heures du soir (l'arrêt de quatre heures, étant nécessaire à l'entretien des engins).
Ouvrages annexes.
La centrale électrique, l'architecte Jean de Mailly, aidé de Jean Prouvé, est installée dans deux grandes chambres au rocher, sur la rive gauche.
Tous les ouvrages annexes (galeries, chambre des vannes, salle des machines, poste de transformation) sont en effet installés en souterrain dans le rocher de la rive gauche, dont les excavations représentent quarante mille mètres cubes.
Deux galeries au rocher de 900 mètres de long et 10,50 mètres de diamètre, sont préalablement forées en rive gauche pour assurer la dérivation provisoire de la rivière.
Dès le début des travaux, elles ont étalé la crue du 14 juin 1957, 1700 m3 par seconde – particulièrement catastrophique en amont dans la vallée du Guil.
Ces galeries de dérivation provisoire sont ensuite incorporées à l'ouvrage pour servir de vidange de fond et d'alimentation des turbines, car elles sont raccordées aux conduites forcées de celles-ci, et équipées de vannes de dévoiement de quatorze mètres carrés.
Cette disposition particulière a été retenue pour empêcher l'envasement des vidanges de fond en maintenant en permanence un flux d'eau.
Or le volume de matériaux fins apportés par les cours d'eau alimentant le lac du barrage est estimé à 2,5 millions de tonnes par an.
Ces vidanges de fond offrent une capacité d'évacuation de 1000 m3 par seconde.
Outre les vidanges de fond, une galerie d'évacuation supplémentaire de 9,50 mètres de diamètre offre une capacité supplémentaire d'évacuation de 2.000 m3 par seconde.
Enfin, la protection du barrage contre la surverse est assurée par une revanche (différence de hauteur entre le plan d'eau et la crête de l'ouvrage) de huit mètres, soit une capacité de stockage exceptionnel de 250 millions de m3.
La salle des machines compte quatre groupes turbo-alternateurs capables de turbiner chacun 75 m3 par seconde, pour produire de l'électricité.
Le bassin de compensation a été aménagé dans la fouille d'extraction de grave d'Espinasses, barrée à l'aval par le pont-barrage de la RD 900, fondé sur un rideau de pieux sécants, ancêtre des parois moulées.
C'est un barrage en béton au fil de l'eau équipé de quatre vannes permettant le passage des grandes crues et assurant la prise du canal de Curbans, premier bief de l'aménagement hydroélectrique de la Durance.

Inauguration.
Le barrage ne fut pas inauguré, en raison de la guerre d'Algérie.
Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle, qui devait présider la cérémonie de lancement, n'a pas pu remplir cet office.
Pourtant cet ouvrage était à l'époque, le plus grand barrage d'Europe en capacité.

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#Posté le dimanche 01 mai 2022 09:28

L'HISTOIRE DES ABEILLES APIS MELLIFERA

Les abeilles (Anthophila), forment un clade d'insectes hyménoptères de la super-famille des Apoïdes.
Au moins 20.000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète, dont environ 2.000 en Europe, et près de 1.000 en France.
En Europe, l'espèce la plus connue est : Apis mellifera, qui comme la plupart des abeilles à miel, appartient au genre Apis.
Cependant, la majorité des abeilles ne produit pas de miel, elles se nourrissent du nectar des fleurs.
Une abeille d'hiver peut vivre jusqu'à 10 mois, en hibernant, tandis qu'une ouvrière d'été, ne vit guère plus d'un mois.
Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : abeilles domestiques ou sauvages, solitaires ou bien sociales, etc.
Elles sont nettement distinctes des guêpes par leur morphologie et leur comportement, notamment leur alimentation.
Les bourdons en revanche, sont un groupe particulier d'abeilles.
Les abeilles, et les autres espèces de pollinisateurs, sont actuellement gravement menacées, avec un taux d'extinction qui est « de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale », selon l'ONU.
Lors de la Journée mondiale des abeilles, le 20 mai 2019, l'ONU a détaillé les principales causes du déclin des pollinisateurs :
• L'utilisation de pesticides,
• La monoculture,
• Les pratiques agricoles intensives,
• Le changement climatique,
• Le changement d'affectation des terres,
• Et la destruction des habitats.

Au début du XIXe siècle, l'Atlas linguistique de la France repère l'abeille encore sous le nom « é », dans quelques localités du nord, puis comme « mouche à miel ».
D'ailleurs, dans sa première édition de 1694, le Dictionnaire de l'Académie française définit l'abeille, comme étant une « mouche à miel, sauvage ou domestique ».
La définition du mot abeille dans les dictionnaires évolue peu avec le temps.
Il faut attendre le XIXe siècle avec la 6e édition (1832-1835) de ce dictionnaire pour voir apparaître des précisions sur cette sorte de mouche : « Insecte ailé qui produit la cire et le miel », et le XXe siècle avec la 8e édition (1932-1935), pour qu'elle soit classée parmi les hyménoptères, tout en précisant également qu'elle « vit en essaim ».
Cette définition est très proche de celle donnée par le Trésor de la langue française informatisé (1971-1994), ce qui réduit progressivement l'usage du mot aux seules abeilles à la fois sociales et productrices de miel.
Pourtant, parmi les insectes appelés « abeille » en français, il existe en réalité des espèces solitaires, et d'autres qui ne produisent que peu, voire pas du tout de miel.
Cette différence va être intégrée à la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française qui, tout en réduisant la définition de l'abeille à la « famille des Apidés », explique qu'elle vit en société et produit du miel.
Physiologie, comportement et écologie.
Les caractéristiques générales des abeilles sont celles des guêpes apoïdes, ce sont donc des insectes hyménoptères dont les adultes sont généralement velus et se nourrissent de nectar, avec des nuances pour chaque espèce.
Par exemple, pour les abeilles à miel d'Europe, voir tout le genre Apis et principalement Apis mellifera.
Les abeilles sociales forment des colonies, groupes d'abeilles vivant en société.
La colonie est composée de trois castes :
• La reine, l'unique femelle fertile du groupe, mère de toute la colonie. À sa naissance, elle élimine les quelques œufs non éclos, contenant d'autres reines. Elle effectue un vol nuptial ,au cours duquel sa spermathèque est remplie pour toute sa vie. Elle émet les phéromones de reine assurant la cohésion du groupe et passe sa vie à pondre. La reine ne sort plus de la ruche jusqu'à ce que se produise un essaimage. Son espérance de vie est d'environ trois à quatre ans.
• Une majorité d'ouvrières, femelles non fertiles qui assurent l'entretien et le ravitaillement du nid, ainsi que les soins au couvain (sorte de maternité où se développent les futures abeilles). Elles assurent successivement toutes ces tâches au cours d'une vie durant de quelques semaines à quelques mois. Au départ, les œufs pondus fécondés sont tous les mêmes, ce sont les soins et la nourriture donnée par les nourrices à la larve avant operculation de la cellule de gestation, qui détermine si ce sera une reine, ou une ouvrière qui naîtra.
• Des mâles (ou faux bourdons) dont le seul rôle connu est la fécondation des futures reines. Ils meurent après l'accouplement. Le mâle (ou faux bourdon), vient au monde par un mode de reproduction appelé parthénogenèse gamophasique. Il naît donc d'un œuf pondu, non fécondé par la spermathèque de la reine pondeuse. Cette découverte est due à l'abbé Dzierzon qui démontra, en 1845, que la reine donne naissance à des mâles par parthénogenèse. Il existe une autre source de mâles.
L'absence (mort de la reine) de phéromones royales déclenche chez les abeilles nourrices un réflexe d'élevage de nouvelles reines.
Si cet élevage de nouvelles reines échoue, l'absence de la phéromone royale qui inhibait le développement des ovaires des ouvrières n'existe plus, alors certaines abeilles ouvrières vont développer leurs ovaires et se mettre à pondre.
Comme elles n'ont pas été fécondées, elles ne vont donner naissance qu'à des mâles.
On dit que la ruche est bourdonneuse, la colonie est condamnée.
Les abeilles pondeuses vont émettre la même phéromone que la reine, l'acide céto-décènoïque.
Une colonie peut perdurer pendant plusieurs années, si elle survit à la saison froide.
Un essaim d'abeilles, est un rassemblement en nombre important d'abeilles de la même famille.
Quand une vieille reine quitte le nid, avec une fraction de sa population (environ la moitié), pour former une nouvelle colonie, laissant la place à une jeune reine, on parle d'essaimage.
Les abeilles évitent ainsi d'engendrer un super-organisme étouffant.
L'essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d'intelligence collective puisqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie.
Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position.
Toutes les exploratrices ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes.
Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante.
Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination.
Abeilles à miel.
L'expression « abeille à miel » ou « abeille mellifère » est un nom vernaculaire désignant en français des insectes sociaux, parmi les abeilles qui produisent du miel en quantité significative mais, par métonymie, c'est aussi l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera).
Les abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre Apis, de la sous-famille des Apinés, mais c'est Apis mellifera, et dans une moindre mesure, son homologue asiatique Apis cerana, l'espèce qui se prête le mieux à l'apiculture.
D'autres espèces produisent du miel mais pas en quantité suffisante pour mériter cette appellation.
Les abeilles domestiques sont principalement de l'espèce Apis mellifera.
Originaire d'Europe et d'Afrique, c'est en effet l'espèce la plus utilisée pour produire du miel.
Elle a donné de nombreuses sous-espèces ainsi que de nombreux hybrides de ces sous-espèces, dont certains, comme l'abeille buckfast, sont obtenus par croisements au sein des élevages.
L'Apis cerana est également exploitée, dans certaines régions de l'Asie.
Les autres espèces du genre Apis (Apis florea, Apis dorsata, etc.), se trouvent uniquement à l'état sauvage.
Des abeilles de la tribu des Meliponini, produisent également de petites quantités de miel.
Le rendement des colonies d'abeilles en miel, dépend aussi des végétaux à la disposition des butineuses, car les plantes à fleurs sont plus ou moins mellifères.
La pollinisation par les insectes indigènes non domestiques est un enjeu important de l'écologie.
En effet, les insectes sauvages permettent d'effectuer naturellement des fécondations croisées : l'ovule d'une plante reçoit le pollen d'une autre plante, de la même espèce, cela permet de conserver une grande diversité génétique.
Or, la diversité génétique permet d'éviter les dépressions de consanguinité et augmente la résilience de la population face aux perturbations environnementales et aux nouvelles maladies.
Dans une population à grande diversité génétique, le risque d'extinction est beaucoup plus faible.
Le 16 avril 2014, les sénateurs français ont adopté un amendement à la loi sur l'avenir de l'agriculture, reconnaissant l'abeille comme « un bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques ».
L'abeille est la plus ancienne amie de l'être humain, bien qu'apparue avant lui, il y a 45 millions d'années.
Apiculture.
Très tôt, les humains ont pris conscience de leur intérêt à protéger, voire héberger, ou même élever, et plus simplement, à observer les abeilles.
Outre leurs fonctions éco systémiques, les abeilles présentent une fonction économique importante.
La santé humaine, Api thérapie.
Les substances produites par certaines abeilles — cire d'abeille, propolis, gelée royale, miels de différentes plantes, et même leur venin — ont la réputation ancestrale d'être excellentes pour la santé.
Ce sont les abeilles à miel domestiquées qui en sont les meilleures pourvoyeuses.
Piqûre d'abeille.
Abeille tueuse, un hybride de plusieurs sous-espèces d'Apis mellifera.
À la différence des guêpes et des frelons, l'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir.
Une abeille en train de butiner est généralement inoffensive.
Cependant, les abeilles défendent leur nid et leurs routes aériennes des intrus.
Les espèces prisées pour l'apiculture sont les plus tolérantes à cet égard.
D'autres, comme l'abeille tueuse, hybride apparu au Brésil dans les années 1950, sont plus agressives à l'approche de leur nid, tandis que chez certaines espèces comme les mélipones, l'aiguillon, sous-développé, ne permet pas la piqûre : l'abeille se défend alors par une morsure urticante.
L'abeille utilise son dard cranté, pour injecter du venin à son agresseur lorsqu'elle se trouve menacée.
Cet aiguillon dentelé, dont seules les femelles sont pourvues, reste fiché dans la peau de la victime et est arraché de l'abdomen de l'abeille lorsque celle-ci s'éloigne.
Il entraîne à sa suite une partie des organes internes de l'abeille, dont son sac à venin.
Cette déchirure est presque toujours fatale à l'abeille piqueuse.
Mais l'abeille peut repartir indemne, si sa victime s'avère être un autre insecte, dépourvu de la peau épaisse des mammifères.
Une piqûre injecte en moyenne 50 à 140 µg de venin (contre 10 µg pour la guêpe, qui possède un dard lisse mais peut piquer plusieurs fois), selon l'espèce d'abeille et le délai avant lequel l'aiguillon est retiré.
Même après le départ de l'abeille, les contractions réflexes des muscles arrachés continuent d'injecter le venin contenu dans le sac, une trentaine de secondes étant nécessaires pour vider celui-ci.
Il faut donc éviter de le compresser en le retirant, dans les secondes suivant la piqûre.

Sauf en cas d'intolérance, une unique piqûre est inoffensive pour l'homme (et pourrait même avoir parfois des effets bénéfiques, notamment pour lutter contre la maladie de Parkinson).
Toutefois, l'emplacement des piqûres, leur nombre ou une sensibilité allergique peuvent occasionner des décès en cas de choc anaphylactique.
Seules les abeilles tueuses, au comportement extrêmement agressif, sont susceptibles de causer un si grand nombre de piqûres.
En revanche, leur venin ne diffère pas sensiblement de celui des autres espèces d'Apis mellifera.


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#Posté le mercredi 27 avril 2022 04:31

Il était une fois St Genis, les Gorges du Riou

Saint Génis, et Les Gorges du Riou.
Saint-Genis est une ancienne commune française, située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Garde-Colombe.
Toponymie.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latine "Sanctus Ginesius", en 523, dans un document conservé aux archives apostoliques vaticanes.
La bulle papale autorise la création de la paroisse, et la place, sous la protection de saint Genès, martyr du IVe siècle.
Comédien, Genès jouait un rôle de chrétien, qui était la risée des spectateurs mais, devint réellement chrétien.
Greffier à Arles, Genès, encore catéchumène, refusa d'enregistrer les édits de Rome, ordonnant la persécution des chrétiens.
Il est finalement décapité.
Sanctus Genesius en 1209, dans le cartulaire de Durbon.
Sant Genis, en provençal haut-alpin.
Démographie.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 1er janvier 2009, les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation, ou extrapolation.
Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006.
En 2013, la commune comptait 50 habitants, en diminution de -10,71 % par rapport à 2008.
Pour mémoire :
Les Hautes-Alpes : + 2,89 %,
La France, hors Mayotte : + 2,49 %.

Le départ s'effectue à partir du hameau de Saint-Genis, sur la commune de Garde-Colombe.

À partir de la D1075, entre Laragne et Serres, emprunter la D94 et se garer près de la mairie annexe, avant le village de Saint-Genis.
Traverser tout le le village, en suivant la D94.
Dans le virage, bifurquer dans la rue à gauche qui se prolonge par un chemin balisé en Jaune et Rouge, et suivre la direction Gorges du Riou.
Rejoint le torrent du Riou, près d'un vieux pont de pierre.
Rester rive droite et continuer le long du torrent.
Un tunnel taillé dans la pierre, permet de passer sur la rive gauche et le sentier s'élève, toujours balisé en Jaune et Rouge.
Au lieu-dit "Saume Longe", descendre à gauche pour retrouver le Riou, et arriver ensuite sur une passerelle.
La franchir puis grimper en forêt, plein Nord, et dépasser la maison forestière de Jubéo.
Traverser le parking et prendre à gauche, vers l'Ouest, en suivant un balisage Jaune, pour gagner le Col de Revuaire.
Au col, virer à droite, en épingle, par la piste qui monte assez sévèrement, jusqu'à la crête du Revuaire à 1299 m.
Attention, vous vous trouvez au bord de falaise verticale et vertigineuse.
Revenir au Col de Revuaire.
Bifurquer à droite et continuer à descendre.
Au seul croisement rencontré, prendre sur la gauche.
C'est toujours balisé en Jaune.
Rejoindre le Riou, juste avant le pont de pierre.
Prendre à droite, et emprunter le chemin de l'aller, pour retrouver le parking de la mairie annexe de Saint-Genis.

INFORMATIONS IMPORTANTES.
Pensez toujours à prendre de l'eau, des vêtements adéquats en fonction de la météo, et une carte de l'IGN.
Pensez aux bonnes chaussures de marche, également et éventuellement une solide canne.
Et comme pour toute balade de quelques heures en montagne, prévenez votre proche voisinage, du but et du lieu de votre promenade, ainsi que de l'heure présumée de votre retour.
De plus, pensez que votre téléphone portable risque de se trouver en permanence « hors réseau ».
Alors munissez-vous d'une bonne vieille boussole.
Afin de préserver ce paysage et sa richesse extraordinaire, ne marchez pas en dehors des sentiers balisés.
Bien sur ces conseils sont aussi valables pour toutes vos futures balades !


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#Posté le vendredi 22 avril 2022 05:33

IL ETAIT UNE FOIS LA VALLEE DU CHAMPSAUR

Le Champsaur est la haute vallée du Drac, affluent de l'Isère, depuis sa source, ou plutôt ses sources, au sud du massif des Écrins, jusqu'à sa sortie du département des Hautes-Alpes, à l'entrée du lac du Sautet.
On lui associe souvent le Valgaudemar, vallée affluente parcourue par la Séveraisse, qui se jette dans le Drac peu avant le lac.
L'ensemble Champsaur-Valgaudemar est un des neuf « pays » du département des Hautes-Alpes.
Géographie.
Géographiquement, le Champsaur fait partie du bassin de l'Isère, alors que la quasi-totalité des Hautes-Alpes appartient au bassin de la Durance.
Le seuil de Bayard-Manse vu du col de Gleize ; au fond le Piolit et les aiguilles de Chabrières.
Il est bordé à l'ouest par le massif du Dévoluy, partie des Préalpes de nature calcaire, et au nord et à l'est par le massif des Écrins (Olan, Vieux Chaillol), partie des Alpes internes de nature cristalline.
Il est séparé de la cuvette de Gap, au sud, par la ligne de partage des eaux entre Durance et Isère, vaste seuil allant des derniers sommets du sud de la chaîne des Bans (le Piolit, altitude 2464 mètres), jusqu'aux contreforts du Dévoluy (le Pic de Gleize, 2161 mètres), en passant par les cols de Moissière (1573 mètres), de Manse (1269 mètres), et Bayard (1248 mètres), qui font communiquer la région de Gap - Embrun et le Dauphiné.

La vallée du Champsaur est d'origine glaciaire.
Lors de la dernière grande glaciation, le glacier d'Orcières, parallèle au glacier de la Durance, butant sur le massif du Dévoluy, se trouva déporté vers le nord.
Il se logea dans le sillon formé par le contact entre les Préalpes calcaires et le massif cristallin, où il forma un lit évasé (« en U »), coupé par quelques verrous.
Une fois le glacier disparu, le Drac recreusa ce fond glaciaire, et y forma une vallée au profil plus accusé (« en V »), laissant sur les flancs les restes du lit glaciaire, qui apparaissent aujourd'hui comme des hautes plaines perchées au-dessus de la rivière, par exemple à Poligny.
Une autre trace de cette époque glaciaire est la plaine d'Ancelle, ancien lac suspendu, aujourd'hui comblé.

Climat.
Climatiquement, le Champsaur se distingue aussi du reste du département des Hautes-Alpes : très ouvert vers le nord, et protégé sur les autres azimuts (notamment par le massif du Dévoluy à l'ouest), il profite moins de la douceur du climat méditerranéen encore sensible à Gap, et subit le régime des bises, vents du nord qui lui amènent les nuages remontant de la cuvette de Grenoble, et en hiver, le froid des massifs dauphinois.
L'été reste par contre particulièrement agréable par sa douceur et son ensoleillement.

C'est un pays alpin, à la pluviosité assez importante (plus de 1200 millimètres d'eau par an), mais avec un minimum estival.
En 1985, 119 jours de pluie (précipitations supérieures à 0,1 millimètre), 47 jours de neige, 160 jours de gel (température minimale inférieure à 0 °C), et seulement 10 jours de chaud (température maximale supérieure à 25 °C).

Paysage.
Le paysage est l'« un des rares bocages conservés en Europe » : de petites parcelles, séparées par des haies vivaces, qui les abritent du vent et du froid en hiver, leur conservent l'humidité en été, et servent d'abri à de nombreuses espèces d'oiseaux.
Les nombreux canaux d'irrigation, souvent eux aussi bordés d'arbustes, complètent ce découpage de l'espace.

Le haut-Drac est la réunion de deux torrents coulant dans deux vallées encaissées : le Drac noir, ou Drac d'Orcières, de direction est-ouest, et le Drac blanc, ou Drac de Champoléon, de direction nord-sud.
Ces deux vallées n'ont plus guère d'habitat traditionnel, l'élevage en altitude étant trop ingrat. Seuls les sports de montagne font aujourd'hui vivre ces vallées : sports d'hiver à Merlette, et randonnées sportives (GR 50 et 54), dans tout le massif.
En aval de Pont-du-Fossé la vallée, dirigée vers l'ouest, s'élargit et laisse place à de belles étendues de pâturages, dans lesquelles se sont installés de nombreux petits villages (Chabottes, Forest-Saint-Julien, Le Cros).
Cependant ici encore l'essentiel de l'activité économique repose sur le tourisme : Saint-Michel-de-Chaillol, Ancelle et Saint-Léger-les-Mélèzes sont des stations familiales de moyenne altitude (1500 m), fréquentées principalement par les Marseillais, hiver comme été. Les résidences secondaires sont nombreuses.
Une certaine diversification des activités est cependant à noter : fromageries de dimension industrielle (à Saint-Laurent-du-Cros et à Laye), pépinières, menuiseries, etc.

À Saint-Bonnet, le Drac s'oriente franchement au nord, direction qu'il gardera jusqu'à Grenoble. Saint-Bonnet, avec 1500 habitants permanents, est la principale ville — pour ne pas dire la seule — du Champsaur ; on y trouve la plupart des commerces et services importants (du pharmacien au notaire), ce qui permet aux champsaurins de ne pas aller trop souvent à Gap.
C'est de plus une ancienne ville forte, fief du sieur François de Bonne, chevalier de Lesdiguières ; des maisons du XVIe siècle bien conservées donnent à ce chef-lieu un cachet particulier.

La vallée de la Séveraissette à Molines-en-Champsaur, à l'entrée du parc national des Écrins, commune de La-Motte-en-Champsaur.
Peu après Saint-Bonnet, le Drac reçoit son premier affluent important : la Séveraissette, qui arrive de l'est, sortant d'une longue vallée à l'habitat ancien. La Motte-en-Champsaur en commande l'entrée, le vieux village de Molines-en-Champsaur se trouve en retrait, et le vallon du Roy en amont conduit au pied du Vieux Chaillol.
En aval, le Drac coule seul avec la route entre deux flancs de gravières, et les villages sont installés sur les hauts bords préservés de part et d'autre, où une activité agricole est possible : sur la rive gauche, La Fare-en-Champsaur, Poligny, Le Noyer, puis Le Glaizil, villages exposés au levant mais à l'ombre des falaises calcaires de Faraud ;
sur la rive droite, Bénévent-et-Charbillac, Saint-Eusèbe, Les Costes, Chauffayer, plus à l'aise dans des paysages vallonnés et ensoleillés.
Juste avant l'entrée du défilé du Loup, le Drac reçoit, toujours par l'est, son principal affluent : la Séveraisse, issue du Valgaudemar.
Enfin, sous le village de Aspres-lès-Corps, le Drac atteint enfin le défilé des gorges du Loup, où il quitte le Champsaur, les Hautes-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour l'Isère et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Toponymie.
La plus ancienne mention d'un nom pour ce pays date de 1027, dans une bulle du pape Jean XIX : regio quæ vocatur Camsaurus ; on trouve ensuite, en 1116, Campo Sauro et Campi Sauri (Ch.de Durbon), puis, en 1340, ducatus Campi Auri ; en 1504 Champsaour, en 1552 Champsor, etc.

Les formes anciennes impliquent un « champ saur », c'est-à-dire « champ jaune » 7.

Histoire
Antiquité et Moyen Âge
L'occupation humaine du Champsaur semble avoir été assez tardive. Si on excepte quelques rares pièces en pierre polie trouvées à Saint-Jean-Saint-Nicolas, et un dolmen aux Roranches (commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas), les quelques vestiges préhistoriques reconnus sont postérieurs et datent de l'âge du bronze : 355 pièces dont une parure (~1000 av. J.-C.) à l'Aubérie (Bénévent-et-Charbillac) et diverses pièces en bronze à La Fare-en-Champsaur8,9,10.

Les plus anciens habitants connus du Champsaur sont les Tricorii, une tribu celtique (gauloise) qui peuplaient la totalité du bassin du Drac, mentionné sous la forme Tricus, et de l'actuel Trièves, voisinant avec les Caturiges de la région d'Eburodunum (Embrun) et Vapincum (Gap)9,11. Les ours étaient présents dans la région, comme en témoignent les toponymes médiévaux conservés : Orcières, Montorcier (Mons Urserii), bien qu'il puisse s'agir également de noms de personnages vivant au Moyen Âge, Ursus étant un anthroponyme répandu à l'époque.

Une tradition locale, non étayée, voudrait qu'Hannibal, marchant sur Rome, en 218 av. J.-C., ait remonté la vallée du Drac et quitté le Champsaur par le col de Freissinières8.

Entre 125 et 121 av. J.-C., les Romains occupent toute la région allant des Alpes aux Pyrénées, qui sera dénommée successivement Gaule transalpine, Gaule romaine, puis Narbonnaise. Entre le col de Manse (passage le plus utilisé depuis la haute vallée de la Durance) et le Drac, quelques restes de villae, et surtout un buste de Jupiter Ammon, attestent d'une réelle présence locale12.

L'existence de voies romaines en Champsaur est discutée. La voie Domitienne passait par Eburodunum (Embrun) et Vapincum (Gap), sans pénétrer dans le Champsaur. Bien qu'aucun texte ne le corrobore, certains pensent pouvoir affirmer qu'une voie se détachait de la voie Domitienne après Caturigomagus (Chorges), passait par le col de Manse (ou le col de Moissières), puis traversait le Drac, et rejoignait à Saint-Firmin une autre voie secondaire reliant Briançon au Trièves par le Valgaudemar13. Le toponyme Manse (mansio en latin désigne une halte), le chemin dit « voie romaine » sur la commune de Forest-Saint-Julien, le « pont roumieux » sur la Séveraissette, en seraient des traces, bien minces il est vrai. Une autre voie passant par le col Bayard et suivant la rive gauche du Drac, tout aussi hypothétique, est aussi évoquée8.

De fait avant l'arrivée des Romains les occupants de la région disposaient d'un véritable réseau de routes, que les Romains eurent seulement à adapter à leurs besoins. Ainsi le « chemin protohistorique reliant la plaine du Pô à la Gaule transalpine par le Montgenèvre », devenu via per Alpem cottiam dans le royaume de Cottius, fut réaménagé et devint la via Domitia. Quant aux voies traversant le Champsaur, elles furent évidemment utilisées par les Romains pour rejoindre Grenoble, mais sans être transformées en véritables voies romaines14.

Aux ve et vie siècles, invasions et annexions se succèdent : Vandales, Burgondes — dont un chef, nommé Gaudemar (ou Godemar), s'installe dans la vallée de la Séveraisse, à laquelle son nom est resté attaché —, Ostrogoths, Francs, Lombards8,15. Une relative stabilité s'instaure à partir du viie siècle, où la chrétienté s'établit. En 673, les moines de l'abbaye Saint-Victor de Marseille édifient un prieuré dédié à Bonnet, évêque de Clermont ; le bourg qui l'entoure bientôt deviendra, sous le nom de Saint-Bonnet, la « capitale » du Champsaur. En 739, le patrice Abbon, gouverneur de Suse, en Piémont, légua ses paroisses du Haut-Champsaur à l'abbaye de la Novalaise, qu'il avait lui-même fondée en 726. Novalaise léguera ses droits à l'abbaye de Breme, qui les cèdera peu après à l'ordre de Cluny : en 950, l'abbé Guillaume IV de Saint-Chaffre en Velay en était gestionnaire.

La tradition locale rapporte qu'au début du xe siècle, de nombreux Sarrasins étaient installés dans la haute vallée du Drac ; en témoigneraient par exemple une grotte des Sarrasins au-dessus du confluent du Drac noir et du Drac blanc, une tour sarrasine emportée par le Drac en 1856, peut-être aussi le hameau voisin des Tourengs. Après de nombreuses exactions, dont l'attaque de Maieul, abbé de Cluny au « pont d'Orcières »16, en 974, ces Sarrasins auraient été décimés au lieudit Chamort (champ mort), proche de Saint-Jean, par Guillaume Ier de Provence, et chassés définitivement de la région17.

Les historiens récusent cette lecture de l'Histoire. Joseph Roman, archiviste et historiographe des Hautes-Alpes, conclut, après étude, qu'« on ne sait rien ou presque des invasions sarrasines dans nos contrées », et qu'« il ne reste dans les Alpes aucune trace de constructions datant des Sarrasins ». Les toponymes comportant un radical maur, comme Puymaure, sont sans rapport avec les Sarrasins qui « au Moyen Âge, ne sont jamais nommés Mauri mais Sarraceni ». L'attaque de Mayeul par des pillards, dont il ne conteste pas la relation, ne prouverait pas non plus selon lui qu'il y ait eu une présence sarrasine importante. En tous cas, « cette occupation sarrasine du xe siècle, si elle a eu lieu, ne fut ni aussi longue ni aussi complète qu'on l'a prétendu »18. Robert Latouche, membre de l'Institut de géographie alpine, qualifie de « fantaisies archéologiques » les attributions aux Sarrasins de « monuments qui n'ont aucun style », de fantaisie aussi la volonté de faire de l'adjectif maur, qui est synonyme de brun, un qualificatif de lieux sarrasins, alors que « Rochemaure, par exemple, est l'équivalent de Rochebrune ». Il souligne enfin que « ces Sarrasins étaient de vulgaires pillards qui se postaient près des cols des Alpes pour détrousser les voyageurs et les pèlerins se rendant en Italie, comme aujourd'hui des bandits dévalisent les trains internationaux en Roumaine et en Serbie »19.
Pour lui, « les pirates du Xe siècle auraient été oubliés si, vers la fin du xie, les Sarrasins n'étaient revenus d'actualité » du fait des croisades.
« Tout naturellement, les gens du peuple, ou plutôt des pseudo-savants, ont prétendu retrouver leur trace partout.
En réalité, les envahisseurs du Xe siècle n'avaient laissé aucune trace dans notre pays ».
Quant à l'attaque de Mayeul, Latouche rejoint la quasi-totalité des historiens pour la replacer géographiquement loin du Champsaur : elle a eu lieu auprès de la commune suisse d'Orsières, au bord de la Drance, au pied du col du Grand-Saint-Bernard.
Au XIe siècle, le seigneur de Montorcier et l'évêque de Gap, se partageaient la possession des terres du Champsaur.
Au XIIe siècle, le Champsaur échut aux comtes de Forcalquier.
D'abord vassaux des comtes de Provence, les comtes de Viennois, dits dauphins, prirent peu à peu possession du pays, depuis nommé Dauphiné.

Humbert II, le dernier des dauphins, fut un réformateur aimé des populations.
En 1307, il les autorisa à léguer leurs biens ; il fit du château de Montorcier, acquis par un de ses ancêtres sur la paroisse de Saint-Jean, sur le haut Drac, une résidence somptueuse.
Lorsqu'en 1349, André, son fils unique, décéda en bas âge, Humbert II décida de renoncer à ses États ; n'ayant pu les vendre à Benoît XII, pape en Avignon, il les légua à Philippe de Valois, bientôt roi de France sous le nom de Charles V, moyennant 200 000 florins, et à la condition que le fils du roi en soit le seigneur : le Dauphiné —dont le Champsaur— était désormais français, et le titre de Dauphin échut aux fils des rois successifs.
Le Dauphin Louis II, fils de Charles VII, séjourna longtemps à Grenoble, et faisait régulièrement étape à Montorcier sur la route d'Embrun.
Il était proche des populations, et parlait leur langue.
Devenu roi sous le nom de Louis XI, il donna des armoiries à plusieurs familles du Champsaur.
En 1442, il autorisa le creusement d'un canal de Pont-du-Fossé à Saint-Laurent.
En 1447, il exempta d'impôt les habitants de Champoléon dévastés par une crue du Drac Blanc.

Époque moderne et contemporaine.
Lors des guerres de religion, François de Bonne, natif de Saint-Bonnet, entraîna le Champsaur dans le camp des Réformés.
Il enrôla les paysans, et ses troupes firent des ravages jusqu'à Gap, où Bonne se fit construire une citadelle sur la colline de Puymaure,
Embrun, dont la cathédrale fut brûlée et transformée en temple, et Corps, villes fidèles à la foi catholique.
Mais lorsque Bonne, devenu duc de Lesdiguières et pair de France en 1611, se convertit au catholicisme, il ramena « son » Champsaur au Royaume de France et le pacifia.
Il en devint le bienfaiteur, construisant des ponts et des hôpitaux, et organisant l'administration du Dauphiné dans son ensemble.

En 1692, les troupes du duc Victor-Amédée II de Savoie ravagèrent la région (on leur doit notamment la destruction quasi totale du château de Lesdiguières), mais n'en prirent pas possession.

Par rachats successifs, de 1686 à 1730, les jésuites du collège d'Embrun, devinrent seigneurs d'Orcières, et propriétaires d'une grande partie du Haut-Champsaur.

En 1790, le Champsaur-Valgaudemar et le Dévoluy, furent intégrés au département des Hautes-Alpes, dans l'arrondissement de Gap, sauf les communes d'Orcières, Champoléon et Saint-Jean-Saint-Nicolas, qui furent rattachées à l'arrondissement d'Embrun, avant de revenir à celui de Gap, lorsque celui-ci fut supprimé en 1926.
En 1801, quelques Champsaurins refusèrent le Concordat, et s'organisèrent pour rester fidèles au « Pape à Rome », terme vite ridiculisé en Patarons, sobriquet évoquant les patareaux (serpillères).

Lors de son retour de l'Île d'Elbe, Napoléon traversa le Champsaur, faisant halte le 6 mars 1815 au pied de Saint-Bonnet, où il fut chaleureusement accueilli par la population.
En reconnaissance, il fit don aux Hauts-Alpins d'une somme permettant de construire six refuges aux principaux cols de la région.
Ces « refuges Napoléon », finalement construits sous Napoléon III, ont depuis presque tous disparu ; celui du Col du Noyer, détruit, a été reconstruit et fait office de relais touristique en été ; celui du col de Manse a conservé ses panneaux-dédicaces.
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, la population étant devenue excédentaire au regard des possibilités de l'agriculture, une vague d'émigration s'ensuivit; on estime que plus de 5 000 Champsaurins partirent vers le « nouveau monde », vendant leur peu de bien, souvent à l'État ; certains y firent fortune, quelques-uns revinrent.
D'autres partirent de même en Algérie, dont la famille de Paul Robert, futur auteur du dictionnaire qui porte son nom.
En 1881, le Champsaur comptait plus de 15 000 habitants ; en 2005, cette population n'était plus que de 5 000 environ, mais manifeste, depuis peu, une nette tendance à la reprise.

Habitat.
L'habitat est semi-dispersé : la plupart des communes sont composées de plusieurs hameaux ayant leur personnalité propre ; la population permanente par commune est faible, de l'ordre de 100 à 200 habitants pour la plupart ; seule Saint-Bonnet, la « capitale » historique et économique, dépasse le millier.
L'afflux touristique, bien que moindre que dans les Alpes du Nord, multiplie brusquement ces chiffres, en hiver pour quelques stations de ski, et en été pour de nombreuses autres communes.

Les maisons traditionnelles du Champsaur sont le plus souvent orientées plein sud et comportent généralement des pièces à vivre en rez-de-chaussée, et une grange en étage, avec accès extérieur soit par derrière pour les maisons de la rive droite, soit par une rampe nommée « montage » pour les maisons de la rive gauche, (car orientées plein sud).
Lorsque le propriétaire était assez riche pour avoir du bétail, la maison comportait, accolée aux pièces à vivre, une étable, qu'on nomme encore aujourd'hui « écurie ».
Dans ce cas, il pouvait y avoir une chambre supplémentaire au-dessus des pièces du rez-de-chaussée.
Les bâtiments ont leur façade au sud, et les toits sont couverts de petites tuiles en écailles ou d'ardoises en losanges (parfois les deux), souvent sur génoises.
Les résidences secondaires sont nombreuses, qui appartiennent pour l'essentiel à des habitants de Marseille, Grenoble, ou Lyon.

Gastronomie.
Le Champsaur possède plusieurs spécialités culinaires : tourtons, caillettes, escargots, tartes à la confiture, « oreilles d'ânes », ravioles, crouzets, tourtes de taillons, etc..
Les « repas du "tardon" et de la chèvre », sont dans chaque commune une occasion de festivité annuelle ou pluriannuelle.
Ceux de Champoléon et de la Chapelle-en-Valgaudemar, début octobre, au « retour d'estive », attirent de très nombreux participants.
Les fours communaux, longtemps abandonnés, sont de plus en plus remis en activité pour des cuissons collectives de pains, de pizzas, de tourtes, que les villageois se partagent.
Au Noyer, c'est l'omelette pascale qui réunit tout le village.

Personnalités liées au Champsaur.
Guillaume Farel (1484-1565), disciple de Calvin, introducteur du protestantisme dans le Champsaur.
François de Bonne, Duc de Lesdiguières (1543-1626).
Martin Albert de Champoléon, adjoint et beau-frère de Lesdiguières, nommé par lui gouverneur de Gap en 1557.
Sébastien de Roux, seigneur de Prégentil, dit le capitaine Bastien, auteur de la prise de Corps par les troupes réformées.
Pierre Terrail, dit « le chevalier Bayard », d'une famille originaire de Saint-Eusèbe.
Louis-François comte des Herbeys, constructeur du canal d'irrigation de Chauffayer en 1775.
Jean-François Champollion, égyptologue, et Eugène-André Champollion, peintre, dont la famille était originaire de Champoléon.
Dominique Villars, né au Noyer en 1755, botaniste, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg.
Blanc de la Nautte, né à Aspres-lès-Corps, diplomate, anobli par Napoléon Ier.
Le comte d'Hauterive, fils de Blanc de la Nautte, élu député de Gap en 1839 contre Adolphe Thiers.
Paul Robert, fils d'un voiturier de Saint-Bonnet, auteur du Grand dictionnaire de la langue française.
Vivian Maier (1926-2009), photographe de rue américaine, qui vécut une partie de son enfance à Saint-Julien-en-Champsaur, d'où sa mère était originaire, et y revint plus tard à plusieurs reprises.
Paul Champsaur, qui fut directeur général de l'INSEE, puis président de l'ART et de l'ARCEP.
Guy Aubert, né aux Costes en 1938, qui fut directeur général du CNRS puis du CNED.
Michel Crespin, né à Saint-Bonnet, dessinateur de bande dessinée.
Pierre Bernard-Reymond, sénateur des Hautes-Alpes, ancien ministre et ancien maire de Gap, dont la famille est champsaurine.
Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille, qui possède un appartement à Orcières.
Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de Physique, dont la famille est champsaurine depuis quatre générations.
Sébastien Ogier, originaire de Forest-Saint-Julien, sextuple champion du monde des rallyes (2013-2018).
Emmanuel Faber, DG de Danone, dont la famille est originaire de Saint-Bonnet, y a passé sa jeunesse.
Robert Faure, journaliste blogueur, né à Prégentil, auteur de six livres sur le Champsaur.

Quant à moi, je descend de François de Bonne, Duc de Lesdiguières, par les soubrettes !

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#Posté le mardi 12 avril 2022 11:15

IL ETAIT UNE FOIS LA VILLE DE ESSAOUIRA

Essaouira, anciennement appelée Mogador par les Portugais, est une ville portuaire et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d'Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi.
Elle est située au bord de l'océan Atlantique et comptait 77 966 habitants en 2014.
Bien que la région d'Essaouira soit habitée dès l'Antiquité de manière discontinue par les Phéniciens, par les berbères à l'époque de Juba II, puis par les Romains, ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que le site est véritablement occupé par les Portugais, qui édifient en 1506, une forteresse et des remparts rapidement abandonnés, devant la résistance acharnée de la population locale.
La fondation de la ville d'Essaouira proprement dite sera le fait du sultan Mohammed ben Abdallah, qui lance sa construction à partir de 1760 et fait une expérience originale en confiant celle-ci à plusieurs architectes de renom, notamment Théodore Cornut, qui trace le plan de la ville, et avec pour mission d'édifier une cité adaptée aux besoins des marchands étrangers.
Une fois bâtie, elle ne cesse de croître et connaît un âge d'or et un développement exceptionnel, devenant le plus important port commercial du pays, mais aussi sa capitale diplomatique entre la fin du XVIIIe siècle, et la première moitié du XIXe siècle.
Elle devient également une ville multiculturelle et artistique.
La situation de la ville se dégrade considérablement entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle à la suite du bombardement qu'elle subit en 1844 puis avec l'installation du protectorat français en 1912.
Elle perd de son importance et n'est plus le port international et la capitale diplomatique du pays.
Après l'indépendance, le départ de la communauté juive cause également des dommages économiques très importants à la ville.
Toutefois, depuis la fin du XXe siècle, Essaouira connaît une renaissance spectaculaire due essentiellement au tourisme, mais aussi à sa vocation culturelle.
La médina d'Essaouira est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001.
Toponymie.
Essaouira connaît plusieurs appellations mais la plupart restent incertaines et leurs étymologies spéculatives. Il est possible que le comptoir phénicien des îles Purpuraires soit l'Arambys, citée vers le Ve siècle avant Jésus Christ, par l'explorateur Hannon, tirant son nom d'une racine phénicienne Har Anbin, qui signifie « mont de raisins », mais certains auteurs pensent qu'il pourrait s'agir plutôt de « Cerné » (ou Kerné), île dont la découverte clôture le premier voyage de l'explorateur. Cette hypothèse toutefois largement contestée, tant sont nombreux les sites candidats.
Au IIe siècle, l'historien antique Ptolémée mentionne l'existence d'une localité sur la côte atlantique de la Maurétanie Tingitane, appelée « Tamusiga » par les Romains, et située entre le « promontoire d'Hercule », et celui d'« Ursinum », sans qu'on en connaisse la localisation précise mais que certains commentateurs rapportent au site d'Essaouira, tandis que des recherches plus récentes, penchent plutôt pour un site plus méridional appelé « Suriga » ,l'historien romain.
Au XIe siècle, l'historien et géographe, d'al-Andalus Abou Obeid el-Bekri, fait état d'une certaine « Amogdoul ».
Ce nom a peut-être une origine sémitique, issu du punique « Migdol » ou « Mogdoul » , qui signifie « lieu fortifié » ou « tour de surveillance », à l'instar de sites antiques de la côte syro-libanaise.
Au début du XVIe siècle, avec l'arrivée des Portugais qui y construisent un « mauvais château », le site d'Essaouira connaît un nouveau souffle.
Le diplomate et chroniqueur Louis de Chénier, note à la fin du XVIIIe siècle, que la ville est appelée « indifféremment Suera, ou Mogodor », nom formé d'après un Sidi Mogdoul, saint régional dont le tombeau est alors encore visible au sud de la ville. C'est sur le nom de ce dernier que les Portugais auraient formé le nom de « Mogadouro ».
Lors du protectorat français du Maroc, Mogador devient la dénomination officielle de la ville entre 1912 et 1956.
À l'indépendance, en 1957, le nom d'Essaouira est définitivement adopté.
Deux interprétations sur l'étymologie de ce mot arabe se confrontent.
La première suit la toponymie berbère Tassurt, ou Tassort, fondée sur la notion de « muraille », qui se traduit en arabe par Sour, dont le dérivé Souira peut désigner des murailles ou une enceinte, mais sert régulièrement à désigner des ruines dans la région : le nom serait apparu après l'abandon du site par les portugais en 1510.
Selon la deuxième, le nom Essaouira serait dérivé de Tasaouira et ses variantes (Atassouira, At'souira, Sawira, et Saouira), qui signifie tableau, image, la dessinée rappelant la disposition de la ville : la bien dessinée, la bien tracée, la bien conçue.
Située sur le littoral atlantique, la ville d'Essaouira se trouve à 173 km au nord d'Agadir, à 174 km à l'ouest de Marrakech, et à 406 km au sud-ouest de Casablanca.
Elle est le chef-lieu éponyme de la province d'Essaouira, au sein de la région de Marrakech-Safi.
La ville est délimitée au sud et à l'est par la commune de Sidi Kaouki, au nord par la commune de Lagdadra, à l'Est, par la commune de Aït Saïd, et à l'ouest par l'océan Atlantique.
Essaouira est reliée directement par la R 207 et la P 2201.
Relief, géologie ou hydrographie.
Essaouira se trouve dans une baie de 5 km grâce à une incurvation au sud, tandis que le littoral nord est rectiligne, formant un cap.
Son synclinal, qui fait partie du bassin d'Essaouira, est positionné sur une zone de faible altitude. Son relief se compose d'une série de plateaux étagés où il faut s'enfoncer à 25 km pour pouvoir atteindre les 300 m.
Ces plateaux sont orientés parallèlement au littoral suivant une direction méridienne. Le plateau d'Essaouira est limité au nord par le plateau d'Akermoud, et au sud, par le plateau des Ida Ou Groud.
Plusieurs collines couvertes d'arganiers se trouvent à proximité de la ville.
À l'est de la ville, un massif dunaire s'est accumulé entre la ville et le talus ouljien, avec une très faible altitude, de 25 à 45 m. Le Moghrébien est la formation plio-pléistocène la plus développée, qui se compose de cinq systèmes dunaires. Elles mettent en jeu le facteur éolien et sont issues de la dynamique marine. Les systèmes maarifien, ouljien et pléistocène supérieur sont édifiés lors de phases climatiques tandis que les systèmes historique et actuel semblent consécutifs à l'anthropisation.
Pour l'alimentation en eau de la ville, les principales sources souterraines viennent des nappes du Villafranchien et du Turonien qui se trouvent dans le bassin d'Essaouira.
La nappe du Turonien est difficilement exploitable en raison d'un coût élevé. Les eaux du Ksob sont également utilisées pour l'alimentation de la population et des terres agricoles des alentours.
Le K'sob est un fleuve qui se situe à seulement quelques kilomètres au sud, un barrage y est construit. Lorsque de fortes pluies touchent les environs, ce fleuve provoque souvent des crues et des inondations dans la ville, pouvant occasionner beaucoup de dégâts, bien que des initiatives soient prises pour la construction de digues.
Les îles Purpuraires, qui forment un archipel, se situent à seulement quelques centaines de mètres du rivage de la ville et sont la principale protection de la baie contre les puissantes vagues de l'océan Atlantique.
Faune et flore.
Essaouira et ses alentours disposent d'une faune et d'une flore exceptionnelles, notamment présentes dans l'îlot de Mogador, et de paysages uniques.
Classé réserve biologique depuis 1980, l'îlot de Mogador est un site naturel et ornithologique très prisé. Il compte plusieurs espèces d'oiseaux tels que mouettes, goélands, grands cormorans, martinets pâles et grands corbeaux, mais il est surtout un lieu d'accueil pour les très rares 700 couples de faucons d'Éléonore qui viennent s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour la lointaine Madagascar. S'ajoutent à ces oiseaux quelques reptiles et lapins.
Contrairement à sa faune, la richesse floristique de l'îlot de Mogador reste pauvre ; en juin 2010, elle ne compte que 18 espèces recensées, relevant de 10 familles de plantes vasculaires à fleurs.
Toutefois, elle compte 4 espèces floristiques à valeur patrimoniale.
L'arganier est la principale richesse floristique endémique à la région d'Essaouira.
Il occupe une place très importante dans la région, puisqu'il a un rôle à la fois environnemental et socio-économique.
Pourvoyeur de bienfaits écologiques, cosmétiques et physiologiques, l'arbre permet de produire l'huile d'argan, réputée dans le monde entier.
L'arganier permet de faire vivre près de 3 millions d'habitants dans le pays.

Climat.
Le climat de la ville d'Essaouira est exceptionnellement doux, semi-aride, très influencé par l'océan et codé « BSh » selon la classification de Köppen.
Le climat d'Essaouira est très comparable à celui que l'on trouve le long de la côte sud-californienne, comme à Los Angeles ou San Diègo.
Sur une petite péninsule, la ville profite d'un climat doux tout au long de l'année et se trouve dans l'axe du courant des Canaries et des alizés.
Ainsi, les hivers sont très doux et légèrement pluvieux et les étés sont agréablement chauds et secs, sans chaleur excessive car l'océan est très frais.
Durant cette saison il arrive cependant de manière très exceptionnelle que les températures soient caniculaires lorsque les vents d'est venus du désert du Sahara soufflent fort et transportent du sable jusque sur la côte et même dans l'océan.
Dans ces conditions, les températures deviennent torrides, l'air est très sec et les 40 °C sont largement franchis.
Une fois l'épisode terminé les températures reviennent généralement à la normale, autour de 26 °C en journée en juillet.
La pluviométrie annuelle moyenne avoisine les 300 mm et l'ensoleillement annuel moyen se rapproche des 3 000 heures.
La saison plus pluvieuse s'étale d'octobre à avril et la saison sèche de mai à septembre.
Les jours de pluie couvrent en moyenne 40 à 50 jours par an.
Histoire, Antiquité.
D'après la tradition rapportée par Hérodote, après la fondation de Carthage en 814 avant Jésus Christ, des marchands puniques se sont dirigés vers l'ouest, ont franchi les colonnes d'Hercule et longé la côte atlantique méridionale pour y installer des échelles, des comptoirs.
Ils y nouent des contacts commerciaux avec les populations indigènes.
Plusieurs chercheurs identifient l'île de Cerné, décrite dans le Périple du navigateur et explorateur carthaginois Hannon, probablement au VIe siècle avant Jésus Christ, à l'îlot au large d'Essaouira.
Certains évoquent la fondation d'une colonie (ou le peuplement d'une colonie préexistante) par le navigateur carthaginois dès cette époque : protégée des alizés et riche en eau potable, elle aurait pu servir de poste avancé sur la route du cap Vert et de l'équateur.
L'archéologie atteste, en tout état de cause, d'une présence phénicienne remontant au milieu du VIIe siècle avant Jésus Christ, sur l'îlot de Mogador, constituant la position phénicienne la plus méridionale actuellement découverte.
C'est sur cet îlot distant d'un kilomètre de la ville actuelle qu'une campagne de fouilles sur la partie met au jour différentes strates d'occupation, phénicienne, berbère puis romaine.
La strate phénicienne, qui est composée d'un petit établissement d'un hectare, livre, parmi de nombreux fragments de vases et de tessons phénico-chypriotes et grecs, un vase portant des graffitis qui constituent la plus ancienne inscription phénicienne trouvée au Maroc ; les fouilles révèlent un habitat sommaire qui pousse les chercheurs à envisager une occupation saisonnière et précaire du site, dans ce « comptoir extrême », ni base permanente, ni simple escale.
Le site semble être abandonné à la fin du VIe siècle avant Jésus Christ, puis à nouveau sporadiquement fréquenté au cours des IVe et IIIe siècles avant Jésus Christ, avant de retrouver une occupation régulière à partir du règne du roi de Maurétanie Juba II, dans les dernières décennies du 1er siècle avant Jésus Christ.
Depuis le IIIe siècle avant Jésus Christ, les Berbères sont organisés en monarchie puis, en 146 avant Jésus Christ, la région passe sous influence romaine à la suite de la Troisième guerre punique.
Rome fait de ce royaume un État client dont le souverain le plus illustre est Juba II. Ce dernier favorise l'installation de son équipage et le développement de l'industrie des salaisons et de la pourpre. C'est cette seconde activité (une production de teinture à partir d'une variété de murex, Bolinus brandaris) qui explique la renommée des îles Purpuraires au large d'Essaouira durant certaines périodes de la Rome antique.
Cette couleur est synonyme d'un rang social élevé. Déclinée en plusieurs variantes, c'est en fait la seule couleur teinte et elle symbolise le pouvoir, tandis que le blanc a une symbolique religieuse.
En 42 après Jésus Christ, Rome annexe le royaume berbère de Maurétanie pour le transformer en province romaine de Maurétanie tingitane.
Le comptoir des îles Purpuraires semble à nouveau abandonné vers cette époque avant de retrouver une activité significative vers le début du IVe siècle.
Les fouilles de l'îlot révèlent une villa romaine et une nécropole datant du Bas-Empire, un semissis attestant d'une présence romaine vraisemblablement jusqu'à la fin du Ve siècle.
Au XIe siècle, l'historien et géographe, d'al-Andalus Abou Obeid el-Bekri, mentionne Amogdul comme étant un mouillage sûr et qui sert de port pour tout le Souss.
À cette date, il n'y a aucune ville à cet endroit, en dehors d'un port situé dans les îles en face de la baie d'Essaouira.
Le Portugal, qui contrôle plusieurs villes le long de la côte atlantique, a rapidement des vues sur Mogador. Le sultanat wattasside, très affaibli, ne peut rejeter à la mer les puissances étrangères qui s'installent massivement sur son territoire.
À partir de septembre 1506, le roi du Portugal Manuel Ier charge Duarte Pacheco Pereira d'édifier un « Castelo Real » (château royal) et un port commercial, une tâche qu'exécute Diogo de Azambuja qui avait déjà orchestré la construction du fort de Saint-Georges-de-la-Mine.
Le but est tant économique que stratégique, puisqu'à cette époque, des navires de cent tonneaux fréquentent le port et l'île de Mogador. Pacheco signale dans sa lettre au souverain portugais l'hostilité des indigènes arabo-berbères qui tentent d'interrompre les travaux.
Les remparts de Mogador sont ornés de canons, mais sa trop grande exposition la rend vulnérable.
Devant la résistance acharnée de l'organisation maraboutique des Regraga et les affrontements incessants, les Portugais évacuent Mogador le 4 décembre 1510.
Les pierres du Castelo Real serviront plus tard à la construction de la sqala du Port.
Bien que très courte, la présence portugaise est toujours visible, notamment grâce aux remparts.
Par la suite, les Saadiens établissent de nombreuses sucreries, tant dans les alentours d'Essaouira que dans le reste du Maroc. Une importante sucrerie se trouve près d'Essaouira et fonctionne de 1578 à 1603, au bord du K'sob.
Le sultan Ahmed al-Mansour expédie le sucre roux en Italie en échange de marbre de Toscane pour la construction du palais El Badi. Ce sont des esclaves noirs venus du Soudan qui travaillent dans les sucreries.
Dès le début du XVIIe siècle, avec la mort d'Ahmed al-Mansour, s'amorce une guerre civile entre les différents fils du sultan pour le trône. La Castille a des vues sur Mogador et espère s'en emparer pour sécuriser la route des Indes et éviter que des corsaires ne s'y installent.
Les Anglais, de leur côté, veulent s'emparer de Mogador pour en faire une base contre la Castille. Vers la même époque, les sultans Zaidan el-Nasir et Abd al-Malik II, projettent de fortifier le Castelo Real pour éviter que les étrangers ne s'en emparent.

En 1629, l'amiral français Isaac de Razilly, dirigeant une flotte composée de sept vaisseaux : La Licorne, Le Saint-Louis, Le Griffon, La Catherine, Le Hambourg, La Sainte-Anne et Le Saint-Jean, bombarde la ville de Salé et détruit trois navires.
Razilly envoie ensuite Le Griffon, sous les ordres du capitaine Treillebois, qui commande 100 hommes, encouragé par le cardinal de Richelieu, pour débarquer à Mogador et l'occuper.
L'amiral français a déjà des vues sur Mogador et propose une expédition sur cette zone dès 1626, après une mission de reconnaissance en 1619. En 1628, Isaac écrit à Richelieu pour lui signaler la baie de Mogador.
L'expédition française est abandonnée lorsque les Français s'aperçoivent que le Castelo Real est défendu par les Saadiens.
Le navire français rejoint plus tard la flotte à Salé, et un traité est signé en 1631 avec Abd al-Malik II.
Les Français voulaient y organiser un comptoir et des pêcheries.
Toutefois, l'île et le rivage d'Essaouira restent à peu près déserts malgré les tentatives d'invasions étrangères, bien qu'en 1641, l'artiste Adriaen Matham, à bord d'un navire néerlandais, signale l'existence d'une kasbah abritée derrière les rochers où vivent les corsaires des Beni Antar.
Mogador reste surtout un mouillage fréquenté par des navires seulement. Sous le règne du sultan alaouite Moulay Ismaïl, Mogador devient un port de refuge et une base de repli pour les corsaires qui y viennent pour réparer leurs navires.
Fondation de la ville nouvelle.
En 1751, Mohammed ben Abdallah, alors khalifa de la Vice-royauté de Marrakech, propose à une compagnie danoise de s'installer dans l'îlot de Mogador dans le but de développer les relations commerciales avec l'Europe.
Il devient en 1757 sultan du Maroc, après la mort de son père Abdallah ben Ismaïl.
Choisissant Marrakech comme capitale, il décide de fonder Essaouira afin de disposer d'un port accessible toute l'année et bien défendu, contrairement aux ports du Nord qui, à cause de leur ensablement, sont inabordables en dehors de la saison des pluies.
De plus, la distance entre Safi et Agadir est trop grande, laissant un grand vide et une côte non protégée face aux puissances étrangères, comme le démontre l'établissement portugais en 1506.
C'est pour parer à cette éventualité que le sultan décide d'installer des fortifications dans la baie de Mogador et que, grâce à un environnement favorable, des batteries de canons à feux croisés sont installées.
Les premiers travaux pour la construction de la ville commencent en 1760.
En 1764, le sultan Mohammed ben Abdellah, fait appel à Théodore Cornut, un architecte français à la solde des Britanniques de Gibraltar.
Le sultan le reçoit avec tous les honneurs dus à un grand artiste et lui confie la réalisation de la nouvelle ville « au milieu du sable et du vent, là où il n'y avait rien ».
Cornut l'Avignonnais, disciple de Vauban et qui a été employé par Louis XV à la construction des fortifications du Roussillon, travaille pendant plusieurs années à édifier la kasbah et ses remparts, dont le plan original, établi en 1767, est conservé à la Bibliothèque nationale de France, à Paris.
Cornut est congédié pour la construction des fortifications par le sultan à la suite de ses échecs.
Le souverain marocain construit un chantier naval et, en 1768, 12 navires différents armés de 241 canons en tout sont présents au port.
Après un premier plan établi par le renégat anglais Ahmed El Inglizi, en 1767, concernant le port et les fortifications de la sqala, l'entrée du port et Bab el-Marsa, sont édifiés par le même renégat entre 1769 et 1770.
La ville continue de s'agrandir avec le temps et plusieurs bastions et fortifications sont édifiés par plusieurs architectes, dont un Génois pour la sqala de la kasbah, ainsi que plusieurs architectes marocains en ce qui concerne les remparts, les équipements civils de la médina et la Kasbah.
Le sultan joue sur la distance entre les îles et la terre ferme de la baie pour pouvoir protéger chaque entrée de la baie, que ce soit celle du nord grâce à Borj el-Assa et Borj el-Baroude, ou celle du sud à l'aide de Borj Moulay Ben Nasser et de Borj el-Barmil, grâce à des batteries faisant feux croisés.
L'architecture militaire d'Essaouira suit plusieurs modèles : les remparts terrestres de la cité sont de style chérifien, semblables aux fortifications de Marrakech, les défenses maritimes sont de type européen, de style Vauban ou manuélien.
Âge d'or et développement.
Pour encourager le développement d'Essaouira et pour concentrer le commerce du sud vers cette ville, le port d'Agadir est fermé en 1767.
Le souverain Mohammed ben Abdellah ordonne à tous les Européens établis sur les autres villes de venir s'installer à Essaouira, et fait de la ville une capitale diplomatique. Il lève ensuite, en 1773, une armée en provenance de Marrakech pour mater la rébellion d'Agadir, hostile au sultan.
Les fortifications de la ville sont détruites et le sultan oblige la population, qui compte plusieurs marchands juifs et chrétiens, à rejoindre Essaouira. Le quartier de derb ahl Agadir voit ainsi le jour. Mohammed ben Abdellah fait ensuite venir des marqueteurs et tanneurs de Marrakech, ainsi que des potiers de Safi. Le sultan crée ensuite un tribunal de commerce puis, en 1775, un atelier pour la frappe des monnaies chérifiennes dans la kasbah d'Essaouira.
La ville est touchée en 1799 par une violente épidémie de peste, causant la mort d'environ 4 500 personnes, faisant partir les chrétiens de la ville, en majorité protestants.
Alors qu'en 1779, Essaouira est limitée à la kasbah où vivent l'administration royale et les consuls des pays européens, à la fin du siècle, la ville s'étend en dehors des remparts de la kasbah, dépassant la géométrie de la conception de la ville. Plusieurs tentes et casemates donnent ainsi un visage militaire à la ville. Le sultan renforce rapidement la garnison par l'envoi de nouvelles troupes : canonniers venant de Fès, renégats assurant l'artillerie, anciens corsaires des Beni Antar assurant la marine, mais aussi des combattants de la tribu arabe des Chebânat et des soldats de la garde noire des Abid al-Bukhari. En 1785, 2 500 soldats font d'Essaouira une « ville caserne ».

En 1807, Moulay Slimane ordonne la création d'un mellah car la kasbah d'Essaouira est surpeuplée. La plupart des Juifs sont donc déplacés dans le mellah.
Marchands ou artisans, celliers, bijoutiers, courtiers, colporteurs, le nombre de Juifs dépasse celui des musulmans jusqu'au début du XIXe siècle.
Deux années plus tard, James Grey Jackson déclare que la ville s'étend jusqu'à bab Doukkala, et bab Marrakech.

Lors de la Guerre franco-marocaine, le 15 août 1844, la France bombarde la cité. Des confédérations tribales voisines, les Chiadma et les Haha, en profitent pour piller la ville pendant 40 jours. À ce moment, selon l'administrateur colonial et historien Pierre de Cenival, les habitants ont déjà été évacués, une version différente est donnée par l'écrivain David Bensoussan pour qui le pillage occasionne de nombreux viols et enlèvements, en particulier parmi les juifs.
Après le bombardement de Tanger et à la veille de la bataille d'Isly, un assaut est effectué sous les ordres du prince de Joinville, sur l'îlot de Mogador et la ville, située à seulement 1km 500. Plusieurs centaines d'hommes débarquent tout d'abord sur l'île où se trouvent des forts, une prison et une mosquée.
Toutes les batteries de l'île sont neutralisées et plus de 400 Marocains sous les ordres du Caïd El Haj Larbi Torress, sont capturés, après une farouche résistance, causant 14 tués et 64 blessés parmi les assaillants français. La ville de Mogador est bombardée quant à elle pendant 26 heures, détruisant un nombre important d'habitations, avant un assaut terrestre sur le port de la ville, le 16 août 1844, par environ 600 Français.
Les batteries de la ville en grande partie détruites, les Français en profitent et capturent le port, détruisant les dernières batteries de la ville et coulant plusieurs navires
Le prince de Joinville décrit l'opération au ministère de la marine, le 17 août 1844 :
« Le 15, nous avons attaqué Mogador. Après avoir détruit la ville et ses batteries, nous avons pris possession de l'île et du port. Soixante-dix-huit hommes, dont sept officiers, ont été tués et blessés. Je me suis occupé à placer une garnison sur l'île, et j'ai ordonné le blocus du port. »
Le même jour, le consul anglais et sa famille sont évacués en échange des prisonniers marocains blessés, tandis que le consul français avait déjà quitté la ville un mois auparavant. Un an plus tard, la paix est conclue entre les deux pays, et l'échange des prisonniers a lieu le 4 juillet 1845, où 123 prisonniers marocains rejoignent la ville dont le caïd El Haj Larbi Torress.
Le Maroc stoppe son soutien à l'émir Abdelkader, et doit reconnaître l'autorité française sur l'Algérie, à la suite des traités de Tanger ; et de Lalla Maghnia.
Les forces françaises n'évacuent Mogador que le 16 septembre 1844.
En 1863, le sultan Mohammed ben Abderrahmane, donne l'ordre aux administrations de la douane de l'agrandissement de la kasbah.
Une nouvelle kasbah voit le jour dans le prolongement de l'ancienne devant loger vingt-quatre maisons de commerce. Deux ans plus tard, on compte dans la ville plus de cinquante-deux maisons de commerce.
En 1865, c'est le mellah d'Essaouira qui est agrandi, et qui s'étend désormais jusqu'à bab Doukkala.
L'importance du port d'Essaouira ne cesse d'augmenter entre les XVIIIe et XIXe siècles.
Contrairement à Tanger, les navires qui fréquentent Essaouira sont de grands bâtiments pour l'époque, pouvant charger près de 125 tonneaux.
Le sultan Mohammed ben Abdellah fait tout à cette époque pour mettre en sommeil les autres ports du Maroc, permettant à celui d'Essaouira le contrôle de 50 % du tonnage, et de 60 % du commerce maritime.
Ainsi, entre 1765 et 1865, sur les 29 000 navires ayant accosté sur les côtes marocaines, 12 000 vont à Essaouira.
Déclin, protectorat et indépendance.
À la suite du bombardement de Mogador, la ville entre, durant la deuxième phase du XIXe siècle, dans une phase de déclin, notamment parce qu'elle est en grande partie pillée et incendiée, mais aussi parce que les négociants juifs de la ville se mettent sous la protection des consulats étrangers, prenant leurs distances vis-à-vis du Makhzen, et emploient en toute sécurité un système de crédit abusif et d'échange inégal, ce qui assèche les ressources des campagnes alentour au profit de la France, provoquant l'hostilité des caïds de la région.
L'explorateur français Charles de Foucauld, de passage à Mogador entre le 28 janvier et le 14 mars 1884, donne un témoignage du déclin commercial de la ville à la fin du XIXe siècle.
Il relève l'affaiblissement des relations commerciales avec l'Europe.
Foucauld ajoute que le port garde encore le monopole du commerce avec le Soudan par le biais des tribus Chiadma, Haha, Chtouka et Ilalen.
Ce commerce est « le plus bel apanage qui lui reste ». Dans les années 1880 les caravanes viennent encore du Sahel, de Tombouctou et de Tindouf notamment, précise-t-il.
Les régions du Sahel, le bassin du fleuve Drâha situé à l'ouest de l'ouad Aqqa, sont encore approvisionnés par Mogador. À cette époque Marrakech a déjà supplanté le vieux port dans le commerce des marchandises.
Petit à petit, les principaux établissements européens veulent de plus en plus déplacer leurs consulats hors de la ville d'Essaouira.
Dès 1857, la France exprime son envie de déplacer ses principaux établissements à Casablanca.
En 1896, avec l'occupation de Tindouf par la France, les caravanes venues d'Afrique subsaharienne se font de plus en plus rares, et depuis l'invention de la propulsion à vapeur, les navires européens ne sont plus obligés de faire escale sur les côtes marocaines lors de certains voyages.
Dès la fin du règne de Hassan ben Mohammed, dit Hassan Ier, Essaouira perd son rôle de port commercial international.
Avec le début du protectorat français du Maroc, la ville devient officiellement Mogador, et s'amorce le déclin du port d'Essaouira au profit des ports en eau plus profonde de Casablanca, Tanger et Agadir, étant donné que le port d'Essaouira ne peut pas recevoir les gros bateaux modernes à fort tirant d'eau.
En 1926, Mogador, qui est le siège d'un contrôle civil, est peuplée de 18 401 habitants, dont 7 730 juifs.
À l'indépendance du pays, la ville, désormais officiellement dénommée Essaouira, devient chef-lieu du cercle éponyme relevant de la province de Marrakech.
En 1960, dans le cadre du premier recensement de la population du Maroc d'après-indépendance, Essaouira est peuplée de 26 392 habitants.
En 1965, elle est intégrée à la nouvelle province de Safi, cette fois-ci au sein du cercle des Ahmar.
En 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, la ville connait un départ massif des Juifs de la ville, qui s'en vont pour la majorité, vivre en Israël, provoquant une importante baisse de population.
En 1971, Essaouira est peuplée de 30 061 habitants, connaissant une très faible hausse, due au départ massif des Juifs de la ville.
Elle devient à partir de cette date une municipalité à part entière.
La municipalité devient, depuis avril 1975, chef-lieu de la toute nouvelle province d'Essaouira.
La ville connaît cependant une renaissance spectaculaire depuis le début des années 1990, renaissance due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle.

Sa médina est classée depuis 2001 au patrimoine mondial de l'UNESCO.

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#Posté le samedi 09 avril 2022 05:02

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